Quand j'étais enfant, il y avait, dans ma chambre à côté de mon lit, un mur tapissé en toile de Jouy. Je contemplais tous les soirs les petites frises qui y étaient peintes. Cela me prédisposa à la lecture assidue des bandes dessinées; notamment celles de Blake et Mortimer. Mon album favori, après Le piège diabolique, qui est un peu l'enfer de Dante, était Sos météores, dont il a déjà été question ici., et qui est au moins aussi crépusculaire que Le piège, qui en est la suite. Cet album est d'autant plus prophétique que Mortimer soupçonne que le dérèglement climatique pourrait être dû à la volonté humaine. La thèse est vérifiée par les faits d'aujourd'hui bien au delà de la sombre machination dont Miloch est l'instrument.
Quand je passai un court séjour dans la région de Rambouillet en 1960, je lisais Tintin, où paraissait cet album. Les lieux où son action se déroule, dans la région de Versailles, à Jouy en Josas, m'étaient vaguement familiers car on allait quelquefois s'y promener. J'ignorais évidemment que la toile de Jouy du mur de ma chambre venait de là, mais quand je lisais SOS météores, j'y retrouvais les planches où Mortimer se perd dans Jouy et tombe dans l'étang près de Buc, et ces paysages me disaient quelque chose.
Mortimer se retrouve chez son ami le savant Labrousse, qui a une maison à Jouy.Les maniaques d'EP Jacobs l'ont repérée, et ont commenté l'épisode.
Ce sont des lieux riches d'histoire, et après Jacobs, il y aura l'attentat du Petit Clamart. Mais une chose que n''ont peut être pas notée les Blaketmortimeriens et jacobsolâtres, c'est que le professeur Labrousse ressemble assez étonnamment à un autre habitant de Jouy en Josas
Certes Blum n'avait pas de barbe, mais la forme du visage et les moustaches sont très semblables. Jacobs, qui s'est renseigné de si près sur Jouy, n'a pas pu ignorer que ce village était celui de la dernière résidence de Léon Blum, où il est mort en 1950, époque qui n'était pas si lointaine quand il a fait son enquête.
Certes la maison de Blum n'est pas celle de Labrousse, mais il y a des similitudes entre ces maisons.
Labrousse est le type même du savant IIIème république, qui fut aussi la République de Blum.
Je doute cependant que Jacobs ait voulu indirectement, par cette ressemblance, rendre hommage à Blum, car il était très conservateur. On n'imagine pas non plus Blake et Mortimer partisans du Front populaire. Leur tendance est plutôt churchillienne. Ils ont des domestiques, et le chauffeur de taxi Ernest Brisson dans SOS est appelé par Mortimer "mon brave" (*).
SOS Météores , ou Mortimer à Paris, baigne dans une atmosphère plutôt Quatrième République, et ce qui ne s'appelait pas encore les Yvelines, mais la Seine et Oise n'avait pas encore l'allure de forteresse coquette qu'a aujourd'hui la banlieue, avec ses villas bardées de systèmes d'alarmes et de caméras. Et l'on se demande si le chaos de la Place de la Concorde (déjà évoqué dans mon billet jadis ) ne renvoie pas à celui de la Chambre des députés de 1958. On peut aussi s'interroger sur la présence, parmi la gangsters de la bande d'Olrik, de Sadi, un algérien qui commande un gros danois, et se demander si sa présence parmi les méchants n'est pas une allusion discrète à la guerre d'Algérie. On n'est pas encore au temps des manifestations de Paris 1961 et de Charonne, postérieures à l'album, mais l'ambiance était là.
Jacobs, sur la page finale, évoque la foule en liesse sur les Champs Elysées, célébrant Pradier-Gabin et ses deux amis britanniques, préfigurant un cortège gaulliste de l'époque, mais ni le chauffeur de taxi Ernest Brisson ni le professeur Labrousse-Blum ne sont de la partie.
Au Noël 1959, le maire radical-socialiste de Rambouillet, Madame Jacqueline Thome- Patenôtre, m'offrit au Sapin des enfants pauvres de Seine et Oise, dont j'étais, une petite panoplie de menuisier.
J'en ai gardé une grande sympathie pour le radical-socialisme.
(*) Il est vrai qu'un quidam anglais avant hier s'est adressé à moi en m'appelant "Mon ami".
"J'en ai gardé une grande sympathie pour le radical-socialisme."
RépondreSupprimerDans le grand sud-ouest on nomme un député radical-socialiste ( en existe-t-il encore?) un député "cassoulet". C'est tout un art d'agrémenter avec une certaine harmonie les haricots avec la saucisse! Bon appétit! :)
Le cassoulet, c'est assez bon, non ? Je confesse que des gens comme Gaston Monnerville, qui tombe dans cette catégorie, me plaisent plus que nombre de ses confrères contemporains.
SupprimerRadical-socialisme : Vieilli. Sorte de clair-obscur (ni l'un ni l'autre). Empreinte du passé propre à la rêverie et aux sentiments tendres. Aujourd'hui le terme vaut essentiellement pour exprimer la mélancolie des époques extrêmes nées de la perte et de l'oubli des époques moyennes ; nostalgie de l'esprit "IIIe et IVe République" qui excellait à faire de la vertu à gouverner un juste milieu entre des excès contraires. "Jeunes Turcs", "non-conformistes", "planistes", etc., autant de joyeusetés d'étiquette témoins disparus d'un âge d'or de la médiété politique avant le déclin en marche de "l'extrême-centrisme" caractéristique du siècle 21.
RépondreSupprimerÀ l'origine, passion trouble des fondements de la République. S'inscrit dans la vieille tradition du trait d'union politique où il est d'usage de perdre la couleur en cherchant la nuance. Moindre succès que le NSDAP, mais comparativement inoffensif. Comme l'espéranto, plus personne n'en dit du mal aujourd'hui.
Le "professeur Labrousse", ou encore l'académicien Paul Valéry, en incarnent tous deux à merveille le style physionomique - l'esthétique voluptueusement surannée, proprement radical-socialiste, qui vaut à certains d'en avoir conservé une grande sympathie nonobstant les années. C'est à ce dernier, du reste, que l'on doit d'avoir sans doute le mieux cerné l'effet et la puissance du mot sur l'âme, en ces termes :
- Un mot qui perd de sa vigueur, ou de son empire, ou de sa fréquence et de sa spontanéité, un mot qui n'est plus honoré que par nous seuls, dans notre dictionnaire assez réservé par une sorte de pieuse piété, pour mémoire, et comme la cendre d'une idée qui a cessé d'être vivante, ce mot, par son même déclin, nous peut encore enseigner quelque chose : la désuétude elle-même confère à un terme mourant une sorte de suprême signification. (Valéry, Variété IV,1938, p. 166.)
(Sur proposition de mon frère Gustave, et après approbation du comité de lecture, ci-joint l'article amendé du Nouveau Dictionnaire.)
RépondreSupprimerRadical-socialisme : Vieilli. Sorte de clair-obscur (ni l'un ni l'autre). Empreinte du passé propre à la rêverie et aux sentiments tendres. Aujourd'hui le terme vaut essentiellement pour exprimer la mélancolie des époques extrêmes nées de la perte et de l'oubli des époques moyennes ; nostalgie de l'esprit "IIIe et (surtout) IVe République" qui excellait à faire, sinon de la vertu elle-même à gouverner un juste milieu entre des excès contraires, à faire réellement croire dans l'idée qu'il le faisait bel et bien. "Jeunes Turcs", "non-conformistes", "planistes", etc., autant de joyeusetés d'étiquette témoins disparus d'une effervescence et d'un âge d'or de la médiété politique avant le déclin en marche de "l'extrême-centrisme" caractéristique du siècle 21.
À l'origine, passion trouble des fondements de la République. "Radical" n'en est qu'une lointaine et ambivalente notation, pour mémoire.
S'inscrit dans la vieille tradition du trait d'union politique où il est d'usage de perdre la couleur en cherchant la nuance. Moindre succès que le NSDAP, mais comparativement inoffensif. Comme l'espéranto, plus personne n'en dit du mal aujourd'hui.
Le "professeur Labrousse", ou encore l'académicien Paul Valéry, en incarnent tous deux à merveille le style physionomique - l'esthétique voluptueusement surannée, proprement radical-socialiste, qui vaut à certains d'en avoir conservé une grande sympathie nonobstant les années. C'est à ce dernier, du reste, que l'on doit d'avoir sans doute le mieux cerné l'effet et la puissance du mot sur l'âme, en ces termes :
- Un mot qui perd de sa vigueur, ou de son empire, ou de sa fréquence et de sa spontanéité, un mot qui n'est plus honoré que par nous seuls, dans notre dictionnaire assez réservé par une sorte de pieuse piété, pour mémoire, et comme la cendre d'une idée qui a cessé d'être vivante, ce mot, par son même déclin, nous peut encore enseigner quelque chose : la désuétude elle-même confère à un terme mourant une sorte de suprême signification. (Valéry, Variété IV,1938, p. 166.)
On disait aussi "les radsoc, c'est comme les radis, rouge dehors, blanc dedans". Bien à vous !
RépondreSupprimerEt l'on complétait au rouge-blanc : " et toujours près de l' assiette au beurre"!
SupprimerIl est intéressant d’étudier la géopolitique de "SOS Météores".
RépondreSupprimerHergé et Edgar P. Jacobs ont eu des relations complexes, non avec Léon Blum, mais avec Léon Degrelle, le leader Waffen SS du mouvement Rexiste au style boy-scout sympathique, avant et après la Seconde Guerre mondiale.
Cela explique que dans "SOS Météores", Edgar P. Jacobs intègre une forte dimension anticommuniste, reflétant les tensions géopolitiques de l’époque de la Guerre froide. Cette géopolitique anticommuniste de l’album s'exprime dans le soupçon de manipulation climatique du professeur Miloch Georgevitch, qui a les traits d'Arthur Miller, accusé lui-même de sympathies communistes par la Commission McCarthy. L'Estonien Olrik n'est pas en reste dans le complot.
Le Professeur Labrousse pourrait être une représentation de Léon Blum, considéré par certains comme un “idiot utile” du Komintern, selon la terminologie léniniste. Cette interprétation souligne l’anticommunisme latent dans l’œuvre.
De plus, la présence de Sadi, un Algérien parmi les gangsters, serait une allusion à la guerre d’Algérie et aux tensions coloniales, souvent exploitées par les stratégies soviétiques pour déstabiliser les puissances coloniales occidentales, dans des conflits périphériques de basse intensité.
Après la Guerre, Hergé et Jacobs n’ont pas soutenu des figures socialistes comme le très européen Paul-Henri Spaak, l'oncle de Catherine Spaak qui jouait la fille plus adulte que son père Vittorio Gassman, dans "Le Fanfaron" de Dino Risi.
Leur soutien s’est plutôt orienté vers des leaders plus conservateurs. Bien qu’il n’y ait pas de preuves directes de leur soutien à un leader spécifique, leur anticommunisme militant et leurs valeurs conservatrices suggèrent qu’ils auraient été plus en phase avec des figures politiques de droite, comme celles du Parti Social Chrétien (PSC), créé après la guerre et dominé par les catholiques conservateurs dans son aile francophone.
Néanmoins, l'anticommunisme du gauchisme situationniste des années 1970 sera plus virulent que celui de "SOS Météores". Il suffit de revoir "La dialectique peut-elle casser des briques ?" de René Viénet (en 1972, quand le néo-libéralisme était à nos portes), pour entendre que le matin du Grand Soir sera celui où on pendra le dernier capitaliste avec les tripes du dernier bureaucrate communiste.
Les cas de la collaboration d'Hergé est documenté. Mais Jacobs? D'où savez vous quu'il aurait fréquenté Degrelle ? La biographie de François Rivière mentionne bien (p.71-72) un dessin alimentaire dans le style travail-famille-patrie en Belgique en 1941, et l'amitié de Hergé et de Jacobs avec Van Melkebelke, qui était lui
Supprimertrès compromis dans la collaboration, mais à ma connaissance Jacobs n'a jamais suivi son ami en politique (quand bien même le personnage de Mortimer est son portrait craché). Il était de toute évidence très pessimiste sur l'avenir du monde, et comme on sait la commission des publications pour l'enfance interdit en 1960 la diffusion du Piège diabolique en raison d'images violentes et de ton trop noir. C'était pourtant le plus grand album du maître.
Bonjour, On a eu le même jouet. Et j'ai toujours le marteau. Il me sert pour remettre des carreaux aux vieilles fenêtres. Né en 46 en Limousin.
RépondreSupprimerL'avez vous eu des mains d'une rad soc ?
Supprimeret il y avait le même papier-peint dans la chambre de mes parents.
RépondreSupprimerje suis en ce moment à Stockholm: même papier peint dans ma chambre.
RépondreSupprimerCette histoire de papier peint de l' enfance ou de l' adolescence est assez symptomatique d' un hasard de rencontre dans le temps. Le papier de la cage d' escalier de mon immeuble est le même que celui de ma chambre d'adolescent - grandes fleurs néo- pop art il y a 60 ans! - et à chaque anicroche ou estafilade provoquées sur sa surface, cela me fait un peu mal au cœur. Si vous venez un jour de par chez nous
RépondreSupprimerje vous le montrerai. Bien à vous.
de l'(enfance. cela se veut proustien. Mais surtout la toile de Jouy représente des scénettes où un berger compte fleurette à une bergère. Aujourd'hui Me#too
Supprimery verrait, comme dans l'affaire de l'Oryasistys de Chénier, les prémisses d'un viol.
Il faut retirer ces images de la vue des enfants
Bein moi, j'suis juste estomaqué : la photo de la panoplie de menuisier est-elle bien celle de la boîte d'origine ? Z'avez tout gardé en l'état ? Encore une preuve, s'il était besoin, de votre sens rigoureux de la minutie ... Une sorte de "care" objectif, hé hé. Étant d'une génération plus récente sans doute davantage conditionnée gâtée par la surconsommation, et ce qu'on n'appelait pas encore "l'obsolescence programmée" (à moins que je ne cherche une excuse à ce qui n'était due qu'à ma personnalité guère soigneuse), je dois dire que je n'ai rien conservé de mes jeux d'enfance et qu'aucun d'ailleurs n'est demeuré intact une fois passé entre mes mains d'Attila en herbe ... Sans faire du Freud, ceci explique ptêtre un peu cela.
RépondreSupprimerEn passant : si vous croisez un poltergeist dans votre nordique pérégrination, n'hésitez pas à nous en faire part !
Sinon, le documentaire diffusé récemment, Face à l'histoire, sur Léon Blum, que les rad socs semblent avoir fini par lâcher pour cause de rigueur budgétaire (déjà... le budget comme mesure de toutes choses ...? C'est pas le tout de partager, fallait maintenir le sacro-saint profit de quelques uns comme seul moyen de croissance perpétuelle pour -presque- tous ... ? Bon, y'avait moins de raisons à l'époque de douter du "progrès", bien que déjà entre deux guerres mondiales sur fond de taylorisme productiviste ...), fût pour moi en tous cas fort instructif de cette période de la IIIème Rép que je connais assez mal. On dirait en tous cas que la violence politique et économique n'y avait rien à envier à la nôtre. Aussi intemporelle que le principe ? Est-ce tout de même mieux aujourd'hui ? Mais à quel prix potentiel futur ? Pour l'instant, un tiers de la France barbote les pieds dans l'eau. Et pas de Tintin ou Mortimer providentiel à l'horizon. SOS sans météore.
Mais non, je n'ai même pas gardé (,ou perdu) mes
RépondreSupprimernounours de l'époque: Mais je sais que c'est cette
panoplie que j'ai eue. Si vous voulez tout savoir, quand
devant le sapin à Rambouillet les voeux des enfants
s'exauçaient, j'ai appris que la panoplie de menuisier
était épuisée. Mais après enquête auprès des services
de Madame Thome Patenotre, il en restait une, et le lendemain je l'ai enfin eue en mains. Those were the days, comme on dit chez nous
Vous me rassurez : nul besoin d'embaumer la madeleine ou le nounours pour en garder la mémoire vive.
RépondreSupprimerMais votre billet rappelle un point récurrent dans de nombreuses biographies : l'importance de l'expérience de l'enfance dont tiendrait même peut-être quelque penchant politique plus adulte (je n'ai pas dit que cela le résume) ?
We tought they'd never end, comme le chantait Mary Hopkin.
Le temps qui passe et nous dépasse fait au moins parfois de belles chansons. Si la note, sans trop de complaisance, reste juste.
A mon tour de faire une confidence biographique : j'ai vécu un an de mon adolescence chaotique dans ce qu'on n'appelait déjà plus "pension" mais "institut de gestion sociale" à La Roche-Guyon.
Je peux donc vous le confirmer, quitte à briser le mythe : le fameux Chronoscaphe, situé en les caves de son château, ne dispose pas en fait de marche arrière, juste quelque effluve mnésique. Qui ne peut que suggérer, au moins une raison toutefois, pour ne pas foncer tête baissée vers un avenir plus militairement radioactif que civilement radieux.
Je me demandais aussi si le soupçon de pessimisme décliniste, voire apocalyptique, de Jacobs, ne tenait pas du mixte entre guerre froide post mondiale et ... lecture de Spengler (qui fût longtemps à la mode, si j'ose dire) ? Bien qu'on puisse relever la différence entre fin d'un temps ou d'un monde et fin du monde ou des temps.
Amor fati or respondere ?
Si l'idéal de conviction est éternel, l'application décidément semble souvent rendu à faire ce qu'elle peut. La réalisation cahin caha de notre démocratie et république s'est beaucoup appuyée sur la surproduction industrielle de biens matériels, bref de disposer de toujours plus pour parvenir a minima à partager plus. Entre autonomie du sens universel et conjonction ou non au raccourci précipité vers un sort universel tout de même pas que secondaire, je me garderai de conclure, ou de prétendre à une solution miraculeuse, mais me permet de rappeler l'importance de la question.
For nexts generations, so that they have a few days left ? Le fond de l'affaire non dit à la confusion généralisée, n'est-ce pas le sentiment d'impuissance ? Faussé ou justifié ?
Il arrive que les souvenirs d'enfance soient faux, ou maquillés, pour les besoins de la narration, ou ici du blog.
RépondreSupprimerMais s'agissant de l'auteur (Gaël Plansec de Tremoïl), il faut dire que son admiration pour Edgar P. Jacobs est authentique, et date de 1959, avec la lecture de S.O.S Meteores, et de 1960, avec sa lecture du Piège diabolique. La commission de surveillance des publications pour l'enfance, qui a interdit le second , avait raison: c'est un album déprimant, par son pessimisme noir sur l'avenir, au moment où les Trente glorieuses battaient leur plein. Cet album m'a durablement influencé, et sa philosophie plus encore. Ce qui me surprend est que les lecteurs de ce blog ne s'en soient pas encore aperçus, car j'ai consacré bien des billets à cet auteur.
Justement, j'essayais de rebondir davantage sur ce sujet. Des billets de votre part sur Jacobs, je n'en ai lu que deux ou trois, mais je m'en souvenais en effet. J'ai quand même parcouru l'ensemble de votre blog, mais je n'en ai peut-être pas tout lu, chacun des billets, non plus.
RépondreSupprimerIl y aurait aussi à dire sur la question de la censure jeunesse très orientée de l'époque, bien qu'au moins de motivation peu mercantile, qui est une autre forme de censure moralisatrice que celle de l'inquisition d'aujourd'hui avec les réseaux sociaux, côtoyant d'ailleurs paradoxalement la permissivité d'accès d'internet et du consumérisme à tous vents. Il serait également intéressant d'interroger et comparer les nombreuses fictions des années guerre froide et la terreur de la destruction nucléaire qui allait souvent avec (qui donna des histoires très fines. Je pense à certains épisodes de la série américaine La quatrième dimension, scénarisée parfois par Bradbury ou Matheson, très révélatrice des peurs de l'époque. Ce savoir des civilisations quant à leur mortalité de Valery devenait plus prégnant et sensible, à relier avec l'"explosion" en parallèle de l'american way of life de consommation.) avec des fictions contemporaines où la terreur du grand final prend des allures plus écologiques. Mais je vais m'arrêter là pour ce billet.
Il y a 5 billets sur Jacobs dans ce blog
SupprimerC'est d'ailleurs la raison que je vous ai abordé : ce mélange entre confiance résolue en la morale transcendante et pessimisme quant à l'application, qui m'avait alors fort intrigué, et que je comprends un peu mieux tout de même aujourd'hui. Même s'il y a des points qui continuent à m'interroger, notamment avec la tournure écologique actuelle (bien que suspecté très tôt et désormais connu en fait depuis un moment). Pour la bio fictive, par contre, cette fois, je ne l'avais pas deviné.
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