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samedi 19 août 2017

Benda 2017



Je me suis souvent demandé ( car c'est plus ou moins le thème central de ce blog) ce que Benda aurait dit aujourd'hui de diverses situations et de divers événements. Je n'ai pas de doute que cela eût été fort semblable, dans cette circonstance ( et dans plusieurs autres) à ce que vient d'écrire Timothy Snyder dans le New York Times du 19.08.17


17 commentaires:

  1. Personnellement, avec mes catégories et mes schémas mentaux d'Européen, je ne sais pas si je pourrais vraiment comprendre ce qui se passe en Amérique. Nous baignons dans la culture américaine, mais de façon très superficielle. Ce que nous comprenons et aimons bien par contre, c’ est le numéro de l'Américain à Paris que Donald Trump nous a offert en juillet, de manière inattendue. Il est tout à fait capable de passer d’un rôle à l’ autre, et c’ est sans doute cela qui constitue la post-vérité.
    Les images des gens du KKK en cagoule rappellent « Naissance d’une nation » de D.W. Griffith. Néanmoins, il me semble que la culture anglo-saxonne a une idée bien précise de ce qu’ est le nazisme : une machine à perdre pour des victimes qui veulent une revanche, mais qui restent toujours des losers.
    On reparle du brexit de Dunkerque en 1940, et de la première erreur militaire d'Hitler. Churchill, historien érudit doué d’une philosophie darwinienne et agnostique d’une lucidité impitoyable, qui saisissait toujours le commencement de la fin et la fin du commencement dans les affaires humaines, a immédiatement compris que la machine à perdre nazie s'était mise en branle. L’ aristocratie anglaise, qui affichait pourtant des sympathies pro-nazies, l’a compris également.
    Pourquoi l'extrême-droite et le nazisme échouent-ils toujours ? S’ils finissent éternellement par faire ce que tout le monde attend d’eux, se casser la gueule, c’ est peut-être parce que l’on n’échappe pas à l'humanité.

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    1. Nous rions de Trump, mais d'un rire sinistre, comme le sien . Je ne suis pas sûr que même ceux qui comprennent l'Amérique
      comprennent ce qui se passe. On évoque des analogies. J'ai moi même ici évoqué ( à la suite de Elster) Badinguet.
      Je suppose que Hitler était aussi , vers 1933, la risée de l'Europe. Mais les gens ont eu vite fini de rire. Le nazisme échoue toujours, mais après avoir fait de gros dégâts.
      conseil à Trump : lire la vie de Charles Quint, et abdiquer comme lui.

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  2. Le sujet de ce billet est trop grave pour plaisanter. Néanmoins, puisque nous avons un nouvel Ami américain, en la personne de Donald Trump, souhaitons-lui de remplacer Jerry Lewis, qui vient de nous quitter, dans nos têtes et dans nos cœurs. Cher Pr Scalpel, je suppute que vous allez rendre hommage à notre Zinzin d'Hollywood. S'il était un philosophe malgré lui, quel philosophe était-il ?
    Marc Cerisuelo a écrit un billet, "Longtemps Jerry", mais il ne développe pas la francophilie du Zinzin. C'est ce qu'il faudrait faire autour de la "coupure épistémologique" de la "Valse des pantins" ("The King of Comedy"), ce film glaçant, post-moderne et baudrillardien, où, avec l'aide de deux voyous du Bronx, Scorcese et De Niro, Lewis enterrait Jerry, notre copain d'école en nonsense et en gags, en lui faisant jouer le personnage très dur, voire un peu odieux, qu'il était dans la vraie vie sur les plateaux, à savoir un professionnel perfectionniste et narcissique, un manager manipulateur et misanthrope. Cela fait partie de mes traumatismes de cinéma. Il y en a eu d'autres, d'où l'inconvénient d'être un fan !
    Malgré ce rôle dramatique, ce fut quand même une belle histoire d'amour. Les Français aimaient Jerry Lewis, et lui n'avait qu'un désir, c'était de devenir pour toujours l'Ami américain des Français. Après avoir été déçu et jeté d'Hollywood, où il était un penseur analytique du nonsense, et avant sa conversion au post-modernisme continental qui commençait à envahir la Côte Est des USA, il fit même une carrière en France, en toute humilité, dans les registres de l'humour pied-noir et de l'humour des Bronzés.
    On se souvient aussi des analyses du surréaliste Robert Benayoun, et de celles de Deleuze, dans sa très peircienne histoire du cinéma. Chez Deleuze, le burlesque de Jerry sentait le post-modernisme. C'était le quatrième âge du burlesque, influencé par la comédie musicale. Il faudrait y ajouter le dessin animé de Tex Avery. Deleuze lui trouvait également le goût de l'ellipse, comme dans le cinéma européen (Antonioni), qui faisait disparaître le personnage au profit du décor. Il est vrai que dans le "Tombeur de ces dames" ("The Ladies Man"), la maison américaine, filmée comme une maison de poupée, occupe tout, et que Jerry s'en donne à cœur joie en multipliant les gags technologiques avec les appareils électroménagers.
    Jerry avait aussi le sens de l'ellipse, que Peirce devait appeler autrement, dans ses gags. On a parlé de l'inspiration du slapstick, mais pour Jerry, tout avait été fait en matière de gags. Gagman post-moderne, il préférait zapper le gag, et n'en montrer que le début et la fin. Dans le "Dingue du Palace", il monte les bagages d'une dame, et à la fin il apporte le moteur de sa voiture. Comment a-t-il fait entretemps ? Mystère !

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    1. Comme tous les Francais, je toruve Jerry Lewis genial. Son humour est quintessentiel. Ce n'est pas celui des Marx, ni celui de Keaton, ni celui de Chaplin, mais un condensé. Il n'est pas subtil, en apparence,
      mais quand on y regarde bien, il est en fait subtil. Gros rire rabelaisien + querelle théologique en sous main = humour qui me plait.
      Jerry Lewis est l'homme à inviter au moment des enterrements.

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  3. On se souvient que Jerry Lewis avait tenté de faire rire d'Hitler et du nazisme dans "Which Way to the Front ?" ("Ya, ya, mon général !"), et qu'il avait raté sa fantaisie de mauvais goût délibéré, à l'inverse de Mel Brooks dans "Les Producteurs". Pourtant, le film de Mel Brooks avait failli être bloqué, notamment à cause de son premier titre "Springtime for Hitler", qui était celui de la comédie musicale mise en abîme dans ce film satirique, qui d'ailleurs était carrément interdit en Allemagne.
    Jerry fera un autre essai avec "The Day the Clown Cried", qui racontait l'histoire d'un clown dans un camp de concentration, avant Benigni, mais le film n'est jamais sorti en salle, à cause d'un litige avec le producteur. On ne sait pas ce qu'il vaut.
    On a dit que le burlesque de Jerry n'avait rien à voir avec le second degré de Mel Brooks, pour réussir à faire rire sur un sujet très déplacé dans une comédie. On a dit aussi que Lewis appartenait à une génération d'Américains qui avaient rapidement pris leurs distances avec leur communauté d'origine, ce qui compliquait, par exemple également les rapports de Sinatra avec la Maffia (contrairement à De Niro, qui fait comme un clin d'œil quand il joue, semblant dire "Vous savez, je suis toujours un Rital !"). Le rapport de Jerry à sa judéité était aussi compliqué, et cela lui rendait la tâche difficile.
    Néanmoins, faire une comédie sur Hitler et le nazisme soulève un problème plus général, qui est bien connu : peut-on rire de tout ? Il faut dire aussi que la satire de Chaplin dans "Le Dictateur" et celle de Lubitsch dans "Jeux dangereux" ("To Be or Not to Be") passaient bien, parce que le monde n'avait pas encore découvert l'horreur absolue de l'hitlérisme, ou qu'il ne voulait pas savoir.

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  4. Benda disait : "je ne m'assois pas au banc des moqueurs" . Il manquait totalement d'humour, c'est l'une de ses faiblesses majeures.
    Votre science lewisienne m'épate. Certains juifs dans la comédie sont hilarants , comme Jerry Lewis ou Groucho, d'autres me cassent les pieds, comme Bernie Schwartz ( diut Tony Curtis) ou Arthur Miller . Mel Brooks est vraiment assez nul. Bref , et ce que ne voient pas les KKK, c'est que les juifs sont comme tout le monde : géniaux et casse pieds ! alors que les KKK sont casse pieds et stupides.


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  5. Comme tous les entrepreneurs en démolition, Julien Benda ne riait jamais. Il me semble qu'il n'était pas un penseur spinoziste de la Joie. Il ne devait nullement prétendre que « la joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection », tant la joie est grégaire, vulgaire et agressive. Le biographe de Spinoza disait que son spectacle préféré, qui provoquait de grands éclats de rire chez lui, était de voir les araignées de sa maison piéger des insectes dans leurs toiles. Cela devait parfaitement illustrer sa doctrine.
    Néanmoins, dans la Conversation informelle entre Paul Léautaud et Julien Benda, à la radio, qui est disponible sur le site de l'INA (http://www.ina.fr/audio/PHZ10008714), Benda est au bord du rire quand il parle du comique de Molière et de son "Voilà un plaisant animal, avec son plastron !", dans le "Bourgeois gentilhomme". Julien Benda semblait être un pince-sans-rire, ce qui le rapprocherait de l'ironie, qui cache la plaisanterie sous le sérieux. D'ailleurs, pendant tout l'entretien, Benda cherche à faire s'esclaffer Léautaud, avec des bons mots : Paulhan et Gide étaient des danseurs, comme Zarathoustra, ou bien : Gide disait que Jean Guéhenno parlait du cœur comme d'autres parlent du nez, etc. Par contre, le rire de Léautaud avait quelque chose de cruel, et il y avait comme de la brutalité dans sa voix. Ses plaisanteries à lui étaient méchantes.
    S'il faut revenir à Jerry Lewis philosophe, il conviendrait de parler du personnage du faux idiot qu'il jouait, cet idiot burlesque qui était en réalité un fou dépositaire de la vraie sagesse, parce qu'il savait comme Erasme qu'il n'y a pas de pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous. Il s'inspirait aussi d'un personnage du folklore yiddish, mais ce personnage est universel. Dans le folklore égyptien, il y a par exemple Goa le simple, qu'Omar Sharif avait interprété au cinéma.
    Il faudrait quand même mettre un bémol à la sagesse du fou, qui n'est jamais que la sagesse populaire qui dit tout et son contraire : "le monde est ce qu'il est", mais aussi "le monde n'est pas ce qu'il est", ou bien : "à père avare, fils prodigue", mais aussi paradoxalement, "tel père, tel fils". Néanmoins, la sagesse du fou est peut-être justement de savoir que le bon sens dépend des circonstances.
    Quand le Dingue du Palace monte les bagages de la dame, et à la fin le moteur de la voiture de la dame, il dit selon la situation que les femmes sont d'impénitentes coquettes, qui ont tellement de bagages pour se faire belles, qu'à la fin on en oublie de s'arrêter de puiser au fond de leur voiture pour les leur apporter, et que l'on prend même le moteur de la voiture. Alors là, oui, en la circonstance, le Dingue a raison : le monde est ce qu'il est !

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  6. beaucoup de gens on une conception de la joie à la Charles Trenet: "bonjour bonjour les zirondelles".
    mais il y a des joyeux tristes et des gais sinistres.

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  7. « Nolite manducare inter lupos» (les loups ne se mangent pas entre eux): à supposer que Spinoza en ait eu connaissance, le démenti que l’expérience du combat des araignées - entre elles et pas seulement contre des mouches - infligeait à ce proverbe explique peut-être en partie le plaisir qu’il avait, en guise de détente, à les observer ( Colerus, seul rapporteur de ce trait chez le philosophe, précisait d’ailleurs qu’il les provoquait lui-même et n’attendait pas qu’ils se produisent spontanément :« ...lorsqu'il voulait se relâcher l'esprit un peu plus longtemps, il cherchait des araignées qu'il faisait battre ensemble, ou des mouches qu'il jetait dans la toile d'araignée, et regardait ensuite cette bataille avec tant de plaisir qu'il éclatait quelquefois de rire... »). En suivant cette anecdote dont l’authenticité n’est évidemment pas garantie, on pourrait se demander si le rire de Spinoza n’était pas plus sonore devant le combat des araignées jetées les unes contre les autres qu’occupées à leur repas ordinaire, même provoqué par ses soins. Deux prédateurs qui se perçoivent aussi mutuellement comme des proies ; rire sans doute suscité aussi par un mécanisme implacable de la nature, même (et surtout?) lorsqu’il est artificiellement déclenché par l’homme…
    [Amusant d’apprendre que « lupus » chez Pline l’ancien, désignait aussi une espèce d’araignée, Histoire naturelle, XXIX : « Les Grecs donnent aussi le nom de phalange à une autre araignée, qu'ils distinguent par le surnom de loup »]
    L’ennui est que tout cela n’a aucun rapport évident avec Benda et l’article du NYT...

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  8. Ce blog serait il en train de devenir comme le blog La république des livres, où l'on se défoule quel que soit le sujet ?
    Cette anecdote ne m'a jamais inspiré que cette réflexion: Spinoza avait peu de distractions.
    ou voulait il tester l'état de nature in vitro ?

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  9. L’article du NYT pose-t-il les bonnes questions, à propos de la droite alternative, l’alt-right conservatrice aux USA ? Il dénonce les déclarations de Donald Trump qui renvoient dos à dos l’alt-right et l’alt-left, comme auteurs conjoints des violences dans les manifestations.
    Selon le NYT, l’alt-left serait un fourre-tout commode pour ranger tous les opposants, afin de les rejeter à terme de la société, comme a fait Hitler après son arrivée au pouvoir et l'incendie du Reichstag.
    Ne faudrait-il pas plutôt s'interroger sur l’alliance et le degré réel de proximité idéologique entre l’alt-right et les néo-nazis suprématistes du KKK ? L'étude récente de Forscher et Kteily démontre que l’alt-right est elle aussi raciste et suprématiste, même si elle s’ en défend, à partir du classement de groupes qu’elle fait sur une échelle de 0 à 100, entre le singe à quatre pattes et l’homme d’aujourd’hui. Mais ces chercheurs font un inventaire à la Prévert des groupes en question : on passe des Musulmans, en doublon avec les Arabes, aux féministes, aux démocrates, aux Nigérians, aux Turcs, aux Mexicains, etc. On a l’ impression que les chercheurs vérifient une hypothèse de départ, en obtenant les réactions d’humeur de petits Blancs sur le bazar de tous leurs stéréotypes.
    Il faudrait aussi se questionner sur la capacité de l'extrême-droite néo-nazie des USA à se donner de la bande, et à nouer d’ éventuelles alliances au-delà de l’alt-right. Cette alliance avec l’alt-right n’est-elle qu’un prélude à des liaisons et à des coalitions infiniment plus dangereuses ? Après avoir conquis la droite traditionnelle, le nazisme s’est allié au Zentrum catholique de Von Papen, qui lui a ouvert les portes du pouvoir. Il a même obtenu le ralliement de socialistes et de communistes.
    Vit-on dans une époque aussi troublée que celle de l’ entre-deux-guerres ? Va-t-on assister à une répétition aussi mécanique et prévisible de l’Histoire ?

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  10. Vous voulez de toute évidence parler de suprémacistes et non pas de suprématistes, faute de frappe.
    Malévitch doit se retourner dans sa tombe bien qu' elle soit d' une sobriété toute plate d' avant-garde!

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  11. Il faudrait se méfier davantage des claviers intelligents, qui repèrent les homonymes et imposent leur orthographe ! À présent, on se relit pour les fautes du clavier.
    L’une des conséquences, dont on parle peu, de la Guerre de Sécession et de la défaite de Dixieland, a été l'américanisation des « french born » et de la culture française, pendant et surtout après le conflit. On peut dire que la Guerre de Sécession marque la fin de la présence française aux USA.
    En ce qui concerne le Klan, il avait à peu près disparu jusqu’à la Deuxième Guerre, mais il est réapparu, avec quelques changements, après 1945. Il faisait alors brûler des croix par nationalisme, pour rejeter en général tout ce qu’il ne jugeait pas américain. C’était dans le contexte de la guerre froide. Le Klan actuel fait maintenant partie de la nébuleuse des groupuscules néo-nazis. Il réagit au terrorisme et à la crise des migrants. C'est ce qui explique sa connexion avec la droite conservatrice américaine, à laquelle le populisme appartient. D’ où l’ embarras de Donald Trump. Dans la presse, des montages photographiques apparaissent : Trump a enlevé sa cagoule blanche, mais sa mèche blonde a pris la forme conique de la cagoule !
    Julien Benda a connu le Klan nationaliste de 1945. La connexion nazie est venue plus tard. Par contre, des chercheurs soulèvent un problème gênant. Hitler faisait l’apologie des lois ségrégationnistes américaines, et il disait qu’il s’ en inspirait. On ne sait pas bien s’ il s’ agissait d’ un vernis pro-américain dans la stratégie du nazisme, ou si les lois raciales des USA étaient en réalité un protonazisme.

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  12. Sur l'influence de l'Amérique et notamment du taylorisme sur les nazis, je vous conseille Jean Louis Vullerme, Miroir de l’Occident. Le nazisme et la civilisation occidentale, Paris, éditions du Toucan, 2014, 509 pages.
    Benda visita les USA en 1938. Il ne dit mot du Klan ( Cahiers d'un clerc, qui reprend des chroniques de la NRF). Mais quand même, le Klan est surtout une affaire sudiste.

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  13. C'est dans le film « Storm Warning » (1951), vu en ciné-club, que Ronald Reagan et Ginger Rogers affrontaient le Klan.
    Dans la vraie vie et beaucoup plus tard, Ronald Reagan commencera sa campagne électorale dans une ville où des militants des droits civiques avaient été assassinés par le Klan, ce qui lui sera reproché.
    Avant la Guerre, Humphrey Bogart s'était frotté à ce qu’ il restait du premier Klan, déjà travaillé par un rapprochement avec le fascisme, dans « Black Legion ».
    À la radio américaine, Superman affronta le Klan dans un feuilleton mémorable. Il était porteur des valeurs du New Deal et du Parti Démocrate. Il était aussi l’immigrant venu de Krypton qui s'intégrait parfaitement dans la société américaine. Le feuilleton radio s'appuyait sur le témoignage d’ un militant antiraciste qui avait infiltré le Klan (http://www.academia.edu/16708430/_Superman_vs._Ronald_Reagan_and_the_Ku_Klux_Klan_
    ).

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  14. vous m'en bouchez un coin. Aucune idée de film de Reagan.
    Il y a au moins 6 amériques, et le cinoche les a détaillées : l'indienne , la WASP , la noire, la blanche du SUD et des red necks, l'asiatique et la chicano . Je n'aime aucune. J'aime l'ensemble. Mais il n'existe plus.

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  15. L'article de Marc Di Paolo, dans "Academia", est excellent, mais il a un titre accrocheur qui a peu à voir avec son contenu. Il fait le tour des superhéros de DC Comics et de Marvel, mais il me semble qu'il oublie de parler de Daredevil, qui intéresse les philosophes. Ce héros n'a pas de superpouvoirs proprement dits, comme Superman, mais ses sens ont été amplifiés à un degré surhumain, à la suite d'un accident radioactif qui l'a frappé de cécité. Il a un "sens radar" comme les chauves-souris et son oreille interne, très développée, l'aide dans ses acrobaties. D'ailleurs, son audition accrue lui permet d'entendre les battements de cœur à distance et lui sert de détecteur de mensonge. L'hyperesthésie de Daredevil lui permet aussi de reconnaître tous les caractères d'imprimerie, de détecter les êtres vivants par leur température corporelle et leur odeur naturelle, etc.
    Les vrais pouvoirs surhumains de Daredevil résident dans son intelligence et sa psychologie. Néanmoins, il est vrai que la jeunesse actuelle s'intéresse surtout à une nouvelle génération de superhéros, hyperviolents, sur le modèle de "The Punisher" : "Wolverine, Lobo, Deadpool, Cable, Venom, and the newly minted Image Comics anti-hero Spawn".
    On retiendra que Superman, comme Batman ou Captain America, sont des personnages politiques. Superman est un Président américain (démocrate) de substitution. Il ressemble aux héros des films de Frank Capra.
    Di Paolo montre bien comment Christopher Reeve paralysé est vraiment devenu Superman, à moins que cela ne soit l'inverse, en défendant toutes les causes nobles, humanitaires et écologiques. Et comment Christopher Reeve a tenté de devenir transhumain, grâce aux cellules souches qui devaient le guérir de son mal.

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