Jean-Philippe Caresme, le jeu de la bascule et le jeu du cache tampon
Depuis plus de quarante ans, René
Pommier fustige l’interprétationnite, la maladie qui consiste à surinterpréter
les comportements humains en cherchant quelque secret caché, dont sont malades selon lui aussi bien Freud que les
structuralistes et leurs descendants, mais aussi leurs ancêtres. C'est le besoin humain de jouer à cache tampon : on postule qu'il y a du caché, nécessairement profond, secret, interdit, et on joue au jeu consistant à révéler "les choses cachées depuis la fondation du monde". On a l'effet "ha!ha!" quand on a trouvé et on se sent l'échine parcourue d'un frisson d'égyptologue quand, derrière la tombe, on trouve la Chambre d'Horus. Le tampon bien sûr n'a rien de caché, rien d'ancestral, il a été mis là par l'enquêteur lui-même, qui se targue ensuite d'avoir révélé ce qu'il avait déjà mis sous son boisseau. René Pommier a passé une partie de sa vie de polémiste rationaliste à dénoncer cette pratique. Tel un garde chasse face aux braconniers et aux contrebandiers de l'intellect, il nous rappelle que les choses soi disant cachées ne le sont pas du tout, que tout est clair pour qui ne veut pas se laisser enfumer. Son rationalisme rechigné est-il aussi
ringard qu’il le semble ? N’avons-nous pas encore besoin de
voltairiens polémistes comme lui ?
Invariablement René Pommier prend pour
cible tel Grand Interprète (Barthes, Freud, René Girard sont ses têtes de turc
favorites) ou tel courant (le structuralisme littéraire, la sémiotique, la
stylistique), et armé de son seul bon sens, en vient, preuves empiriques à
l’appui, à une conclusion invariable : non seulement ces gens-là nous
abusent, mais ils sont fous. Ses titres parlent assez : « Assez
décodé » (Roblot 1978), « Sigmund est fou et a tout faux » (de
Fallois 2008), « René Girard, un
allumé qui se prend pour un phare » (Kimé 2010), « Freud et Léonard
de Vinci, quand un déjanté décrypte un géant » (Kimè 2014), et La psychopathologie de la vie quotidienne,
ou quand Freud déménage du matin au soir, (2015) et O Blaise ! à quoi tu
penses ? (Kimès 2015) . Au moment où l'on célèbre unanimement René Girard , qui vient de passer de l'autre côté du Grand Secret, et qu'on nous explique qu'il a la clef de la violence mimétique ( comment n'y avait-on pas pensé avant ? Daech n'est autre que le frère mimétique du capitalisme....)
L’argument de ses livres est simple : tous ces gens croient
avoir une clef universelle pour comprendre tous les textes et tous les
comportements humains, particulièrement les textes littéraires et les grandes
mythologies et la religion, mais aucune de leurs clefs ne fonctionne, et les
contre exemples abondent. Il n’a pas de mal à montrer l’arbitraire et le
simplisme des lectures shakespeariennes de Girard de l’interprétation par
Freud du souvenir d’enfance de Léonard de Vinci ou des lapsus, oublis et autres
accidents de la vie quotidienne. L’inspecteur Pommier, qui ne renonce jamais,
mène l’enquête, et entend montrer que ce que les grands thaumaturges de
l’interprétation prennent pour des découvertes profondes et révélatrices de
l’inconscient ou du Désir humain ne sont que des enfumages. Sa démarche rejoint
en grande partie pour le cas de Freud celle de Timpanaro (Il lapsus freudiano, Boringhieri 2002) qui dénonçait déjà la
fragilité des exemples freudiens, et au-delà les réactions classiques et
salutaires de Popper, de Wittgenstein ou
d’Adolf Grünbaum. Pommier n’échappe cependant pas, par un retournement
familier, aux exagérations qu’il dénonce lui-même. Ainsi, bien qu’il ait raison
de dénoncer la tendance de Freud à la généralisation pour renforcer sa
démonstration, il tend à manquer l’ironie de Freud, qui souvent fait comprendre
à son lecteur qu’il joue avec ses interprétations plus qu’il n’entend les
prouver empiriquement, et il ne relève pas les passages où par exemple
Freud admet que nombre des oublis et
lapsus s’expliquent aussi par des raisons banales ( proximités syllabiques,
accidents) sans prétendre généraliser : « A côté du simple oubli d'un nom propre, il
existe des cas où l'oubli est déterminé par le refoulement ». Et il est dommage que ses livres sur Freud ressemblent parfois à ceux de Michel Onfray. Il y a un Freud prétentieux et doctrinaire, mais il y en a aussi un autre plus Aufklärer , plus ironique, comme dans son livre sur le Witz.
Les grandes leçons de ces enquêtes sont
d’abord que le sens d’un texte ou d’un ensemble d’actions et de phénomènes
humains est beaucoup moins caché et profond, bien plus évident et accessible au
sens commun que ne le croient les « mabouls » de l’interprétation.
Ensuite que nous avons un besoin irrépressible de mystère et corrélativement
d’interpréter ces mystères, besoin qui rend compte en grande mesure de notre
besoin religieux (et Pommier montre en ce sens que René Girard ou Freud ne sont
pas si loin de Thérèse d’Avila, « sainte ou cintrée »). Enfin que
nous n’avons aucun besoin d’une psychologie des profondeurs, et que la
psychologie de tous les jours, le bon sens et la raison, expliquent bien mieux
que toutes les sémiotiques et tous les inconscients. La méthode de Pommier est celle des professeurs de français classiques, qui nous apprenaient d'abord à lire les textes avant de de chercher à les comprendre en profondeur. J'avoue moi-même avoir détesté certains d'entre eux quand j'étais étudiant, notamment mon professeur de lettres d'hypokhâgne, Adrien Faugautier, qui me reprochait d'être barthésien et surtout blanchotien dans mes lectures de Valéry et des classiques, et qui détestait mon intellectualiste (" Scalpel, me disait-il , vous n'êtes pas capable de sentir un poème" ), mais je dois aujourd'hui reconnaître qu'il avait raison, et lui rendre rétrospectivement hommage.
Cette leçon de rationalisme bon teint et de
classicisme bougon, souvent proche de celle de Désiré Nisard
(ô Chevillard !), paraîtra ringarde. N’avons-nous pas depuis longtemps
dépassé la question de savoir qui, de Barthes ou de Picard, a raison sur
Racine ? N’avons-nous pas viré depuis un demi-siècle notre cuti
structuraliste ? Pommier ne serait-il pas comme ces soldats japonais
perdus sur des îles du pacifique qui croient que la guerre n’est pas
finie ? Certes, il scrogneugneuse, en vieux rationaliste, comme jadis
Benda contre un existentialisme déjà passé de mode. Comme Benda, qui fustigeait
tout ce qui est bergsonien et « dynamique » et revendiquait le droit
d’être « statique » et de croire en une Minerve immuable, Pommier a
sa marotte. Mais sa polémique, même ressassée, est tonique. Car il n’est pas
certain que nous nous soyons totalement débarrassés de notre fascination pour
l’époque structuraliste (comme en témoigne le fait que Barthes, Lévi-Strauss,
Blanchot et Foucault soient encore en selle). Et aussi parce que dans un
univers intellectuel où le moindre haussement de ton, la moindre critique, même
argumentée, passe pour une offense à la political
correctness, et où l’on a perdu le sens des grandes disputes qui jadis
animaient encore l’academia, il est
bon d’avoir des écrits de ce genre. Il est seulement dommage que leur auteur ne
s’attaque pas aussi aux gloires médiatiques de notre époque, et ne montre pas –
pour employer l’un de ses termes à propos des gloires passées - la grande
continuité du crétinisme dans la vie intellectuelle française.
René Pommier vient de rééditer chez Kimè son livre sur Pascal , O Blaise à quoi tu penses?. Militant athée comme seuls peuvent l'être ceux qui ont jadis été croyants, Pommier se concentre sur Pascal apologète. Sa lecture là aussi manque peut être de la subtilité que les Pascaliens nous ont léguée et qui a tellement intimidé les lecteurs comme moi qu'ils ne parviennent plus à formuler des objections simples: où est-il ce Dieu caché? Pourquoi ne peut-on jamais parvenir à la vérité que dans Christ ? les "preuves" de la religion chrétienne sont elles si bonnes ? La beauté du style de Pascal peut-elle cacher la faiblesse de ses raisons?
Pommier suit le Voltaire des Lettres philosophiques (je ne saurais trop recommander ici la lecture de l'étude de Martine Pécharman) mais il retrouve aussi l'anti-Pascalisme de Benda. Benda ne cesse ici ou là de lancer des piques à Pascal. Il moque l'éloge du coeur, du frisson existentiel, le style du fragment qu'on loue chez le Clermontois, et dans un texte peut connu résume ses détestations :
" La forme profondément irrationnelle de ce grand esprit: aversion de la clarté, le primat donné aux arguments du coeur, culte de la chose qui se sent, mépris de celle qui s'explique, adoration de l'idée de miracle, exaltation du contradictoire, du mystérieux, de l'incompréhensible (même en mathématiques: culte du nombre infini). Il est le père évident, d'ailleurs hautement reconnu, de notre littérature de ce dernier demi-siècle en sa religion du trouble et sa levée de boucliers contre le 'clair et distinct,' et on comprend qu'elle lui ait fait une place a part entre les maîtres français. On oserait parfois se demander même en quoi cet adorateur de l'inintelligible est français ( "Pascal et le libertin," in Anthologie des essayistes français, Paris (KRA), 1929)
"Pommier n’échappe cependant pas, par un retournement familier, aux exagérations qu’il dénonce lui-même."
RépondreSupprimerN'est-ce pas le symptôme du refoulé ou de l'impensé (mais pas impensable, il y a eu notamment David Hume) de l'énergie passionnelle comme "moteur " de la pensée — condition que Pommier partage avec ces cibles ?
Que l'on construise (une œuvre, une théorie, un système) ou que l'on "dézingue" au nom de la raison, on risquerait la dérive monomaniaque, la réduction du multiple & du complexe à une "clef" unique (ou à un petit trousseau) parce que l'on puiserait ds ses affects, y compris la colère, & qu'une forme d'obsession serait souvent le seul moyen de s'arracher au marasme, à la paralysie, à l'à quoi bon ?
Nescio.
on peut avoir la passion de la raison sans par là même devenir irrationnel. On croit souvent qu'il suffit que le rationaliste soit passionné pour que cela révèle son irrationalité. Mais l 'exercice de la raison peut se faire accompagné de passion. Le rationaliste lui même n' a jamais dit autre chose
SupprimerMerci de continuer d'agrandir notre raison par votre réhabilitation des rationalistes "étroits".
RépondreSupprimerRestons juste cependant : c'est un aspect de Pascal qui est dénoncé par Benda et par Pommier, prenons garde en effet à ne pas réduire Pascal à cet irrationalisme car ce n'est pas sans raison si Bourdieu a écrit des Méditations pascaliennes.
Le fait que Bourdieu ait écrit des Méditations pascaliennes me rend plutôt Bourdieu suspect , pour ma part....
SupprimerJe ne pensais pas avoir accusé le rationaliste passionné d'irrationalité mais je me suis sans doute mal exprimée.
RépondreSupprimerC'était l'exagération qui me semblait symptomatique.
Et comme je tentais de le dire, aussi bien ds l’élaboration d’une théorie & la poursuite de certaines hypothèses (au risque de faire flèche de tt bois, de la systématisation à outrance, de la caricature, de l’auto-parodie — sans même parler des simplifications ou amplifications postiches ou posthumes, des prolongements ou raidissements apportés par les partisans sans réserve ou les épigones), que ds la négation, la « réaction » polémique, le pilonnage.
Entre la sur-interprétation délirante & le postulat de la transparence tjs & en ts lieux (ou plutôt en ts textes ou de ts comportements) n'y a-t-il pas de place pour un bon usage de l'exégèse &/ou du « soupçon » ?
Lectrice de R. Girard & de Barthes je serais donc fatalement une inconditionnelle mystifiée pour considérer que tt n’est pas à jeter chez eux ?
Je devrais donc me soumettre à une (ré)éducation sans chipoter sur les prérequis puisque la motivation rationaliste suffit à tt (je suis allée lire qq pages de son site, notamment celle concernant Girard ; Pommier l’écrit avec simplicité : il n’allait tt de même pas relire tt Shakespeare, & surtout pas avaler des milliers de pages de théologie & de commentaires bibliques s’agissant de Job par ex. Il se trouve que je suis angliciste & que j’ai un peu fréquenté ce continent-là, pas uniquement peuplé de fripouilles, d’imbéciles heureux & d’irrationalistes militants).
De plus, l’appel au « bon sens », la stratégie consistant à mettre les rieurs de son côté à coups de sarcasmes contre les coupeurs de cheveux en 4, ceux qui cherchent midi à 14 h m’inquiètent, car les polémistes qui se présentent comme les chevaliers blancs du rationalisme n’en ont malheureusement pas le monopole.
J’aurais une question : savez-vs si Pommier a jamais pris pour cible le Leo Strauss de La Persécution & l’art d’écrire ?
Il y a du charme, comme disait Wittgenstein dans la destruction du préjugé. Donc la tentation du chevalier blanc: Mais quand ceux qui entretiennent le préjugé manquent parfaitement d'esprit critique: les chevaliers blancs ne sont ils pas d'un grand secours? Et j'avoue que sur sur Girard , malgré le talent, la variété des objets, cette obsession d'avoir tout compris à partir d'une grille unique me semble assez bien vue, même par un polémiste .
SupprimerCe que j'aimerais comprendre c'est à quel moment on surinterprète? Quand on va plus loin que les faits? Faire usage du principe de charité est-ce surinterpréter?
RépondreSupprimerExemple: J'écris un email à quelqu'un que je connais et qui est réputé répondre dans des délais relativement brefs. A ma connaissance, nous sommes en bon terme et sa situation personnelle ne devrait pas l'empêcher de répondre. Face à son silence, au bout d'un mois, j'imagine avoir dit ou fait quelque chose de mal, ou qu'il est nécessairement arrivé quelque chose à cette personne puisqu'elle ne m'a pas répondu, suis-je dans la surinterprétation? Où commence-t-elle, ou s'arrête-t-elle?
vous confondez usage du principe charité et motifs psychologiques. le premier n'implique nullement qu'on doive rejeter les seconds, mais juste qu'on doive ne pas sur ruer sur eux. Le principe de charité est un cadre. Le reste n'a rien à voir avec la surinterprétation .
SupprimerAinsi, la duperie de soi n'a rien à voir avec la surinterprétation selon vous?
SupprimerLe jeune docteur en philosophie qui pense pouvoir devenir MCF en philo espagnole parce que l'un des ses articles a été traduit et qui s'imagine que le doyen va passer outre son a priori négatif, n'est-il pas en train de surinterpréter des faits qui plaident plutôt en sa défaveur, arguant en son for intérieur qu'une bonne étoile le protège ou que sais-je? Navré si je m'emmêle les pinceaux...
la duperie de soi a à voir avec l'interprétation, j'en conviens.
Supprimerpour se trouver dans une situation telle que si on croit que p , mais désire que non p , puis par là même croit que non p, il faut sans aucun doute s'attribuer une croyance, et la former.
Mais 1) former une croyance et 2) interpréter une croyance chez autrui sont deux choses distinctes. et Surintertpréter, ie attribuer encore plus de croyances et former encore plus de croyances en résistance aux faits têtus, c'est encore autre chose.
Mais je veux bien si vous voulez appeler la surinterprétation un superduper-self deception !
[à propos de mon commentaire précédent :]
RépondreSupprimerJe vous prie de bien vouloir m'excuser ; inutile de publier mon dernier commentaire ni bien sûr cette coda, hélas ni vive ni brillante.
Je lis & j'apprécie vos articles, ici ou à l'occasion ds la NQL, mais j'aurais dû me contenter de lire en silence au lieu d'intervenir. I'm clearly out of my depth.
mais au contraire j'apprécie les commentaires, sauf quand ils sont hostiles et stupides, ce qui n'est pas le cas !
SupprimerEn revenant sur l'un des points évoqués dans vos remarques, il semble en effet que le ton d'un Timpanaro, dans ses critiques adressées à Freud – je n'en connais, je l'avoue, que ce que Bouveresse en dit dans Philosophie, mythologie et pseudo-science, Wittgenstein lecteur de Freud - comporte moins de hargne et peut-être moins de simplifications que celles de Pommier. Il est tout à fait exact de remarquer que Freud n’a pas voulu systématiquement interpréter tous les cas d'actes manqués, si l'on se contente ici de cet exemple, de la manière qu'on lui connaît et qu'il a adopté à leur propos une position nuancée. Entre autres passages, semblable à celui que vous citez : « Il existe des cas de perte [ d'objets] où aucune intention n’intervient probablement, et je crois devoir ajouter que les erreurs qui se commettent dans la vie ne peuvent être jugées d’après notre point de vue que dans une certaine mesure » (Introduction à la psychanalyse). On peut penser qu'on a affaire ici au « bon » Freud, celui qui résiste opportunément à la « pulsion de généralité », celle qui déclenche les sarcasmes de Pommier. On peut croire aussi que la concession que fait Freud en admettant que des cas d'oublis, de lapsus, etc., peuvent relever d'une explication ordinaire ou de simple bon sens est susceptible d'affaiblir les critiques en question. Cependant une autre difficulté surgit : Freud n'indique clairement aucun critère qui permette de décider si un cas relève de l'explication banale ou d'une interprétation en termes d'inconscient et de refoulement, ce qui donne une fâcheuse impression d'arbitraire. Pour échapper à cette difficulté, la seule chose qu'on puisse dire, semble-t-il, est que Freud recourt systématiquement à l'interprétation « métapsychologique » lorsqu'il se trouve dans un contexte thérapeutique, parce que l'invocation d'un « sens caché » est susceptible d'avoir les effets bénéfiques escomptés sur le patient. Mais dans ce cas, il est en effet, comme vous le dîtes, impossible de « prouver » une interprétation sur le plan empirique et l'on doit se contenter de justifier l'interprétation en question sur un plan strictement pragmatique, celui des conséquences observables sur l'état du patient. En quoi Wittgenstein a vu juste en estimant que « la psychanalyse est avant tout à la recherche de la « bonne histoire », celle qui, une fois acceptée par le patient, produira l'effet thérapeutique cherché et que ni l'accord du patient ni le succès thérapeutique ne prouvent par eux-mêmes que cette histoire soit vraie ou même ait besoin d'être vraie » (Bouveresse, p.66 du livre cité plus haut). Si l'on adopte cette perspective, l'argument bien connu de Freud (cf. Métapsychologie, L'inconscient) selon lequel l'hypothèse de l'inconscient est « nécessaire et légitime » ou selon lequel son existence est par là établie, parce qu'on peut fonder sur elle « une pratique couronnée de succès », devient évidemment irrecevable.
RépondreSupprimerPardon d'être un peu long !
A.Nonyme
Freud est un auteur subtil, souvent capable d'ironie, et qui en effet invoque souvent des raisons pratiques de croire - le transfert n'est pas autre chose - ; mais dans d'autres moments c'est un prétentieux et pompeux potentat . Pommier exagère peut être, mais même en exagérant on peut avoir raison sur le fond.
SupprimerUn auteur que j'apprécie, apprécie un autre auteur que j'apprécie. Joie, et bonheur.
RépondreSupprimerJe ne peux m'empêcher de mettre en parallèle la métaphore suivante :
"Pommier ne serait-il pas comme ces soldats japonais perdus sur des îles du pacifique qui croient que la guerre n’est pas finie ?"
... Avec ce que d'aucuns ont dit de vous (prenez garde, je ne suis qu'un vil flatteur qui vit au dépens de ceux qui l'écoutent) :
" [Ange Scalpel] est un philosophe qui mesure la radioactivité dans un champ de ruines."
( Source : https://www.unige.ch/lettres/philo/publications/engel/liberamicorum/nef.pdf )
Mais il me vient alors à l'esprit une idée autrement moins réjouissante. La guerre n'a jamais eu lieu, le champ de ruines radioactif était là pour commencer, et il n'y a jamais eu, en fait , que quelques voix isolées clamant dans le désert - et pour cause. Une France "madmaxienne" plutôt que byzantine (quoique les deux ne soient point incompatibles).
Filons cette mienne métaphore d'un mauvais goût très sûr pour un ultime paragraphe : à chaque génération, une nouvelle mutation. Quel sera le prochain stade après Michel M., maître spirituel de Jean-Pierre Tremblay ? Je n'ai aucun mérite à parier ma tête (en la plaçant sur le billot pour faire bonne mesure), que ce ne sera pas un rationaliste à la Voltaire, à la Pommier, à la Benda. Ou même, soyons fou, à la Chomsky :
http://yesthereisnojustice.tumblr.com/post/6652270612/theory
suggérez vous que j'aurais un fromage en bouche ?
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