À l’occasion des procès de l'Épuration, Jean Paulhan avait dénoncé l’ application de la loi du talion, et réclamé le droit à l’erreur pour l'écrivain. Il invoquait aussi l'immunité qui devrait revenir de droit à la pensée pure et à la beauté littéraire. Malgré l'impossibilité de défendre l'indéfendable, d’autres demandaient simplement à la démocratie, en voie de rétablissement, de faire un geste humanitaire envers les Collaborateurs, pour rester fidèle à ses valeurs. La réponse de Julien Benda était catégorique. Pour lui, un mauvais choix moral n’ était pas une erreur épistémique. En abordant la Collaboration dans son essence politique, Benda était même réaliste, voire machiavélien. Il rapprochait la mort de Brasillach de celle de Socrate, qui acceptait que l'État, quel qu’il soit, élimine quiconque menace son équilibre. C’était dans l’ordre des choses. Et le raisonnement de Benda avait un côté encore plus étonnant, mais juste, quand il disait que Brasillach aurait commis une trahison de clerc en refoulant sa haine de la démocratie. Sa fin était donc logique, voulue et méritée. On ne peut pas dire que Benda était un accusateur à la Fouquier-Tinville. La Justice ne s’est pas posée de problèmes philosophiques. Elle a établi les faits, les actes et leurs conséquences. Pour la déportation, y compris celle des enfants, Brasillach avait apporté sa caution intellectuelle dans la presse. On ne comprend pas comment l’ENS a pu produire un nazi. Quant aux appels au meurtre lancés par Brasillach, ils avaient bien eu un effet, puisqu’ il avait obtenu la tête de Georges Mandel, avec en prélude celle de Jean Zay. Pour Charles Maurras, c’ est un vieillard que l’ on envoyait en prison et à l'hôpital. Son système s’ était effondré. Même s’il avait séduit presque tout le monde sous la IIIème République, et malgré ses prétentions scientifiques, il reposait sur des mythes et des préjugés. Étrangement, Maurras fit ce qu’ il reprochait à l’anti-France : de la haute trahison et de l'intelligence avec l’ennemi.
Parfaitement d'accord. Mais le point de Benda, encore si pertinent aujourd'hui, est que l talent littéraire, supposé en France l'emporter sur tout, n'excuse pas les crimes. Que n'aurait on pas dit si Hitler avait été un peintre de talent? si Goering avait écrit des romans aussi bons que ceux de Joseph Roth, et si Himmler avait joué du violon dans l'orchestre de Furtwangler ? En fait, et c'est assez killing, Benda ajoute :Maurras ni Brasillach n'étaient même pas de bons écrivains. Je ne sais pas si vous avez lu les romans de Brasillach! En revanche, il y a un point sur lequel je l'absoudrais : son anthologie de la poésie grecque et son histoire du cinéma avec Bardèche. Mais même ces excellents livres n'excusent pas les crimes. Carcopino, Abel Hermant, Brasillach, Rougier, Maurras faisaient tous, après Renan et Barrès, la Prière sur l'Acropole. Maurras célébrait les Félibres. On peut préférer Athènes et Rome à Jerusalem. Mais on me concèdera, je crois, ce n'est pas une raison pour massacrer les juifs!
On a peine à le croire, mais c’est Reinhard Heydrich qui aurait pu jouer du violon avec Furtwängler ou Karajan. C’ était un virtuose du violon, issu d’une famille d’artistes, mais à cause de son éducation traumatique de chef, il s’ était créé un personnage de dirigeant nazi impitoyable, pour mettre en sourdine son talent musical exceptionnel. La jeunesse allemande était militarisée bien avant le nazisme, ce qui avait contrarié beaucoup de vocations artistiques. De sorte qu’ être à la fois un chef nazi et un grand artiste accompli était impensable. Pour être un guerrier artiste, il fallait s'appeler Ernst Jünger, mais précisément il refusa toute forme de pouvoir sous le régime nazi, et il devint un sage. En France, la jeunesse des années 60 a lu l’Histoire du cinéma de Brasillach et Bardèche en Livre de Poche. Elle était sur les présentoirs de toutes les librairies. Elle s'arrêtait en 1943, mais elle était pratique, sans idées politiques visibles, et expurgée des quelques ajouts antisémites de la dernière édition. Le reste de l’œuvre de Brasillach était introuvable, et d'ailleurs personne ne cherchait à le lire. Pour le royalisme, les étudiants en droit des années 60 pouvaient lire « Aspects de la France », qui avait publié des articles de Pierre Boutang, des Hussards, ou même de Philippe Ariès, mais pas de Jacques Lacan, qui n’ était plus maurassien depuis longtemps. En réalité, après la Guerre, « L’Action française » était un astre mort.
Toutes ces vies n'ont elles pas, comme les substances, des attributs essentiels et des accidents ? Heydrich était il essentiellement nazi et accidentellement violoniste ou l'inverse? Brasillach essentiellement une lopette fasciste et accidentellement un bon critique de cinéma ? On ne cherchera pas à sauver les substances par leurs accidents.
La photo des deux clercs est intéressante. On y voit le maître et son disciple. Maurras a eu une terrible responsabilité de maître à penser de la jeunesse, particulièrement celle des années 30 exposée au nazisme. L’ histoire de Maurras et Brasillach ressemble à celle d’ Adrien Sixte et Greslou dans « Le Disciple » de Bourget. On pourrait trouver le rapprochement avec Adrien Sixte un peu forcé, mais Maurras était un positiviste, un cynique et un agnostique pour qui le catholicisme n’ était qu’un principe d’ordre social. Maurras était germanophobe et il avait renié Brasillach en 1941, car Maurras préférait Hitler au Front Populaire uniquement par stratégie. Sa pensée avait pourtant des points de contact avec le nazisme, notamment sa sociobiologie à base de darwinisme erroné, qui affirmait qu’ il y a de l’inégalité dans la société parce qu’ il y en a dans la nature. Tous nos maux viendraient de la démocratie, qui veut l'égalité et la justice sociale. On est très étonné du succès immense de Maurras dans le milieu politique, artistique et intellectuel de la IIIème République. Il avait inventé l'âge d’ or de la monarchie, qui n’avait aucun des inconvénients de la république. Son antisémitisme passait, et d’ ailleurs la République attendra 1939 pour le punir par la loi, ce qui n’est nullement une excuse, comme le rappelait Benda. On ne refera pas les procès de l’Histoire. Brasillach a fait un tort énorme aux homosexuels, en érotisant la Collaboration. Même Sartre s’y laissera prendre. Son œuvre est aussi passée à la trappe car elle gênait l’ enseignement des humanités. Comment un lecteur des Antiques dans le texte pouvait-il être nazi ? Son livre de politique préfasciste sur Corneille était un peu loufoque : le Cid était déjà le Caudillo ! Quant à son roman « Les Sept Couleurs » et son essai « Notre avant-guerre », ils ont un intérêt historique ou sociologique, pour comprendre une époque.
Taine a inspiré en effet Maurras, tout comme Renan. Il défendait en effet le positivisme, et avait pris chez Taine l'idée de la race, du milieu et du moment. Raison pour laquelle Barrès le vénérait. Il avait porté un rude coup à la révolution française dans ses Origines de la France contemporaine. Il y a donc bien une filiation. Mais je serais moins d'accord avec votre analogie du Disciple.
Mais Taine n'était nullement monarchiste. Il n'avait aucun respect pour l'Eglise, Il était un libéral dans le genre de Mill, qu'il appréciait. La notion de race de Taine avait plus à voir avec ce que Benda appellera "race morale". Mais évidemment, avec l'antisémitisme montant cette notion fut transposée.
Massis au contraire, l'autre ponte de l'AF, était le représentant du catholicisme ( cela lui sauvera sa tête, et lui vaudra l'acadéfraise, car Mauriac le soutenait).
Brasillach n'est pas le seul à avoir érotisé la collaboration. Ramon Fernandez, hidalgo séducteur, François Luchaire le viveur, sa fille corinne, et l'introverti Bernard Faÿs,auquel Compagnon a consacré un livre ambigu, sans même parler de Gertrude Stein et sa copine Alice Toklas (celle qui faisait des gâteaux au haschich) érotisaient dur.
Brasillach avait du talent. Mais il avait raté l'agreg, ce qui était à l'époque fatal pour un normalien. On dit qu'on va rééditer "notre avant guerre". Il se rattrapa en faisant une anthologie de la poésie grecque. Alice Kaplan, dans son livre y voit une célébration des amours masculines.
Mais on retrouve l'argument que Benda dénonçait: comment un fin amateur de corneille, virgile, de Callimaque et d'Appolonios de Rhodes a til pu être un nazi? La réponse est simple : l'amour de la littérature n'excuse pas les crimes. Les pires criminels , quand ils lisent Kant en prison, obtiennent des remises de peine. Mais la lecture des Fondements de la métaphysique des moeurs devrait plutôt les convaincre d'y rester.
Les historiens font remarquer que la première vague des procès de l'Épuration, alors que la guerre n’ est pas finie, est dure pour les journalistes, et qu’ elle l’ est moins pour les militaires et les hommes d'affaires. Le crime de stylo ou de micro, parce qu’il signifie la collaboration idéologique, c'est-à-dire le partage affirmé des idées nazies et le souhait de la victoire allemande, mérite la mort. Le talent des condamnés est une circonstance aggravante, car il a accru leur responsabilité en leur donnant plus d'audience. Il ne sont pas graciés, sauf Henri Béraud, le moins compromis d’entre eux, ce que Julien Benda trouve injustifiable. Il n’y a pas eu d'acharnement particulier sur Brasillach. Georges Suarez et Jean-Hérold Pâquis, l’homme de radio aux discours infâmes, sont également fusillés. Sur environ 2000 recours en grâce, le Général De Gaulle en a rejeté plus du tiers.
À l’occasion des procès de l'Épuration, Jean Paulhan avait dénoncé l’ application de la loi du talion, et réclamé le droit à l’erreur pour l'écrivain. Il invoquait aussi l'immunité qui devrait revenir de droit à la pensée pure et à la beauté littéraire. Malgré l'impossibilité de défendre l'indéfendable, d’autres demandaient simplement à la démocratie, en voie de rétablissement, de faire un geste humanitaire envers les Collaborateurs, pour rester fidèle à ses valeurs.
RépondreSupprimerLa réponse de Julien Benda était catégorique. Pour lui, un mauvais choix moral n’ était pas une erreur épistémique. En abordant la Collaboration dans son essence politique, Benda était même réaliste, voire machiavélien. Il rapprochait la mort de Brasillach de celle de Socrate, qui acceptait que l'État, quel qu’il soit, élimine quiconque menace son équilibre. C’était dans l’ordre des choses. Et le raisonnement de Benda avait un côté encore plus étonnant, mais juste, quand il disait que Brasillach aurait commis une trahison de clerc en refoulant sa haine de la démocratie. Sa fin était donc logique, voulue et méritée. On ne peut pas dire que Benda était un accusateur à la Fouquier-Tinville.
La Justice ne s’est pas posée de problèmes philosophiques. Elle a établi les faits, les actes et leurs conséquences. Pour la déportation, y compris celle des enfants, Brasillach avait apporté sa caution intellectuelle dans la presse. On ne comprend pas comment l’ENS a pu produire un nazi. Quant aux appels au meurtre lancés par Brasillach, ils avaient bien eu un effet, puisqu’ il avait obtenu la tête de Georges Mandel, avec en prélude celle de Jean Zay.
Pour Charles Maurras, c’ est un vieillard que l’ on envoyait en prison et à l'hôpital. Son système s’ était effondré. Même s’il avait séduit presque tout le monde sous la IIIème République, et malgré ses prétentions scientifiques, il reposait sur des mythes et des préjugés. Étrangement, Maurras fit ce qu’ il reprochait à l’anti-France : de la haute trahison et de l'intelligence avec l’ennemi.
Parfaitement d'accord. Mais le point de Benda, encore si pertinent aujourd'hui, est que l talent littéraire, supposé en France l'emporter sur tout, n'excuse pas les crimes. Que n'aurait on pas dit si Hitler avait été un peintre de talent? si Goering avait écrit des romans aussi bons que ceux de Joseph Roth, et si Himmler avait joué du violon dans l'orchestre de Furtwangler ? En fait, et c'est assez killing,
RépondreSupprimerBenda ajoute :Maurras ni Brasillach n'étaient même pas de bons écrivains. Je ne sais pas si vous avez lu les romans de Brasillach! En revanche, il y a un point sur lequel je l'absoudrais : son anthologie de la poésie grecque et son histoire du cinéma avec Bardèche. Mais même ces excellents livres n'excusent pas les crimes. Carcopino, Abel Hermant, Brasillach, Rougier, Maurras faisaient tous, après Renan et Barrès, la Prière sur l'Acropole. Maurras célébrait les Félibres. On peut préférer Athènes et Rome à Jerusalem. Mais on me concèdera, je crois, ce n'est pas une raison pour massacrer les juifs!
On a peine à le croire, mais c’est Reinhard Heydrich qui aurait pu jouer du violon avec Furtwängler ou Karajan. C’ était un virtuose du violon, issu d’une famille d’artistes, mais à cause de son éducation traumatique de chef, il s’ était créé un personnage de dirigeant nazi impitoyable, pour mettre en sourdine son talent musical exceptionnel. La jeunesse allemande était militarisée bien avant le nazisme, ce qui avait contrarié beaucoup de vocations artistiques. De sorte qu’ être à la fois un chef nazi et un grand artiste accompli était impensable. Pour être un guerrier artiste, il fallait s'appeler Ernst Jünger, mais précisément il refusa toute forme de pouvoir sous le régime nazi, et il devint un sage.
RépondreSupprimerEn France, la jeunesse des années 60 a lu l’Histoire du cinéma de Brasillach et Bardèche en Livre de Poche. Elle était sur les présentoirs de toutes les librairies. Elle s'arrêtait en 1943, mais elle était pratique, sans idées politiques visibles, et expurgée des quelques ajouts antisémites de la dernière édition. Le reste de l’œuvre de Brasillach était introuvable, et d'ailleurs personne ne cherchait à le lire.
Pour le royalisme, les étudiants en droit des années 60 pouvaient lire « Aspects de la France », qui avait publié des articles de Pierre Boutang, des Hussards, ou même de Philippe Ariès, mais pas de Jacques Lacan, qui n’ était plus maurassien depuis longtemps. En réalité, après la Guerre, « L’Action française » était un astre mort.
Toutes ces vies n'ont elles pas, comme les substances, des attributs essentiels et des accidents ? Heydrich était il essentiellement nazi et accidentellement violoniste ou l'inverse? Brasillach essentiellement une lopette fasciste et accidentellement un bon critique de cinéma ? On ne cherchera pas à sauver les substances par leurs accidents.
RépondreSupprimerLa photo des deux clercs est intéressante. On y voit le maître et son disciple. Maurras a eu une terrible responsabilité de maître à penser de la jeunesse, particulièrement celle des années 30 exposée au nazisme. L’ histoire de Maurras et Brasillach ressemble à celle d’ Adrien Sixte et Greslou dans « Le Disciple » de Bourget. On pourrait trouver le rapprochement avec Adrien Sixte un peu forcé, mais Maurras était un positiviste, un cynique et un agnostique pour qui le catholicisme n’ était qu’un principe d’ordre social.
RépondreSupprimerMaurras était germanophobe et il avait renié Brasillach en 1941, car Maurras préférait Hitler au Front Populaire uniquement par stratégie. Sa pensée avait pourtant des points de contact avec le nazisme, notamment sa sociobiologie à base de darwinisme erroné, qui affirmait qu’ il y a de l’inégalité dans la société parce qu’ il y en a dans la nature. Tous nos maux viendraient de la démocratie, qui veut l'égalité et la justice sociale.
On est très étonné du succès immense de Maurras dans le milieu politique, artistique et intellectuel de la IIIème République. Il avait inventé l'âge d’ or de la monarchie, qui n’avait aucun des inconvénients de la république. Son antisémitisme passait, et d’ ailleurs la République attendra 1939 pour le punir par la loi, ce qui n’est nullement une excuse, comme le rappelait Benda.
On ne refera pas les procès de l’Histoire.
Brasillach a fait un tort énorme aux homosexuels, en érotisant la Collaboration. Même Sartre s’y laissera prendre. Son œuvre est aussi passée à la trappe car elle gênait l’ enseignement des humanités. Comment un lecteur des Antiques dans le texte pouvait-il être nazi ? Son livre de politique préfasciste sur Corneille était un peu loufoque : le Cid était déjà le Caudillo ! Quant à son roman « Les Sept Couleurs » et son essai « Notre avant-guerre », ils ont un intérêt historique ou sociologique, pour comprendre une époque.
Taine a inspiré en effet Maurras, tout comme Renan. Il défendait en effet le positivisme, et avait pris chez Taine l'idée de la race, du milieu et du moment. Raison pour laquelle Barrès le vénérait. Il avait porté un rude coup à la révolution française dans ses Origines de la France contemporaine. Il y a donc bien une filiation. Mais je serais moins d'accord avec votre analogie du Disciple.
RépondreSupprimerMais Taine n'était nullement monarchiste. Il n'avait aucun respect pour l'Eglise, Il était un libéral dans le genre de Mill, qu'il appréciait. La notion de race de Taine avait plus à voir avec ce que Benda appellera "race morale". Mais évidemment, avec l'antisémitisme montant cette notion fut transposée.
Massis au contraire, l'autre ponte de l'AF, était le représentant du catholicisme ( cela lui sauvera sa tête, et lui vaudra l'acadéfraise, car Mauriac le soutenait).
Brasillach n'est pas le seul à avoir érotisé la collaboration. Ramon Fernandez, hidalgo séducteur, François Luchaire le viveur, sa fille corinne, et l'introverti Bernard Faÿs,auquel Compagnon a consacré un livre ambigu, sans même parler de Gertrude Stein et sa copine Alice Toklas (celle qui faisait des gâteaux au haschich) érotisaient dur.
Brasillach avait du talent. Mais il avait raté l'agreg, ce qui était à l'époque fatal pour un normalien. On dit qu'on va rééditer "notre avant guerre". Il se rattrapa en faisant une anthologie de la poésie grecque. Alice Kaplan, dans son livre y voit une célébration des amours masculines.
Mais on retrouve l'argument que Benda dénonçait: comment un fin amateur de corneille, virgile, de Callimaque et d'Appolonios de Rhodes a til pu être un nazi? La réponse est simple : l'amour de la littérature n'excuse pas les crimes. Les pires criminels , quand ils lisent Kant en prison, obtiennent des remises de peine. Mais la lecture des Fondements de la métaphysique des moeurs devrait plutôt les convaincre d'y rester.
Les historiens font remarquer que la première vague des procès de l'Épuration, alors que la guerre n’ est pas finie, est dure pour les journalistes, et qu’ elle l’ est moins pour les militaires et les hommes d'affaires. Le crime de stylo ou de micro, parce qu’il signifie la collaboration idéologique, c'est-à-dire le partage affirmé des idées nazies et le souhait de la victoire allemande, mérite la mort. Le talent des condamnés est une circonstance aggravante, car il a accru leur responsabilité en leur donnant plus d'audience. Il ne sont pas graciés, sauf Henri Béraud, le moins compromis d’entre eux, ce que Julien Benda trouve injustifiable.
RépondreSupprimerIl n’y a pas eu d'acharnement particulier sur Brasillach. Georges Suarez et Jean-Hérold Pâquis, l’homme de radio aux discours infâmes, sont également fusillés.
Sur environ 2000 recours en grâce, le Général De Gaulle en a rejeté plus du tiers.