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lundi 2 septembre 2024

FOUCAULT ET LE POLTERGEIST D’UPPSALA (I)

 

 

 

Harriet Andersson, Sommer med Monika

    Je me rappelle que quand Foucault sortait de son cours du Collège de France, au début des années 1970, il montait dans un superbe cabriolet 404 Peugeot décapotable. 


        Ce goût pour les voitures sportives de luxe, appris-je plus tard, fut constant, en particulier quand il occupa, de 1955 à 1958, un poste de directeur de la Maison française à Uppsala, sur recommandation de Georges Dumézil. Il y exerça les fonctions d’attaché culturel, invitant de nombreux intellectuels et universitaires, et l’on rapporte même qu’il dîna un soir avec Maurice Chevalier[1]

 

Les professeurs de l’Université d’Uppsala, 1951 («nous sommes l’Université »)

      Ses biographes nous disent qu’il s’ennuya fort à ses débuts à Uppsala. La ville était charmante, mais glaciale, aussi bien au physique qu’au moral. En hiver la nuit tombait à 14h. L’atmosphère luthérienne, même pour un athée, était étrangère à un jeune homme éduqué dans le catholicisme. Mais on dit qu’il était fort à l’aise et créatif dans ses activités d’attaché culturel, enseignant sur la littérature, organisant des spectacles de théâtre, faisant avec un groupe d’amis des virées à Stockholm. Sur certaines photos on le voit occupé par ses activités diplomatiques et culturelles, et surtout chevelu. 


Il s’était aussi acheté une superbe Jaguar, devenue très connue dans les rues d’Uppsala[2].

 

       Autrement sa vie était assez austère, il écrivait sa thèse sur la folie, voulut la soutenir à Uppsala, mais se heurta au refus d’un professeur qui eût attendu un traitement plus positiviste du sujet (voir la biographie de Daniel Defert dans le vol II de la pléiade). On devine, parmi les connaissances, qu’il eut des aventures avec tel ou tel jeune homme là-bas, mais il ne semble pas que cela se soit passé dans la clandestinité comme à Varsovie, son poste ultérieur.  

      Mais ce qu’on ignore est que Foucault eut à Uppsala une étrange aventure. Il habitait, nous dit Eribon, au 28 Sanct Johannesgatan, une ancienne maison de d’époque gustavienne.

        

Sanct Johannesgatan, 1964

      Les bureaux de la Maison française étaient au rez-de-chaussée, l’appartement de l’attaché à l’étage. Au-dessus, des combles inoccupés. Une nuit à l’automne 1956, Foucault entendit, au second étage, des coups sourds répétés, faibles d’abord puis plus forts. Il pensa qu’ils venaient de la maison voisine, et n’y prêta pas attention. Mais le bruit se répéta, à intervalles, les nuits suivantes, jusqu’à durer plusieurs heures. Foucault en informa l’administration de la Maison française et demanda à accéder aux combles. Là rien, à part des caisses de documents vides. Foucault avait beau écrire sur la folie et s’être dit l’avoir côtoyée, il ne crut pas à une hallucination. Il avait pourtant lu dans les traités sur la folie qu'il consultait à l'époque, des histoires de Poltergeist, que Luther mentionnait dans ses Propos de table. Il ne croyait pas plus aux fantômes et aux revenants, même s’il était déjà, à l’époque un lecteur assidu des récits de Blanchot, comme Celui qui ne m’accompagnait pas ou L’arrêt de mort, qui racontent des histoires de personnages au bord de la mort.  Il décida de monter la garde, installant un canapé dans le grenier, et équipé d’une lampe torche. La première et la seconde nuit, rien. Mais la troisième le bruit reprit dans la pièce adjacente. Mais quand il se précipita pour découvrir l’intrus, rien.  Il reprit sa garde pendant la longue nuit suédoise, sans qu’aucun bruit se manifeste. Le lendemain, il explora mieux ce grenier, et découvrit qu’il y avait, dans un coin de la pièce, une petite porte cachée derrière les caisses. La nuit suivante, il se posta en face, et sur le coup de deux heures du matin, il vit émerger une frêle silhouette et se précipita. C’était une jeune fille, cachée sous un fichu, qui cherchait à se dégager et tremblait de peur:

-         ”Vad gör du här? ”

demanda le philosophe , qui maîtrisait quelques mots de la langue de Strinberg, dont il lisait alors Inferno.

-   ”Jag är här hemma”

répondit l’ombre.

-         Varför detta ljud varje natt?

-         Jag vill kontakta min mamma

Il comprit qu’elle avait habité quelques années auparavant avec sa mère, qui était morte dans cette maison avant que l’ambassade de France l’occupât. Foucault, qui avait fait pas mal de psychiatrie et fréquenté les consultations de Sainte Anne, comprit qu’il avait affaire à une personne dérangée. Il la fit descendre au rez-de-chaussée et l’installa dans un fauteuil, en lui donnant un bon glögg. Quand elle eut repris ses esprits, il comprit qu’elle habitait la maison voisine, et que la porte qui communiquait avec le grenier était celle de sa chambre. Elle vivait seule dans la grande maison. Il la reconduisit, et prit ensuite de ses nouvelles, l’invitant souvent à la Maison française.

     Elle était fort jolie, un peu dans le genre des héroïnes des films de Bergman, comme Ingrid Thulin et Bibi Anderson, que Foucault découvrait à cette époque, et surtout ressemblait étonnamment à Harriet Andersson, dont il avait récemment vu Somaren med Monika. Foucault avait beau être homosexuel et se revendiquer tel, il n’était pas insensible à l’érotisme qui se dégageait de Monika. Il ne s’excitait pas, comme plus tard Antoine Doinel et son copain devant les affiches du film dans Les quatre cent coups, sur la fameuse photo de l’héroïne à demi dévêtue en cardigan

 

 

400  Coups

mais il ne pouvait contempler la belle Harriet sans quelques frissons. La jeune fille qui jouait le poltergeist lui inspirait aussi, peut être parce qu’elle avait quelque chose de la maladie mentale dont il avait fréquenté les victimes, une secrète attirance. Il l’emmena plusieurs fois dans sa Jaguar, au grand étonnement de ses amis. Une fois il descendit même vers le Sud jusqu’à Lund, vers des coins de forêt qui ressemblaient un peu au Smulstronstället dans lequel le professeur Borg revoit ses amours d’enfance dans Les fraises sauvages

 



 

     Mais très vite, la jeune fille disparut de la maison mitoyenne. Foucault ne la revit plus. Foucault avait-il eu une aventure amoureuse avec elle ? Cette rencontre, le mystère qui l’entoura,  furent-ils l’une des causes de son départ d’Uppsala ? Aucun témoignage de ses amis de l’époque ne l’atteste. Il reprit ses fréquentations homosexuelles. Mais peut être fut-ce le seul épisode où on lui connut une liaison féminine, s’il y en eut une.

 

 

 

Autres billets sur Michel Foucault sur ce blog

http://lafrancebyzantine.blogspot.com/2020/07/le-voyage-de-michel-foucault-au-perou.html

http://lafrancebyzantine.blogspot.com/2018/06/effet-de-verite.html

http://lafrancebyzantine.blogspot.com/2013/08/michel-foucault-penseur-belge.html

http://lafrancebyzantine.blogspot.com/2014/11/lanonymat-des-ecrits.html

 



[1] Voir la Chronologie de Daniel Defert, dans Œuvres, Pléiade, I , 2015 pp. XLII-XLIII, et le livre de Didier Eribon, 1991

[2]  Cette Jaguar a déjà été évoquée sur ce blog . cf http://lafrancebyzantine.blogspot.com/2013/08/michel-foucault-penseur-belge.html

15 commentaires:

  1. Amateur persévérant3 septembre 2024 à 10:34

    Jolie histoire. Propice à une adaptation cinématographique. Avec le cadre enneigé, les nuits interminables, la distanciation des relations officielles. Tout pour nous suspendre entre rêve et réalité. Peut-être alors en laissant alors planer davantage le doute sur l'existence réelle de la dame ... Cet amour passager ne fût-il qu'un effet fantômatique de vérité, due à sa solitude égarée parmi les ombres des apparences sociales à préserver, cherchant à la fois à fuir et ployant sous le poids du puritanisme ambiant à l'hétérosexualité sourcilleuse ? Ou est-ce à la vérité que la dame lui fît vraiment de l'effet ? Mais en était-ce l'idée ou la réalité incarnée ?

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  2. Amateur persévérant3 septembre 2024 à 12:59

    Bon, il est au moins à remarquer que, malgré sa critique du savoir, Foucault n'en était pas pour autant aisément dupe quant à l'éventualité de l'existence d'un fantôme. Et je ne crois pas non plus qu'il concevait son scepticisme ici plutôt positif ... comme un simple dispositif de pouvoir sur les choses pour l'intérêt de sa seule personne. Sans compter qu'ici ils ne s'excluent pas nécessairement. De même : savoir reconnaître le trouble mental d'une personne, et la souffrance souvent difficilement gérable qui va avec, ne saurait se résumer au conformisme social comme responsable principal et presque unilatéral du problème de l'individu concerné. Pour avoir moi-même côtoyé ce genre de trouble, je dirai qu'il suffit rarement hélas de l'intégrer et l'inviter à sa table pour le résoudre.

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  3. Qui sait? peut être Foucault croyait-il aux fantômes....

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    1. Amateur persévérant4 septembre 2024 à 10:57

      Dans votre billet, vous le décrivez comme n'y croyant pas. Là, vous suggérez qu'il y croit. Alors y croit, y croit pas ?
      Ou désir raison d'y croire mais aussi volonté d'en avoir le cœur (ou la raison ?) net ?
      Et s'agit-il pour en juger de se baser simplement sur son comportement décrit dans votre billet ou de convoquer aussi ses écrits théoriques ?

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  4. On pourrait explorer plusieurs pistes en reliant cette histoire avec l'œuvre de Don DeLillo, "Body Art" (2001). Ce roman explore la manière dont le corps peut devenir un médium pour exprimer des états intérieurs complexes.
    En effet, l’histoire du poltergeist que Foucault aurait rencontré à Uppsala peut être analysée à travers le prisme des œuvres qui jouent avec la frontière entre le réel et le fantastique, comme c'est le cas dans "Body Art" de DeLillo. Dans ce roman, Lauren Hartke, une artiste de body art, utilise son corps pour communiquer avec un être mystérieux qui pourrait être vu comme un "fantôme". Ce personnage n’est pas un fantôme traditionnel, mais plutôt une présence énigmatique qui défie la logique, similaire à la jeune fille que Foucault aurait rencontrée dans les combles de sa maison suédoise.
    Tout comme Lauren dans "Body Art", qui se sert de son art pour naviguer dans le deuil et la perte, Foucault, dans cette anecdote, semble confronté à une manifestation qui transcende le simple événement paranormal. Le corps devient ici un vecteur d’interactions entre des mondes parallèles : celui du vivant et de l’ombre, du rationnel et de l’irrationnel. Ce mélange entre le quotidien et le surnaturel évoque aussi le "gaslighting" victorien, où la réalité des personnages est constamment mise en doute, un thème exploré par DeLillo dans la manière dont Lauren perçoit et interagit avec son mystérieux compagnon.
    L’histoire de Foucault à Uppsala peut être vue comme une métaphore de la manière dont nous tentons de rationaliser l’irrationnel. Comme le body art dans le roman de DeLillo, l’expérience corporelle devient ici un moyen de naviguer à travers des réalités superposées, où le réel se confond avec l’imaginaire, et où le corps sert de pont entre ces dimensions. Ce lien entre le récit de Foucault et les thèmes de "Body Art" souligne la persistance de questions sur la communication avec l'invisible et la manière dont le corps humain peut devenir le site de cette interaction mystérieuse.
    Néanmoins, une anecdote tirée de "La Maison de Claudine" de Colette, où les enfants entendent des bruits mystérieux dans le grenier et finissent par découvrir qu’il s’agit d’un hibou géant, offre un contraste intéressant avec les thèmes abordés dans l'histoire sur Foucault et le poltergeist à Uppsala, ainsi qu'avec l’œuvre de Don DeLillo, "Body Art".
    L’histoire du fantôme dans "La Maison de Claudine" peut être comparée à celle de Foucault à Uppsala, mais avec une tournure différente. Chez Colette, l’intrigue autour du "fantôme" du grenier se termine par la révélation d’une créature réelle, un hibou géant, brisant ainsi le mystère et ramenant l’histoire sur un terrain purement matériel et naturel. En revanche, dans l’histoire du poltergeist d’Uppsala ou dans "Body Art" de DeLillo, le mystère persiste. Le "fantôme" ou la présence mystérieuse reste insaisissable et ambiguë, laissant le doute planer sur sa nature véritable.
    Colette transforme une peur enfantine en une rencontre étonnante avec la nature, tandis que DeLillo et l’anecdote sur Foucault jouent avec l’ambiguïté entre le réel et l’imaginaire. Cette différence souligne comment les histoires de "fantômes" peuvent évoluer : d’un côté, elles peuvent révéler des réalités tangibles et, de l’autre, elles peuvent rester dans le domaine du mystère non résolu, un thème cher à la littérature moderne.
    La révélation du hibou géant chez Colette contraste avec la persistance du mystère dans le récit de Foucault et dans "Body Art". Alors que Colette dédramatise le fantastique en le ramenant à une simple manifestation de la nature, les récits contemporains explorent souvent l’ambiguïté et la complexité des phénomènes inexpliqués, nous laissant face à l’inconnu, comme c'est le cas dans "Body Art" ou dans le récit de Foucault à Uppsala.

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    1. Ingénieux. Mais Foucault tenait il à "rationaliser l'irrationnel"? Curieux comme ces commentaires font fi de ce qu'il écrivait....

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    2. Amateur persévérant4 septembre 2024 à 10:59

      On remarque qu'il ne se contente pas de l'effet de vérité du bruit entendu, d'en interpréter le sens, il va chercher à en vérifier la cause objective. Et là, il y a bien un écart ironique entre ce que suggèrent ses écrits théoriques de son rapport à la vérité, et sa façon de se comporter, du moins ici, de façon plutôt classiquement rationnelle.
      A moins quon ne suppose qu'il nage dès le départ dans un délire plus ou moins (in)volontaire.

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  5. Amateur persévérant3 septembre 2024 à 18:15

    C'est vous même qui dîtes dans le billet qu'il ne croyait ni à une hallucination ni à un fantôme. Alors après, si ça suppose déjà que la dame n'existe que dans sa croyance... L'anecdote est-elle vraie ou inventée ?.... Personnellement, je voulais justement surtout souligner ironiquement les contradictions inhérentes entre sa façon de rationaliser son approche de l'énigme et donc de vivre son quotidien avec sa façon de philosopher. Au risque sinon de virer à la même absurdité que Pyrrhon décrit par Laërte. Et aussi rappeler ce qui reste de légèreté inconséquente dans son traitement d'un sujet aussi grave que la maladie mentale.

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  6. Amateur persévérant3 septembre 2024 à 18:22

    C'est vous-même qui rappelez qu'il ne croyait pas lui-même à un fantôme ou à une hallucination de sa part. Après, est-ce que l'anecdote est vraie ou inventée ? Si cela suggère déjà que la demoiselle n'existe que dans sa croyance. Personnellement, je voulais justement surtout souligner ce que son approche somme toute rationnelle de l'énigme et de sa vie quotidienne fait contraste ironique avec sa façon de philosopher. Il ne pouvait se permettre de verser dans les travers extrémistes d'un Pyrrhon tel que décrit par Laërte. Et je voulais aussi rappeler ce que son traitement d'un sujet aussi grave que la maladie mentale gardait tout de même d'assez inconséquent. Il y aurait à dire sur l'anti psychiatrie des années 60 : ses qualités et aussi ses travers ....

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  7. Amateur persévérant3 septembre 2024 à 18:30

    Si vous me relisez : je parle d'effet fantôme de vérité, de savoir qui ne se réduit pas tant au pouvoir ... Toute chose ironique dans ce que son comportement peut avoir de contradictoire...

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  8. donc il part se promener en Jaguar avec un fantôme?

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  9. Amateur persévérant3 septembre 2024 à 20:36

    Soit elle est réelle, soit c'est une hallucination, soit une histoire qu'il a brodée de toutes pièces .... D'après moi, en tous cas, si poltergeist il y a, ce n'est que celui de son "fantômasme"'... Il se pourrait aussi qu'il l'ait égarée volontairement au final, lors d'une de leur escapade, au fin fond d'une forêt ou sur une île isolée..., histoire qu'elle ne l'égare plus..., forêt où dit-on on peut encore la croiser errant hagarde encore à sa recherche...
    à moins que ce ne soit moi qui m'égare... Question : y'a-t-il eu d'autres témoins que lui de la présence de cette dame à ces côtés ?

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  10. Amateur persévérant3 septembre 2024 à 20:40

    Ou alors ils ont rompus parce qu'elle n'aimait pas la couleur de sa Jaguar, Foucault ne l'a pas supporté.

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  11. Les réactions à la publication sur le "fantôme d'Uppsala" révèlent plusieurs couches d'interprétation et de scepticisme, tout en intégrant des touches d'ironie et de légèreté. Voici quelques réflexions sur ces échanges :
    1. Ironie et Rationalité :
    L'"Amateur persévérant" semble souligner l'ironie dans la manière dont Foucault, connu pour sa pensée critique et rationnelle, aurait abordé une expérience aussi irrationnelle qu'une rencontre avec un fantôme. Le contraste entre la rigueur philosophique de Foucault et la nature absurde de l'expérience alimente cette réflexion. Le parallèle avec Pyrrhon, un philosophe sceptique décrit par Diogène Laërce, renforce cette idée que, bien que Foucault se soit confronté à une énigme irrationnelle, il n'a pas sombré dans un scepticisme extrême, ce qui aurait pu le rendre ridicule.
    2. Questionnement sur la Vérité de l'Anecdote :
    Les commentateurs interrogent la véracité de l'anecdote elle-même, avec des doutes sur l'existence réelle de la jeune femme mentionnée par Foucault. Cette interrogation ouvre la possibilité que l'histoire soit une construction narrative, un "fantômasme" qui symboliserait peut-être une dimension plus profonde de la pensée ou de la vie de Foucault. Cette perspective est enrichie par le jeu sur les mots et la suggestion que l'histoire pourrait aussi bien être une métaphore qu'un récit littéral.
    3. Humour et Absurdité :
    Les échanges se concluent avec une pointe d'humour, comme l'image absurde de Foucault se promenant en Jaguar avec un fantôme ou les spéculations légères sur la raison de leur rupture, supposément liée à la couleur de la voiture. Ce type de réaction montre une tentative de désamorcer la gravité potentielle de l'anecdote en l'inscrivant dans un registre plus ludique et détaché.
    Moralité : les réactions à la publication ne se contentent donc pas de prendre l'anecdote au pied de la lettre ; elles explorent plutôt ses implications philosophiques, son potentiel narratif, et la manière dont elle s'inscrit dans l'image plus large de Foucault en tant que penseur. Le mélange de scepticisme, d'ironie, et d'humour dans les commentaires reflète une attitude de distance critique tout en jouant avec les dimensions absurdes de l'histoire.

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  12. Amateur persévérant4 septembre 2024 à 18:42

    V'là le pauv' Pinocchio grave disséqué par son sacré Sigmund de Gepetto...
    Bon, zou, lâchons un poil la bride.

    Ariane/Harriett lui faisant perdre le fil, Thésée/Michel l'abandonna sur une Naxos/Farö baltico-méditerranéenne, où elle finit par être recueillie par un certain Dyonisos/Ingmar ("appelez-moi Dyo..."), qui avait toujours l'oeil pour repérer la virginale occase égarée, quand bien même d'outre-tombe (au pire, il jouerait aux échecs avec ... ou à quelque sobre et sombre bacchanale valhallienne ... puisqu'il avait -où s'était - déjà fait Monika ...).
    C'est que Mike/Thésée avait son oeuvre à faire, ou son Athènes à dé-gouverner, bref sa légende à construire, pas le temps pour les galipettes futiles avec la fifille d'ailleurs guère tangible et qui plus est en quête de sa môman, une suédoise -même bien embaumée- promettant souvent plus que son protestantisme ne donne ... à donf donc la Jag' (qui -elle- ne déçoit pas) sur fond de soleil couchant, the poor lonesome and unforgiven philosopher cowboy, sans se retourner, repartit vers d'autres aventures ... Tout ça pour se retrouver en Pologne.

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