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mercredi 12 avril 2017

DISCOURS A LA FEDERATION EUROPEENNE



                                                                moi, vers 1947

   Nous sommes en 2033. Nous avons eu le Brexit en 2016, le Frexit en 2017 (quand Marine Le Pen a été élue), puis en cascade le Grexit, l’Hispanoxit, l’Italoxit,  et l’Europe entière s’est disloquée en 2020 sous la pression des populismes, comme elle le fit il y a un siècle sous la pression du fascisme et du national-socialisme. La guerre entre les puissances de l’axe Russo-Turc et ce qui restait des démocraties européennes a failli mener à la catastrophe, d’autant que les Etats Unis avaient refusé, comme en 1939, d’intervenir, et avaient conclu le pacte poutino-trumpien de non-agression. Le Turc était dans Vienne, le Russe à Varsovie, à Helsinki et à Oslo, et la présidente Le Pen était prête à l’accueillir à Paris. Par chance, l’Angleterre, qui avait failli en 2016, s’est ressaisie, comme elle l’avait fait quand Churchill a succédé à Chamberlain. La première ministre britannique Nicola Sturgeon, qui avait succédé à Theresa May, permit en 2022 au Royaume Uni de revenir dans l’Europe. L’Allemagne de Martin Schultz réamorça la pompe et réussit à mettre en oeuvre la Fédération Européenne (FE)  tant attendue depuis le Traité de Rome, mais tant de fois différée. La présidente le Pen dut cohabiter avec le Parti Populaire de Benoit Hamon. Elle joua son va-tout en lançant un référendum contre le retour de la France dans la Fédération, qu’elle perdit. Cinque Stelle et Podemos se rallièrent à la FE, présidée par Alexis Tsipras. Progressivement l’Europe reconquit les pays perdus, et la dynamique entraîna la Norvège, et même la Suisse, en son sein.  La Turquie et la Russie, diminuées, se virent obligées d’entamer des pourparlers d’entrée dans la Fédération. On l’avait échappé belle, sans même avoir eu besoin cette fois de recourir aux Américains, empêtrés dans leur guerre avec la Chine. L’esprit de Jean Monnet avait survécu.  

     Vous l’avez échappé belle. Mais faut-il toujours, peuples européens, que vous tombiez dans les mêmes erreurs ? Je vous avais enjoint, il y a exactement un siècle, aux recommandations suivantes. Je ne vois pas de raison de ne pas les reproduire aujourd’hui.

"L’Europe ne sera pas le fruit d’une simple transformation économique, voire politique ; elle n’existera vraiment que si elle adopte un certain système de valeurs, morales et esthétiques ; si elle pratique l’exaltation d’une certaine manière de penser et de sentir, la flétrissure d’une autre ; la glorification de certains héros de l’Histoire, la démonétisation d’autres. Ce système devra être fait exprès pour elle. Il ne sera pas une rallonge du système qui sert aux nations, dont il signifiera, au contraire, sur la plupart des points, la négation. 

Donc, la première réforme qu’il vous faut accomplir pour atteindre à vos fins, éducateurs moraux qui voulez faire l’Europe, est une réforme au‑dedans de vous‑mêmes. C’est de rompre avec cet état d’humilité où vous vous plaisez à tenir votre fonction par rapport à l’économique, et de lui resti­tuer sa dignité. C’est de cesser de vous prosterner au pied des autels de Marx pour revenir à ceux de Platon.

      Bien entendu, je ne viens pas nier les graves transformations économiques que l’Europe devra réaliser pour se faire. Je dis que ces transformations ne lui seront vraiment acquises, ne pourront être tenues pour stables, que le jour où elles seront liées à un changement profond de sa moralité, de ses évaluations morales. J’admets que le sentiment des transformations économiques dont elle a besoin, et qui déjà se dessinent en elle, indique à l’Europe la nature du changement moral qu’il lui faut accomplir pour gagner l’existence ; mais je tiens que, cela fait, c’est le changement moral, en se réalisant, qui produira vraiment le changement économique, lui donnera vraiment l’être, et non l’économique qui, de lui-même et à la longue, créera le changement moral. La Matière invite l’Esprit à lui donner l’existence, qu’elle ne peut se donner seule, et peut-être lui suggère ce qu’il doit faire pour la lui donner. Mais ce n’est pas la Matière qui, de sa propre expansion, devient l’Esprit.
Comment obtiendrez-vous cette révolution économique sans créer dans l’âme de l’Europe une dépréciation de l’individua-lisme, un respect de l’abolition du moi en faveur d’un grand Tout ? Et qu’est-ce que cela sinon une révolution morale ?

Ils lui disent encore qu’elle devra renoncer à l’exercice illimité de son pouvoir d’entreprendre, d’exploiter la planète, mais rationner sa soif d’enrichissement, discipliner sa production. La meilleure méthode, pour atteindre à cette fin, n’est-ce pas de toucher l’homme dans son échelle de valeurs morales ? de lui enseigner à moins vénérer sa volonté de puissance, à honorer la modération ?
Ils disent encore à l’Europe qu’il lui faudra changer sa conception de la monnaie ; comprendre que celle-ci a pour garantie, non pas un certain volume de métal encaissé dans des caves, mais la discipline des peuples qui la manient, la confiance qu’inspirent au monde les chefs qui les gouvernent. Ce changement de conception, quelle base solide peut-il avoir sinon un changement dans la religion des hommes, qui devront croire, non plus à la toute-puissance de la matière, mais à celle de facteurs moraux ?

Là encore, l’Europe se fera comme se firent les nations. Les changements économiques qui semblent avoir formé celles-ci n’y ont vraiment réussi que le jour qu’ils furent soutenus par des changements moraux

C’est dire encore qu’il ne s’agit nullement pour vous d’opposer au « pragmatisme » nationaliste la pure raison ; à des idoles, la vérité. La pure raison n’a jamais rien fondé dans l’ordre terrestre. Il s’agit d’opposer au pragmatisme nationaliste un autre pragmatisme, à des idoles d’autres idoles, à des mythes d’autres mythes, à une mystique une autre mystique. Votre fonction est de faire des dieux. Juste le contraire de la science.

Vous devez être des apôtres. Le contraire des savants.

Vous ne vaincrez la passion nationaliste que par une autre passion. Celle-ci peut être, d’ailleurs, la passion de la raison. Mais la passion de la raison est une passion, et tout autre chose que la raison.
L’Europe se fera, ici encore, comme se firent les nations. La France s’est faite parce que, chez chaque Français, à l’amour pour son champ ou pour sa province s’est superposé l’amour pour une réalité transcendante à ces choses grossièrement tangibles, l’amour pour une idée. C’est en fixant leurs yeux sur l’idée de la France que les Français ont refait leur nation chaque fois que, dans l’ordre sensible, elle se disloquait : sous le morcellement féodal, sous l’invasion anglaise, sous les guerres de religion, sous les déchirements de la Révolution.

Il faut vous résigner : l’Europe sera sérieuse ou ne sera pas. Elle sera beaucoup moins « amusante » que les nations, lesquelles l’étaient déjà moins que les provinces. 

Vous ferez l’Europe par ce que vous direz, non par ce que vous serez. L’Europe sera un produit de votre esprit, de la volonté de votre esprit, non un produit de votre être. Et si vous me répondez que vous ne croyez pas à l’autonomie de l’esprit, que votre esprit ne peut être autre chose qu’un aspect de votre être, alors je vous déclare que vous ne ferez jamais l’Europe. Car il n’y a pas d’Être européen.
Vous, clercs français, ne soyez pas glorieux de Jeanne d’Arc (comme M. Macron) ou de la Marne ; soyez glorieux si votre intelligence est bonne, si elle est, comme voulait un des vôtres , une belle balance de précision. Vous, clercs allemands, ne soyez pas honteux de la capitulation du 11 novembre; soyez honteux de mal raisonner, de mal penser." 

Je reprendrai ces propositions , mais j'y ajouterai que je pense à présent que la langue de l'Europe doit être l'espagnol. Ce ne peut être l'anglais, que le Continent américain a souillé en élisant en 2017 M. Trump. Ce ne peut être l'allemand, qui donnerait trop de pouvoir à la nation de M. Schultz, ni le français, car les Français ont failli en élisant Madame Le Pen 2017. L'espagnol est une langue latine, elle est la seconde langue parlée au monde. Elle incarne, avec Cervantes et Ortega, la voix de la raison (un journal madrilène ne s'appelle-til pas La razon ?). 

[ Ce texte d'anticipation de Benda a été retrouvé dans les papiers du manuscrit de Deux croisades pour la paix , juridique et sentimentale, Editions du Templ, Bruxelles, 1949, où l'auteur prônait une fédération européenne]  




16 commentaires:

  1. "Je reprendrai ces propositions , mais j'y ajouterai que je pense à présent que la langue de l'Europe doit être l'espagnol."

    Revenons plutôt à Comte pour qui la langue commune de la République occidentale et plus largement du culte de l'humanité devait être l'italien.

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  2. L'italien n'est parlé que dans quelques provinces de la Péninsule et dans le Latium. Le reste sont des dialectes locaux. Le seul italien international qui existe est celui de la diaspora italienne. L'espagnol a quelque chose d'universel. J'aurais volontiers proposé le latin mais c'est irréaliste .

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    1. Je vous concède volontiers que le choix de l'espagnol apparaît plus raisonnable que celui de l'italien, mais il se trouve que vos raisons d'écarter l'anglais et l'allemand ne sont pas sans ressemblances avec celles qui font opter Comte pour l'italien. A ses yeux l'italien a l'avantage de ne pas être "souillé" par le colonialisme et son adoption par les autres peuples ne représenterait pas une soumission à ce qu'on nommerait aujourd'hui un impérialisme.

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    2. Si l'italien était parlé dans toute l'Amérique du Sud, je serais d'accord avec Comte. Même les argentins qui sont à 50% d'origine italienne, ne parlent pas l'italien. Géopolitiquement, esthétiquement et rationnellement l'espagnol l'emporte.Cela permetrait mieux de résister à l'anglais et au chinois. Si vraiment vous voulez une langue non "souillée" par le colonialisme, proposez le polonais ! Mais alors bonjour les verbes irréguliers !

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    3. L'italien est désormais parlé partout en Italie. Les dialectes sont en voie de disparition; il en reste des accents locaux.

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    4. Vous savez sans doute mieux que moi. Mais avec mon misérable bagage en italien, je ne comprends pas la moitié du siennois, du napolitain, du sicilien, du romain et même du piémontais.

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  3. J' ai ouï dire que les pères fondateurs de l'Europe se parlaient en latin, mais à l'époque le latin faisait partie du bagage de tout homme instruit.
    Ils se parlaient aussi en allemand, parce qu'ils avaient été germanophones dans leur jeunesse (Schuman, De Gasperi).
    Que pensait Julien Benda de l'esperanto et du volapük ?
    Personnellement, en société je n'aborde plus le projet du fédéralisme et de la langue commune en Europe. Tout le monde a toujours trouvé cela totalement saugrenu.
    Je préférerais l'italien à l'espagnol, mais pourquoi pas l'espagnol ? Il y a eu toute la richesse de l'École de Madrid, avec Ortega y Gasset, mais il y a eu aussi Santayana qui devint un philosophe américain pragmatiste, puis qui passa la fin de sa vie à sillonner l'Europe, comme l' avait fait Benda.

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  4. L'espagnol n'est pas, comme le français ou l'italien une langue provinciale. Benda favorisait le français comme langue de la raison. L'esperanto ne lui semblait pas satisfaire à cette condition. Mais la langue de la raison est devenue provinciale, car la raison, dans le monde contemporain est juste n petit bouton sur le nez, qu'on espère presser au plus vite pour avoir un nez propre.

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  5. Chez les pères fondateurs, au sens strict, de l'Europe, on ne trouve pas de corpus théorique du projet européen. Il y a bien eu des discours et des écrits épars d'Aristide Briand et de Churchill, mais il faudrait plutôt parler de l'œuvre du diplomate autrichien, philosophe de formation, Richard Coudenhove-Kalergi. Néanmoins, est-il le véritable initiateur du projet d'Europe unie, dans son ouvrage "Paneuropa" (1923) ? C'est le populisme qui a redécouvert son livre "Praktischer Idealismus", pour le dénoncer, car il prônait le métissage des peuples européens, avec les peuples africains et asiatiques. Le populisme y voit même un véritable complot des élites européennes. D'ailleurs, Coudenhove-Kalergi voulait constituer une élite européenne sur le modèle de la chevalerie, grâce à l'eugénisme, et différente du peuple métissé.
    Chez Coudenhove-Kalergi, fondateur du Mouvement pour les Etats-Unis d'Europe, le projet européen est entièrement détaillé et il va très loin dans l'intégration.
    L'Europe a réalisé certains des points de ce projet : la communauté du charbon allemand et de l'acier français, prélude à la coopération économique, la création du drapeau européen et de l'hymne "Ode à la joie", l'unité monétaire, etc.
    Pour le Mouvement paneuropéen, le modèle de la Fédération européenne devait être la démocratie suisse. Et il développait une mystique de l'idée européenne, à base d'humanisme chrétien, qui ferait de l'Europe le phare de l'humanité.
    Comme Julien Benda, il avait une véritable religion séculière de l'Europe.

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  6. Le projet européen est un descendant de la SDN. Qui en effet est chose suisse. L'ironie est que la Suisse ne se veut plus dans l'Europe.

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  7. En 1929, quand Aristide Briand prononce son discours célèbre devant la SDN, dans lequel il propose la création d'un lien fédéral entre les nations européennes, doublé d'une construction économique, il est président d'honneur du Mouvement Paneuropéen. Il est vrai que pendant les années 1920, l'idée d'une Europe unie est dans l'air du temps. Le Mouvement rassemble les cercles, les associations et les réseaux favorables à cette idée, qu'il développe dans une littérature de qualité.
    Pour rallier les hommes politiques, les écrivains et les savants à cette idée, l'entregent du Comte Coudenhove-Kalergi a fait des merveilles. Néanmoins, le rôle du Comte a peut-être été quelque peu surévalué et cela recommence aujourd'hui avec le populisme identitaire. Pour faire l'Europe, il fallait extirper le nationalisme en favorisant le séparatisme ethnique, l'immigration et le métissage des peuples européens, mais le populisme y voit un attentat contre la civilisation européenne.
    Dans quelle mesure le Mouvement Paneuropéen a-t-il influencé le "Discours à la nation européenne" de Julien Benda, qui insistait surtout sur la dimension éthique de la construction européenne ? Je crois que Benda était plutôt proche du Comité fédéral de Coopération européenne, présidé par le mathématicien Émile Borel, qui avait une doctrine beaucoup plus vague, et donc moins exposée aux dangers de la technocratie et du libéralisme, que le Mouvement Paneuropéen.

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  8. J'avoue que je ne connais pas les liens de Benda avec Borel, son exact contemporain, même si Benda eut sans doute connaissance de ses critiques de Bergson et de ses positions politiques. Benda participa avec Valéry àun Émile Borel organise alors à Paris, au clloque l’Institut international de coopération intellectuelle, du 16 au 18 octobre 1933. Il y parla sous la présidence de son ennemi intime Paul Valéry. Mais il y avait une grande différence entre Benda et Coudenhove Kalergi : ce dernier était pacifiste genevois, alors que Benda ne fut jamais pacifiste. En 14 comme dans les années 30 Benda ne cessa d'appeler à la guerre contre l'Allemagne, willehlmienne puis hitlérienne. Cela ne le rendait pas très suisso-SDN compatible, quand bien même il soutint la SDN avec passion.

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  9. Juste préciser que la raison du journal espagnol La Razón est de droite, catholique, royaliste et nationaliste. Elle ne fait donc pas bon ménage avec la raison universelle et, par cela même, européenne, que vous défendez.

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    1. oui, je sais, et la dernière fois que je suis allé à Madrid, j'ai été déçu de m'en rendre compte. Mais quand même , un journal avec ce titre, c'est bien. Même si cela indique un trait intéressant : jadis c'était la gauche qui se réclamait de la raison. Aujourd'hui c'est la droite.

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  10. Dans son Blog éminent, "Les philosophes antiques à notre secours", Philalèthe a publié un billet en novembre 2012, "Penser à la Suisse". Il rappelle que Julien Benda citait le "Dictionnaire de Trévoux", qui disait que "rêver à la Suisse, c'est ne penser à rien". On disait aussi "rêver à la moutarde", mais cela rappellerait plutôt Orléans et son vinaigre.
    À vrai dire, le point de vue suisse, beaucoup l'ont essayé ou adopté, mais il n'a pas tenté Julien Benda. C'est un peu une auberge espagnole, car on n'y trouve que ce que l'on y apporte, et où chacun découvre qu'il est unique. C'est sans doute ce que l'on assimile à du vide. Ou alors, on rapproche la Suisse du vide, à cause du cas des sans-papiers qui ne sont plus personne, car être neutre, ce serait n'être rien.
    Le point de vue suisse est désespérément romantique. À cet égard, le tableau de l'Allemand Caspar David Friedrich, "Le Voyageur contemplant une mer de nuages", du haut d'une montagne, évoquerait la nostalgie, ce mal du pays que les mercenaires suisses avaient inventé dans les pays d'Europe, et qu'ils ressentaient en entendant les cloches des vaches.
    Le point de vue suisse, c'est donc aussi la nostalgie d'un paradis perdu. Ce pourrait être celui d'un heureux temps où l'on était simplement rationaliste, en toute quiétude. Mais n'y avait-il pas, d'une certaine façon, une nostalgie et un romantisme de la raison, chez Julien Benda ?
    S'il faut aussi reparler du Brexit d'un point de vue suisso-SDN, on pourrait dire qu'il était inscrit dans les gènes de l'Europe. Le Mouvement Paneuropéen excluait la Grande-Bretagne de son projet, comme si cela allait de soi. Il comptait l'Empire Britannique dans les partenaires de l'Europe, car pour lui il était impossible d'intégrer l'Angleterre dans une fédération.

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  11. Un lecteur suisse de ce blog (il y en a) m'a fait remarquer que je n'avais pas compris que l'Europe ne se ferait jamais top down , et sous l'égide germano-française, mais bottom up et par les peuples. Je n'ai jamais dit que le culte des valeurs européennes devait être le fait de philosophes rois et d'élites, comme on dit aujourd'hui, mais de clercs. Un clerc n'est pas un prince, ni un conseiller du prince. Ai je prôné un leadership franco allemand ? Non, puisque je propose l'espagnol comme langue de l'Europe! Et on ne peut nier quand même la volonté des allemands d'être européens. Sans cette volonté, qui sait quels démons les reprendraient ? Quant aux peuples, j'ai dit suffisamment que je rejetais le principe des nations . Le fédéralisme est destiné à tenir compte des nations, sans leur donner la prééminence.

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