Byzance
Parmi le flot des commentaires
provoqués par la menace du Grexit, l'article de Berthold Seewald dans Die Welt a fait un hit.
L'auteur y déclare :
"Die Vorstellung, dass es sich
bei den Griechen der Neuzeit um Nachfahren eines Perikles oder Sokrates handeln
würde und nicht um eine
Mischung aus Slawen, Byzantinern und Albanern,
wurde für das gebildete Europa zu einem Glaubenssatz. Dem konnten sich auch die
Architekten der EU nicht entziehen. In seinem Sinne holten sie das schon 1980
klamme Griechenland ins europäische Boot. Die Folgen sind täglich zu
bestaunen."
Ce Blog, qui traite
par Benda interposé les Français eux-mêmes de Byzantins, ne pouvait pas rester
à l'écart de telles accusations. Mr Seewald serait bien inspiré de lire Benda : cela lui permettrait de traiter les clercs français eux aussi de Byzantins. Non seulement le journaliste allemand, tout obsédé par sa
thèse raciale absurde (les Anciens Grecs n'étaient pas une race pure), oublie
que le byzantinisme ne désigne pas , comme il le croit, un ramassis ou une mixture
(Mischung) de peuplades post-hélléniques, mais l'une des plus grandes
civilisations de l'humanité, qui résista malgré tout plus de mille ans aux
invasions des Ostrogoths. Mais pas à celle des Ottomans: quand on va à Istanbul, il ne reste plus rien
de Constantinople.
Certes
Gibbon passa un jugement sans appel sur Byzance qui selon lui presents a dead uniformity of abject vices, which are neither softened by the weakness of humanity nor animated by the vigor of memorable crimes". Et le
byzantinisme désigne l'esprit compliqué , sophistiqué, non sans rapport avec
l'alexandrinisme que fustigeait Benda. Mais on a montré que ces jugements étaient faux. Une civilisation occupée d'icônes
et de sexe des anges ne peut pas être celle d'une Mischung de métèques. L’avis
a changé sur Byzance , mais le journaliste du Welt ne s'en rend pas compte. Et quand on dit "C'est Byzance" , c'est
pour s'ébahir du luxe et de l'opulence. Alors les Grecs, surtout en ce moment, devraient plutôt être
ravis du compliment.
De même que le
Julien des Dialogues à Byzance était fier qu'on le compare à
l'Apostat.
Την εκκλησίαν αγαπώ — τα εξαπτέρυγά της,
τ’ ασήμια των σκευών, τα κηροπήγιά της,
τα φώτα, τες εικόνες της, τον άμβωνά της.
Εκεί σαν μπω, μες σ’ εκκλησία των Γραικών·
με των θυμιαμάτων της τες ευωδίες,
μες τες λειτουργικές φωνές και συμφωνίες,
τες μεγαλοπρεπείς των ιερέων παρουσίες
και κάθε των κινήσεως τον σοβαρό ρυθμό —
λαμπρότατοι μες στων αμφίων τον στολισμό —
ο νους μου πηαίνει σε τιμές μεγάλες της φυλής μας,
στον ένδοξό μας Βυζαντινισμό.
τ’ ασήμια των σκευών, τα κηροπήγιά της,
τα φώτα, τες εικόνες της, τον άμβωνά της.
Εκεί σαν μπω, μες σ’ εκκλησία των Γραικών·
με των θυμιαμάτων της τες ευωδίες,
μες τες λειτουργικές φωνές και συμφωνίες,
τες μεγαλοπρεπείς των ιερέων παρουσίες
και κάθε των κινήσεως τον σοβαρό ρυθμό —
λαμπρότατοι μες στων αμφίων τον στολισμό —
ο νους μου πηαίνει σε τιμές μεγάλες της φυλής μας,
στον ένδοξό μας Βυζαντινισμό.
I love the Church — her angel heads with
wings,
her silver vessels, the high taper-stands,
the lights, the pulpit, the grave images.
There — in one of the churches of the Greeks —
the atmosphere of fragrant incenses,
the measured voice liturgical that speaks,
and the liturgical voice symphonies;
the stately priests serving with solemn ease,
the gravely rhythmic movement of their hands,
the splendour of their vestments; all the things
inherent to the venerable place;
carry my thought to that imperialism —
to those great honours that befell our race
in its illustrious Byzantinism.
her silver vessels, the high taper-stands,
the lights, the pulpit, the grave images.
There — in one of the churches of the Greeks —
the atmosphere of fragrant incenses,
the measured voice liturgical that speaks,
and the liturgical voice symphonies;
the stately priests serving with solemn ease,
the gravely rhythmic movement of their hands,
the splendour of their vestments; all the things
inherent to the venerable place;
carry my thought to that imperialism —
to those great honours that befell our race
in its illustrious Byzantinism.
Voici un passage de Clemenceau qui réhabilite sans le vouloir Byzance :
RépondreSupprimer" On a de bons fusils, de bons canons pour reprendre l'Alsace-Lorraine ; on va les essayer sur ceux qui réclament la justice, la loi, et autres inventions byzantines." (Vers la réparation, 1899).
Je trouve ces lignes dans le TLFI, toujours intéressant à consulter.
je pense que Clémenceau faisait allusion, en bon dreyfusard, et tout comme Benda dans ses Dialogues à Byzance, à la déclaration du général Mercier , accusant tous ceux qui voulaient réviser le procès de Dreyfus d'être des "Byzantins"
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