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mardi 23 juillet 2019

PIPPI





    Selon la conception expressiviste de l'éthique, nos jugements moraux ne sont que l'expression
de nos sentiments d'approbation ou de désapprobation, et non pas la description de faits ou de réalités morales.  Une forme d'expression usuelle est celle de rester pantois ou interdit.  Mais est-ce simplement l'expression d'une émotion? Quand on dit: "Les bras m'en tombent",  exprime certes sa surprise, sa déconvenue, son découragement, son désarroi, mais on exprime ces émotions face à quelque chose que l'on constate. La plupart du temps, les bras vous en tombent face à la niaiserie, comme celle de Greta Thunberg (dont seuls les lecteurs suedois d'Astrid Lingren ont remarqué qu'elle copiait Pippi , plus connue chez nous sous le nom de Fifi Brindacier).

    Trump déjà avait infantilisé le discours politique. A ses adversaires, il était incapable de répondre autrement que par des réparties de cour de récré: " Toi même!" "C'est cui qui le dit qui y est"'! "Caca boudin" .

    Cela ne veut pas dire que sous l'expression , celle de infans, qui ne parle pas, il n'y a pas faits,
et que les bras ne nous tombent pas parce que certaines choses sont le cas. La bêtise enfantine cache
des faits réels. La politique de l'indignation vertueuse des stratégies médiatiques bien huilées, des entreprises politiques et commerciales bien réelles. Pippi accuse : " C'est votre faute si le climat se détériore!" "Bouh! les vilains gouvernants!"



    Le Royaume Uni , après les USA et l'Ukraine, a réussi mettre un clown à sa tête. Tels les enfants, les clowns ont une politique expressiviste. Ils se moquent des contradictions, disent une chose et son contraire, selon les émotions du moment. Mais ce sont des stratégies bien rôdées, que Richard III avait déjà éprouvées :


Thus play I in one person many people,
And none contented: sometimes am I king;
Then treasons make me wish myself a beggar,
And so I am: then crushing penury
Persuades me I was better when a king;
Then am I king’d again: and by and by
Think that I am unking’d by Bolingbroke,
And straight am nothing: but whate’er I be,
Nor I nor any man that but man is
With nothing shall be pleased, till he be eased
With being nothing. Music do I hear? (V, 5)



 
   

8 commentaires:

  1. Music I hear… C'est Bernadette Soubiran…

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  2. Pascal a écrit que Platon et Aristote faisaient semblant de prendre au sérieux les gouvernants " pour modérer leur folie au moins mal qu'il se pouvait." " L'hôpital de fous " auquel il se référait renferme aujourd'hui des malades qui certes imitent les clowns mais continuent à détenir des pouvoirs de " rois et empereurs ". On peut alors se demander si, toujours en vue de modérer leur folie, il faut rire de leurs clowneries ou continuer de se conduire avec eux comme Platon et Aristote d'après Pascal le préconisaient. Quant à celle que vous comparez à Pipi Langstrumpf, elle symbolise excellemment les jeunes que nous fabriquons aujourd'hui, sûrs d'eux, donneurs de leçons, fortifiant leur domination sur les adultes au nom des " droits naturels " de la jeunesse. Ne faudrait-il pas plutôt revenir à Descartes et à sa méfiance des certitudes enfantines ? Alors qu'on demande aux enfants de nous sortir de la caverne...

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  3. je me demande ce que Descartes a fait de sa fille
    les bios le isent pas

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  4. DjileyDjoon@orange.fr24 juillet 2019 à 21:24

    Avec Greta, nous avons affaire à une surdouée autiste, qui présente le syndrome du savant, comme "Rain Man". En réalité, il ne faudrait pas vieillir. Au temps de l'écologie naïve, nous ignorions pour notre bonheur que les énergies renouvelables étaient une solution foireuse. Et le vrai débat porte sur l'anthropocène. Est-ce une croyance ou une vérité ? Tiraillés entre les arguments des effondristes et ceux des sceptiques, nous finissons par nous demander s'il y a encore une vérité quelque part. Nous allons encore avoir besoin de Bruno Latour, s'il ne prend pas sa retraite. En ce qui concerne le bouffon shakespearien, qui double la Reine d'Angleterre en étant le Roi des Fous ou le Roi des Cons, il nous fait perdre nos repères dans l'espace et dans le temps, un peu comme Donald Trump quand il joue les empereurs romains de Salluste. On se croirait dans la série TV "Le Prisonnier". À Portmeirion, l' échiquier vivant d'une autre époque, comme le grand-bi, fait perdre leurs repères aux habitants du Village.

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  5. apres la litterature infantile ( Salinger, david foster wallace, minou drouet)
    la philosophie infantile ( bhl, markus gabriel), nous avons la politique infantile ( pedro sanchez, bepe grillo) et maintenant le prophetisme infantile. manque plus que la croisade des enfants.

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  6. DjileyDjoon@orange.fr11 novembre 2019 à 21:41

    Julien Benda n'a-t-il pas été lui aussi un collapsologue, en prédisant l'effondrement de la Troisième République ? Un collapsologue moderne, Ugo Bardi, fait même remonter la collapsologie au stoicisme de Sénèque. "La richesse est lente, et le chemin de la ruine est rapide", a dit Sénèque. Quand les choses commencent à aller mal, elles ont tendance à aller mal vite. Cela entre dans les lois de la philosophie d'ingénieur : la loi de Murphy, la théorie du cygne noir, etc. Neanmoins, on peut reprocher à la collapsologie son mélange de science et d'anticipation à la limite du charlatanisme.

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  7. Il est absurde de dire que prédire la chute de la 3eme république c'est faire de la collapsologie. Benda n'avait rien d'un charlatan. Cela avait jadis un nom : "catastrophisme".
    En revanche Benda avait bien compris en quoi des gens comme Céline en France, Spengler en Allemagne étaient des catastrophistes.

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  8. DjileyDjoon@orange.fr16 novembre 2019 à 00:47

    Il est vrai que Julien Benda n'était pas Philippulus le Prophète.
    C'était plutôt un rôle pour Gurdjieff ou Léon Chestov.

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