le roman dont se serait inspiré Perec |
L'écriture inclusive nous pourrit l'existence. Si vous résistez, vous passez pour un infâme réactionnaire, opposé à la marche de la fémanité. Si vous l'acceptez, vous rendez vos communications illisibles. Comment adopter un compromis et avoir un minimum de tranquillité, même s'il faut bien admettre que la tranquillité grammaticale c'est de respecter les lois de la grammaire d'une langue, qui sont supérieures à celles de son lexique ? Ou bien faut-il, comme les latins (qui n' étaient pas spécialement féministes ) pour les arbres, tout mettre au féminin? Un premier pas consiste, comme me l'a suggéré une amie, à utiliser des abréviations comme celles qu'on a souvent dans les fins des correspondances par mail :
"amts" pour "amitiés"
"bat" et "bav" pour "bien à toi" et "bien à vous"
Mais cela ne résout pas le problème. La solution, me semble-t-il, est de doubler du stratagème de Georges Perec dans son fameux La disparition: supprimer la lettre "e", responsable de bien des maux. Mais cela ne suffit pas non plus, car le féminin ne se marque pas qu'avec des "e". Il faut donc recourir à un moyen plus radical: supprimer les voyelles.Voici quelques exemples sur des cas fréquents:
chères et chers collègues / chrs cllgs
chers ami(e)s / chrs ms
toutes et tous / tttts
mesdames et messieurs / msdsmssrs ou plus simplement : msd
professeur(e) / prfssr
directeur/ trice / drctr
auteur/trice / tr
lecteur/trice / lctr
docteur/oresse / dctr
doctorant (e), post-doctorant (e)/ dctrt , pst-dctrt
écrivain (e) / crvn
président(e) / prsdnt
ministre / mnstr
plombier / plmbr
On me dira peut-être que c'est un peu radical: autr, doctr , lectr, ecrivan seraient suffisants. C'est un peu embêtant aussi pour les glaces plombières. Mais si l'on veut être fidèle à Perec, il faut y aller carrément.
on évite aussi le notoire "iel" / l , et au pluriel : ls
un/une / n
le/la l
chacun/e chcn
etc.
Comme on aura noté, le "et" n'est plus nécessaire, puisqu'une seule forme suffit pour désigner les deux genres, et surtout les .(es) et autres ajouts perdent leur raison d'être. C'est très commode, une fois répandu, car cela évite aussi d'user de trop de signes, en une époque de tweets et où la lecture sur internet ne dépasse pas vingt lignes .
Mais comme on voit il faut généraliser : les termes désignant le féminin doivent aussi subir le même régime :
femme / fmm
dame / dm
repasseuse / rpsss
ravaudeuse / rvds
procureuse/ prcrs , qui bien plus commode qu'un terme légèrement connoté.
la colonelle l clnll
mais si l'on veut être vraiment épicène, c'est à dire unisexe, les termes masculins ne doivent pas faire exception :
homme / hmm
mâle / ml
gros macho / grs mch
la colonnelle ne se distinguer de son mari que par un l : l clnll / l clnl
et cela s'applique aux prénoms :
Martin . ine / mrtn
Jean/Jeanne Jnn
Isabeau / Isb (et tant qu'à faire appliquons le à la particule: de Bavière/ d Bvr )
mais aussi aux adjectifs :
présent/e : prst
joli / jolie / jl
On pourra quand même garder le "e" dans les formes nominales non fléchies, les adverbes, les verbes :
est, sont, gentiment, marcher
Bien sûr il y aura des homonymes , puisque "l" sera à la fois "la" et "iel" :
"la meuf est jalouse" / l mf est jls
"il est jaloux le mec" / l mc l est jl
On notera que cela évitera le scandale de ces termes au féminin désignant souvent des mâles :
sentinelle / stnll
ordonnance / rdnc
personne / prsnn
J'admets que cela ne satisfera pas les plus rdcls: si l'on doit écrire "femmage" pour honorer n prsnn de sexe fmnn, et "hommage" pour honorer n prsnn de sexe mscln, ma réforme ne sera d'aucune aide. Pour assurer l'épicénie, il vaudrait mieux simplement garder "hommage" et l'écrire:
hmmg
"mes hommages, Madame" / mes hmmgs, Mdm
Il ne reste plus qu'à mettre en pratique.
l'anglais a résolu le problème |
A la fin du premier paragraphe: dans les fins *des correspondances par mail.
RépondreSupprimerLa suppression des voyelles pourrait être une alternative au langage épicène, qui s'appuie sur l'hypothèse Sapir-Whorf. Néanmoins, il y a peut-être un danger à cela, qui serait ce que l'École de Palo Alto appelait l'ultra-solution. Ainsi, il est bien connu que des économistes russes comme Boukharine ont proposé de supprimer l'argent, par l'hyper-inflation, pour mettre fin aux inégalités. C'était déjà la solution de Diogène le Cynique dans l'Antiquité. Pour résoudre un problème, le mieux serait de s'en débarrasser avec tout le reste. Cela permettrait aussi de résoudre les apories du langage épicène. Après tout, il y a les langues consonantiques, qui cachent les voyelles comme on cache le féminin, et qui les signalent par des signes diacritiques. Ce qui importe surtout, c'est leur longueur et leur brièveté, qui favorisent la psalmodie.
RépondreSupprimerPour Perec, la disparition d'une voyelle était une expérience intime collective, puisqu'elle était une métaphore du génocide. D'ailleurs, dans le "Sophiste", Platon définit des genres-voyelles, parce qu'il y a une analogie entre la grammaire de la voyelle et la logique de l'être.
Confronté à la solution radicale, le pessimiste dirait que dans la vie, le but n'est ni de réussir, ni d'échouer, mais de réussir à échouer.
Bàv! ;)
RépondreSupprimerLol
RépondreSupprimerMDR L' tez n' 10 p.
RépondreSupprimerArticle de boomer : il suffit de supprimer toutes les lettres pour n'utiliser plus que des smileys. Problème réglé.
RépondreSupprimerremarque épatante , pour parler comme quelqu'un de la. génération de 1914
RépondreSupprimerZ'êtes une bouelle fomme mam'sieur, si vous me permettez ... Trop tard, me v'là repéré : et l'amateur intermittent devînt lynché perpétuel ...
RépondreSupprimer