Bang, c’est l’onomatopée préférée de la BD
et le nom de rencontres qui lui sont dédiées.
C’est le bruit de l’explosion, du
coup de pistolet. C’est aussi un mot anglais ainsi défini au sens 5 dans le
Robert et Collins :
taboo, slang an act of sexual intercourse, to inject heroin
Le Littré atteste aussi:
bang
(bangh'), BANGHE ou
BANGUE (ban-gh') s. m.
Noms donnés dans l'Inde à notre chanvre
cultivé, dont on tire le haschschich
Le Big Bang c’est le
début de l’univers. Selon le fameux éminent et respecté physicien Etienne Klein
Bang-Bang est une chanson
de Nancy Sinatra,
reprise par Sheila et d’autres midinettes (la chose amusante étant que la version française au sirop est incapable de voir les allusions sexuelles de la chanson de la fille du célèbre crooner-maffioso, qui deviennent explicites dans les versions récentes)
reprise par Sheila et d’autres midinettes (la chose amusante étant que la version française au sirop est incapable de voir les allusions sexuelles de la chanson de la fille du célèbre crooner-maffioso, qui deviennent explicites dans les versions récentes)
En français on préfère
« Boum » : Trenet « quand votre cœur fait boum »
« çà
boume ? » , la « boum » ( film débile) et « Les pieds nickelés font boum »
Mais surtout Boris Vianchanté par l’immortelle Magali Noël
Malgré cet amour qui fait "boum" de Vian et Magali Noël, en français, "boum" n'a pas la connotation sexuelle qui rend l'expression anglaise si explosive. Personne n'emploie " boumer" au sens de "baiser", même si une boum est supposée y conduire, et l'amour qui fait boum est certainement une transposition vianesque de to bang en anglais, mais si vous voulez exprimer votre désir sexuel vous n'allez pas dire : "Tu veux boumer?" . En revanche un amant ou une amante peut bien dire "Mon coeur fait boum".*
* ADDENDUM ET RETRACTATIO
un lecteur fidèle et perspicace a réfuté quasiment tout ce billet en me mentionnant Maurice
Chevalier, "Prosper yop la boum" , qui donne à "boum" exactement le sens de "bang". J'aurais pu aussi mentionner Dutronc : "Crac boum hue". C'est très intéressant. Car selon le Dictionnaire des Intraduisibles, de Madame Cassin, les concepts exprimés dans telle ou telle langue sont fondamentalement intraduisibles. Le sexual intercourse, même si ce n'es pas un concept philosophique profond, n'est nullement intraduisible de l'anglais au français. J'en conclus que son sens de "to bang" est proche de "boum" même si à ma connaissance "boumer" n'est pas le bon équivalent. Nous retrouvons Davidson : les langues sont essentiellement traduisibles, contra Cassinam.
un lecteur fidèle et perspicace a réfuté quasiment tout ce billet en me mentionnant Maurice
Chevalier, "Prosper yop la boum" , qui donne à "boum" exactement le sens de "bang". J'aurais pu aussi mentionner Dutronc : "Crac boum hue". C'est très intéressant. Car selon le Dictionnaire des Intraduisibles, de Madame Cassin, les concepts exprimés dans telle ou telle langue sont fondamentalement intraduisibles. Le sexual intercourse, même si ce n'es pas un concept philosophique profond, n'est nullement intraduisible de l'anglais au français. J'en conclus que son sens de "to bang" est proche de "boum" même si à ma connaissance "boumer" n'est pas le bon équivalent. Nous retrouvons Davidson : les langues sont essentiellement traduisibles, contra Cassinam.
Il va sans que que c' est nettement plus agréable lorsque le moteur fait Vroum, Vroum !
RépondreSupprimerOU VAVAVOOM
RépondreSupprimervoir Kiss me deadly de aldrich
https://www.youtube.com/watch?v=HES8eEUaBL0
Les anglo-saxons n'utilisent-ils donc jamais le "boom" ?
RépondreSupprimerCe doit être moins fréquent que le "bang", car le "boom" est un "big bang", une explosion plus qu'une détonation.
En français, nous avons le "pan" pour la détonation, mais que j'entends peu dans les conversations, parce qu'il est trop faible pour une simulation de bruit, et le "boum" pour l'explosion.
L'anglais a sans doute le génie de l'onomatopée, pour avoir inventé un "bang" aussi riche sur le plan de l'imitation et de la connotation.
Comme le remarque ce billet, le "bang bang" a pris une coloration rétro et vintage. Actuellement, le groupe "Bang Bang Betty & the H-Bombs" rencontre un grand succès, en exhumant des airs de "jumpin’ rhythm and blues", de " red-hot rockabilly" et de "hip-shaking rumba" du fond des années 1950. La soliste "Bang Bang Betty" utilise un pseudo de performeuse de burlesque, à moins qu'elle ne le soit elle-même.
Dans les années 1960, nous avons platement traduit le "Mr. Bass Man", qui fit la fortune de Johnny Cymbal, par "Monsieur Boum Boum".
Néanmoins, le "boum" était déjà entré dans le monde musical, par le biais de l'opérette, grâce à Offenbach et à son Général Boum, dans la "Grande-duchesse de Gérolstein", dont les onomatopées ajoutaient un plus à la théâtralité de l'œuvre musicale. Avec son chœur de soldats, il chante "Pif, Paf, Pouf" (qui annonce "Pim, Pam, Poum") : "Et Pif Paf Pouf et tara papa Poum | Je suis le Gé-né-ral Boum Boum." Dans le registre de l'onomatopée guerrière, Boum utilise "Paparatapan", et non "Badadoum", pour signifier la maladresse et ses conséquences.
Mais chez Offenbach, Boum n'égale pas Oreste, qui est le roi de l'onomatopée dans "La belle Hélène".
Au music-hall, il y avait eu "Prosper, Yop la boum", qui rappelait beaucoup le style du café-concert bien français.
Néanmoins, sur la question de savoir si le français est moins poétique et moins musical que l'anglais, je ne me prononcerai pas.
La poésie française est aussi capable d'une belle harmonie imitative.
Il reste que c'est la BD, qui, à l'aide de son graphisme, a triomphé dans l'exercice de l'harmonie imitative des bruits.
Mais peut-on dire que la BD est un art ? On dirait qu'aujourd'hui la BD commence à tout intégrer : littérature, peinture, etc.
oui, il y a boom chez l'anglais. Mais toute la question sémantique difficile - abordée mais non résolue dans ce billet , mais combien excellente quand on s'interroge à la manière de l'immensissime Barbara Cassin sur les intraduisibles - de savoir si le concept de bang ( que dis-je, le Begriff!) se traduit dans le Begriff de boom ou de boum.
RépondreSupprimerJ'avais manqué Offenbach , et Maurice Chevalier.
Je notais juste que si boum en français a bien des sens voisins de bang en anglais, il n'a pas de verbe "to bang" avec le sens sexuel. Mais si çà boume, c'est pas parce qu'on a boumé ?
Il y a une curiosité, qui s'appelle le "Tha-ma-ra-boum-di-he". C' est un refrain de fête, à base de non-sense, que l' on appelait un "monstre" dans le milieu de la chanson française. Il a un peu suivi le même trajet en zigzag que la French Theory. Venu de France jusqu'en Louisiane, il est adopté par le jazz des maisons de plaisir de Saint-Louis. Il passe ensuite dans le vaudeville américain, mais le puritanisme blanc va l'affadir. C' est une chanson pour fille, qui a des préoccupations sociales et professionnelles, dans un registre comique, et qui aborde incidemment le projet qu' elle a de rencontrer un garçon. Quand le vaudeville arrive en France, tout rentre dans l'ordre, ou plutôt dans le désordre. Les lionnes de la Belle Époque interprètent la chanson, sur fond d'effeuillage burlesque et de cancan (Toulouse-Lautrec adorait la chanson), tandis que ses paroles ont beaucoup changé. Le refrain absurde est d'abord celui du chahut à l' école, et à la fin c' est celui du coucher de la mariée. Dans l'intervalle, il y a, on s'en doute, quelques polissonneries. La chanson s'abrite derrière l'institution patriarcale et l'institution du mariage, pour faire passer son caractère explosif. De même, au Divan Japonais, qui ne s'appelait pas encore le Divan du Monde, l'ancêtre du strip-tease s'appelait justement "Le coucher de la mariée", mais le collant rose chair de la mariée déclencha la colère des censeurs de l'ordre moral.
RépondreSupprimerDans les années 40, la version swing de la chanson, en France, redevint ingénue. C' était une chanson pour danser.
L'histoire de ce refrain pose le problème de la naissance du jazz. Les spécialistes s'affrontent sur la question de savoir si à l'origine le jazz était blanc ou noir. Pour nous, cela semble simple, mais la culture noire avait fait de nombreux emprunts à la culture blanche, qu' elle maquillait et détournait.
Ici c'est assez clair je pense: youtube.com/watch?v=_MPtXUeUznY
RépondreSupprimerje confesse n'avoir trouvé ceci que récemment :
RépondreSupprimerAh ça c'est son mot encore
Parce que lui il pense pour l'amour
Pas besoin de faire des manières
Lui tout de suite allez : "Boum Boum"
Et voilà c'est pas compliqué
Mais Célimène c'est pas ça du tout
Elle veut pas tout de suite "Boum Boum"
( Bobby Lapointe, l'ami zantrope)
Cela annule ce billet . boum boum = bang bang
"Même les américains comprennent"
RépondreSupprimerOn se demande à présent s' il ne faudrait pas préférer le Boum au Bang. Le Bang survient entre deux portes, n'importe où, pas vu, pas pris, par accident. Le Boum, c'est la consommation de l'orgasme, au terme d'une recherche lente, qui libère une énergie cosmique avec un bruit énorme. Au choix, ce sera l'Orgone de Wilhelm Reich ou l' Élan Vital de Bergson.
RépondreSupprimercontre exemple : le big bang, mais il est vrai que c'est l'expression anglaise. On ne dit pas "le gros boum" .
RépondreSupprimerBoom, boom, boom, boom
RépondreSupprimerI'm gonna shoot you right down
Right off your feet
Take you home with me
Put you in my house
Boom, boom, boom, boom
I love to see you strut
Up and down the floor
And when you talking to me that baby talk