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samedi 26 février 2022

Les Ukrainiens sont-ils des Poldèves?

Tintin au pays des Soviets

 
Ecole de Lvov
Twardowski et ses élèves 1930  





Aristide Briand 1930

colonel Sponz
 



PS (2023 ) 
La Poldévie serait venue d'un canular d'extrême droite en 1929.
Mais les lecteurs de Pierrot mon ami de Queneau (1941) en entendirent parler.Selon L'excellente Michelle Audin, le nom remonte aux bourbakistes, à partir d'un canular normalien des années 1910.

https://oulipo.net/docannexe/file/20714/poldevie.pdf


mercredi 23 février 2022

Torma, Benda, Lermina


         Je n'avais pas du tout remarqué la consonance très semblable de ces trois noms: Julien Benda, Julien Torma, Jules Lermina (sur ce dernier voir mon billet précédent). De Torma, Jean Wirtz, qui lui consacra un essai ( Metadiscours et déceptivité Peter Lang 1996), soutenait qu'il  aurait « laissé (ou fait) croire à sa propre inexistence ». D'autres ont dit que c'était une invention du Collège de Pataphysique. On peut se demander si son nom n'a pas été forgé par ses créateurs sur le modèle de Julien Benda. 

    Mais la vérité est que Torma était, et entendait être un objet meinongien. Meinong distinguait les objets complets ( comme Emmanuel Macron) et les objets incomplets (unvollständig) comme le triangle en général qui, tant qu'on n'a pas précisé ses autres propriétés (comme être équilatéral) n'est pas complet. Or Torma est notamment l'auteur d'Ecrits définitivement incomplets. Cela nous met sur la piste: il était donc un objet incomplet. Il est mort dans une excursion dans le Tyrol. Or Meinong était de Graz, près du Tyrol. Il distinguait l'existence (Existenz) et la subsistance (Bestand) . Torma serait un inexistant. Mais c'est faux. Torma subsistait.  C'était donc un objet incomplet subsistant et incomplet, mi-Torma, mi Benda. Mais Meinong ne dit pas ce qui se passe quand on accole un objet complet (Benda) à un qui ne l'est pas (Torma), ni quel est le mode d'existence d'un être mi-existant (Benda) mi subsistant (Torma). Est-ce comme les centaures?

  


       
Torma en quasi Pléiade


 

 

jeudi 17 février 2022

L'art de la dissertation

Goscinny-Uderzo Oumpah-Pah(1958)

       Le père Tout-à-tous désirait enseigner à l'Ingénu l'art de la dissertation de philosophie. "C'est un art, lui dit-il, qui te servira, pour peu que tu saches le bien manier, ta vie durant, et qui te vaudra le succès auprès des dames et la jalousie des messieurs." Le Huron lui demanda quelle était cet art merveilleux, et comment l'acquérir pour plaire à Mademoiselle de Saint Yves. "C'est l'art, lui dit Tout-à-tous, de parler philosophiquement de n'importe quoi. Les bons élèves des classes supérieures de nos écoles y parviennent aisément, pourvu qu'ils aient quelque vernis des doctrines philosophiques du passé et puissent citer à propos quelques maximes, de préférence en latin,, qu'ils sachent un peu de rhétorique et faire un plan en trois parties (thèse, antithèse, synthèse), qu'ils s'expriment correctement en français, et qu'ils puissent donner l'allure de la profondeur même aux choses les plus plates du quotidien." Mais même des choses en apparence aussi simples dans la bouche du jésuite paraissaient à l'Ingénu inintelligibles. Il demanda d'abord ce que c'était qu'une doctrine philosophique. Tout-à-tous lui répondit que c'était une réponse cohérente aux grandes questions que tout un chacun se pose sur la nature de l'univers, sur ses causes et ses lois, et sur la volonté du Créateur qui a voulu que les choses soient ainsi. "Mais si le Créateur a voulu que les choses soient ainsi, dit l'Ingénu, pourquoi devrait-on s'interroger sur ses raisons?" — "Bravo!, s'exclama Tout-à-tous, en disant cela tu as fait de la philosophie." L'Ingénu s'étonna d'être aussi philosophe, sans même avoir appris les rudiments de la philosophie. "C'est que la philosophie commence là où l'on s'étonne", lui dit le jésuite. "Alors, lui dit l'Ingénu, j'en ai plus que quiconque parmi vous." Le Huron demanda ensuite ce qu'était une maxime en latin. Tout-à-tous lui en proposa une: Nihil appetimus nisi sub ratione boni, nihil aversamus nisi sub ratione mali. "Cela veut dire que tout ce que l'on désire est bon pour nous, et que tout ce que l'on fuit est mauvais pour nous. "Voilà une maxime avec laquelle je m'accorde pleinement, dit l'Ingénu. "Mais n'arrive-t-il pas que tu désires quelque chose de mal, et que tu fuies quelque chose de bien?" lui rétorqua le bon père. "Ah! oui! par exemple j'ai désiré Mademoiselle de Saint Yves, mais on m'a dit que c'était mal. Alors je ne comprends plus la maxime. "Eh bien, le fait que tu ne comprennes pas est encore un signe de ce que tu es philosophe. La philosophie est l'art de .proposer sa perplexité, et de la mettre élégamment en forme. Mais tu dois noter la différence entre être bon (ou mal) pour nous ou relativement et être bon en soi ou absolument. La maxime nous enjoint de réfléchir sur cette différence." L'Ingénu fut encore plus perplexe de se trouver aussi philosophe, et il confessa ne pas voir la différence: ce qui lui semblait bon pour lui devait bien être bon en soi, puisqu'il le sentait du fond de son coeur. Quand il voyait quelqu'un attaquer sa bien-aimée, et qu'il se précipitait pour la défendre, ne faisait-il pas ce qui est bien en soi en même temps que ce qui est bien pour lui ? Il demanda ensuite ce que c'était que citer un philosophe, et comment il pouvait y parvenir, n'en ayant point lu. "Inutile de les lire tous, lui répondit le jésuite. Il suffit d'abord de lire les bons, ceux qui sont au programme, comme Platon, Aristote, les Pères de l'Eglise, et quelques médiévaux, comme St Thomas d'Aquin. A vrai dire, point n'est besoin de lire même ceux-là. Les manuels qui résument leurs doctrines suffisent." Et il désigna derrière lui les rayonnages de la bibliothèque, où s'étalaient de gros in quarto. Cette réponse troubla fort l'Ingénu, mais il tut ses doutes, car il ne voulait pas offusquer son maître. Il demanda ce qu'était la thèse, l'antithèse et la synthèse. "La thèse, lui dit le jésuite, c'est ce que l'on propose au premier chef, par exemple que Dieu est tout puissant. L'antithèse est ce qu'on oppose à la thèse, par exemple qu'il y a du mal dans le monde. La synthèse est ce qui permet de concilier les deux, par exemple que Dieu n'est pas responsable du mal dans le monde, mais l'homme qui est pécheur et a le libre arbitre. "Je vois bien la thèse et l'antithèse, répondit l'Ingénu, mais je ne comprends rien à la synthèse. Car si c'est Dieu qui a créé l'homme pécheur, il doit bien avoir aussi créé le mal, puisqu'il a créé sa source." Tout-à-tous s'empourpra, le menaçant d'hérésie. "C'est une vérité de la foi, de celles dont on ne doit point douter." L'Ingénu éprouva autant de difficulté à se sentir hérétique qu'il en avait éprouvé tout à l'heure à se sentir philosophe. Mais comme il voyait bien, tout en ignorant le sens de ces dénominations, qu'il valait mieux se ranger sous la seconde que sous la première, il se tut à nouveau. Il demanda enfin ce que c'était que donner de la profondeur même aux choses les plus plates du quotidien. Comment, s'étonnait-il, pourrais-je donner de la profondeur à ce verre d'eau ou à ces brins d'herbe? "Rien de plus aisé, lui dit Tout-à-tous; il suffit d'être phénoménologue. La phénoménologie, comme son nom l'indique, est la science des phénomènes. Un phénomène est ce qui apparaît, en particulier dans la perception. Ce verre d'eau t'apparaît, n'est-ce pas?" L'Ingénu en convint, bien qu'il eût préféré dire plus simplement qu'il voyait ce verre d'eau. "Eh! bien!, lui dit le jésuite, cet apparaître du verre d'eau a un être, qui est son apparition. Et cet apparaître est aussi l'apparaître de ce qui ne t'apparaît pas, comme le verre d'eau vu sous sous un autre angle, l'angle sous lequel tu ne le vois pas. Donc l'être de l'apparaître de ce verre d'eau est aussi l'être de ce qui n'apparaît pas. Dans tout apparaître, il y a donc un apparaître de ce qui n'apparaît pas, et qui se donne à nous comme ce qu'il n'est pas. Ainsi il y a des êtres dont l'être est de n'être pas. Parménide est réfuté." L'Ingénu en fut tout éberlué, et se demanda qui était ce Parménide qui subissait un si mauvais sort. "Voilà comment on donne de la profondeur aux choses les plus banales, lui rétorqua Tout-à- tous. Tu peux essayer avec les brins d'herbe. Mais il n'y a pas que la phénoménologie qui peut faire de tels exploits . La philosophie analytique a aussi ce pouvoir. Tu as deux mains, n'est-ce pas? L'ingénu enconvint.— "Mais les sceptiques soutiennent que nous ne savons pas si nous avons deux mains?" L'Ingénu ignorait qui sont ces gens qui croient des choses absurdes, mais elles lui parurent si absurdes qu'il déclara tout de go qu'ils devaient avoir tort. "Parfait, dit Tout-à-tous! En effet il est absurde dire que l'on ne sait pas si l'on a deux mains, parce qu'il est absurde dire même qu'on le sait.. Donc les sceptiques disent un non-sens. Tu as deux mains (Tout-à-tous montra les siennes).— Eh bien alors, le monde extérieur existe, et le scepticisme est réfuté." L'ingénu ne se lassa pas de réfuter le scepticisme en tendant devant lui ses deux mains. Tout à tous lui dit aussi : "Et si tu pousses assez loin, tu pourras aussi atteindre l'ordinaire". L'Ingénu ne savait pas ce que c'était: "Eh bien, lui dit le jésuite, c'est le quotidien, le banal, la vie commune, celle que nous menons ici, avec Mademoiselle de Saint Yves. nous allons chercher l'eau à la fontaine, coupons nos miches, balayons le seuil, allons fagoter." L'Ingénu était aux anges: la philosophie venait à lui sans qu'il eût à faire d'effort: il suffisait d'observer autour de soi, de laisser parler les choses. L'Ingénu redoubla d'intérêt pour les miches.

      Il trouva l'art de la dissertation merveilleux, et il se mit à disserter à tout va. Il lut, d'abord en manuel, puis dans le texte, les philosophes Grecs, les Pères de l'Eglise, l'Aquinate, puis les classiques, Descartes, Leibniz et Spinoza. De là il passa aux empiristes, puis à Kant et aux idéalistes allemands. On lui conseilla les positivistes, puis les néo-kantiens (mais aussi de ne pas trop en abuser), et il les lut sans broncher. Après chaque lecture, il s'entraînait à faire des antithèses à partir de leurs thèses, et il ne manquait jamais de trouver la synthèse. Il aimait par dessus-tout disserter devant Mademoiselle de Saint Yves, et il lui montrait comment tirer bien des choses des banalités du quotidien. Il lui montra ses deux mains, et bien d'autres choses encore. Elle se risquait à lui présenter la thèse, et lui l'antithèse. Alors il trouvait aisément avec elle les voies de la synthèse, et elle les goûtait fort. Constatant ses progrès, le jésuite, qui était, comme tous les membres de sa compagnie, fort tolérant et même curieux à l'égard des idées nouvelles, lui fit lire Nietzsche, Marx, Freud, et même Wittgenstein. Le Huron s'entraîna cette fois à soupçonner tout, et la vérité elle-même. Avec Heidegger et Carnap il apprit même que la métaphysique était parvenue à sa fin. Tout-à-tous lui dit que cela ne l'empêchait pas de continuer à disserter, et il eut la surprise de constater que c'était le cas. Avec le R.P. Rorty il se livra à l'art désabusé de la conversation entre les grands penseurs.  Il obtint ainsi brillamment le Capes, puis l'Agrégation de philosophie. I1 s'apprêtait à faire une thèse à l'Université (sur l'espace chez Malebranche et l'espace logique chez Wittgenstein), quand il connut une crise. Il revint voir Tout-à-tous, qu'il avait depuis quitté pour aller écouter les leçons d'autres jésuites plus mondains.

 "Comment, lui dit-il, avez-vous pu m'apprendre un art aussi stérile? Comment puis-je me livrer à l'examen ou même seulement à la simple citation de toutes ces doctrines sans me poser la question de savoir, pour chacune, si elle est vraie ou fausse? Comment puis-je croire des choses dont je ne me figure pas les raisons? Comment puis-je apprécier ces raisons si je n'use pas de ma lumière naturelle et de mon raisonnement? Comment puis-je exercer ce dernier sans obéir, ne serait-ce que de manière minimale, aux règles de la logique que nous enseigna Aristote? Comment puis-je seulement saisir la cohérence de l'oeuvre d'un philosophe si je n'ai pas, par moi-même, essayé de la penser ? Comment puis-je, avec les déconstructeurs et déconstructionnistes de tout poil, me délecter de façon morose de la mort de la philosophie sans même avoir essayé de rendre ces pensées vivantes pour moi-même et pour autrui? Que valent ces banalités soi-disant profondes qui gisent dans le quotidien si je n'ai pas le moyen de savoir penser même selon le sens le plus commun? Et comment puis-je apprécier la vérité de toutes ces choses sans avoir essayé de la formuler pour autrui, de la soumettre, le plus clairement possible à sa critique et de corriger mes erreurs à la lumière de celle-ci? Ce sont là les vraies règles de la dissertation philosophique, et non pas ces billevesées que vous m'enseignâtes!"

 Alors le jésuite sourit, et dit au Huron: "Dans mes bras, mon enfant,  maintenant tu es vraiment devenu philosophe!"

 

Victor Eriatlov, ancien directeur de l'antenne universitaire de Falaise (Calvados)

scène de l'Ingénu

mardi 15 février 2022

GESTIONNAIRE OU FLIC?

 


Selon Dominique Maingueneau, « Trouver sa place dans l’enceinte philosophique :  penseurs, gestionnaires, passeurs », Argumentation et Analyse du Discours  22 | 2019, pp. 6-12) :

"   Le sens du terme « philosophe » a varié selon les époques. Ceux qu’on catégorise aujourd’hui comme tels sont censés appartenir à un domaine ancré dans le monde universitaire qu’on s’attache à bien distinguer d’autres : la littérature, le journalisme, la politique, la science… L’usage courant appelle « philosophes » tous les spécialistes de philosophie, sans tenir compte d’une hiérarchie dont Alain Badiou se fait l’écho au début de son Manifeste pour la philosophie en opposant une poignée de « philosophes » à une population moins prestigieuse de « commentateurs », d’« érudits », et d’« essayistes » : Les philosophes vivants, en France aujourd’hui, il n’y en a pas beaucoup, quoiqu’il y en ait plus qu’ailleurs, sans doute. Disons qu’on les compte sans peine sur les dix doigts. Oui, une petite dizaine de philosophes, si l’on entend par là ceux qui proposent pour notre temps des énoncés singuliers, identifiables, et si, par conséquent, on ignore les commentateurs, les indispensables érudits et les vains essayistes (1989 : 7).  Badiou prend ici acte d’un paradoxe : alors que la philosophie est communément conçue comme une activité qui élabore des pensées identifiables, qui se positionnent dans le champ philosophique, la plupart de ceux qu’on appelle « philosophes » se consacrent à d’autres tâches, nécessaires mais moins prestigieuses. Les « penseurs » se distinguent ainsi des « gestionnaires », beaucoup plus nombreux, qui se consacrent à l’étude des positionnements déjà établis ou qui contribuent à les établir.  Ces termes de « penseur » et de « gestionnaire » sont à certains égards insatisfaisants. « Penseur » a en effet un sens plus restreint que dans l’usage courant ; pour éviter toute confusion, nous le mettons ici entre guillemets. Quant à « gestionnaire », il ne doit pas être pris péjorativement, ni associé au monde de l’entreprise. Garant d’un ordre de la philosophie, le gestionnaire exerce deux fonctions complémentaires, qu’il mêle selon des proportions variables dans les multiples genres de discours qu’il mobilise : celle de cartographe et celle d’« animateur ». En tant que « cartographe », il organise l’archive philosophique : il y distingue des régions et y dispose des balises, la constituant en un espace pensable, partageable et où il est possible de circuler. En tant qu’« animateur », il se voit confier par l’institution la tâche de donner sens aux textes, d’en montrer l’actualité. Dans ce cas, son attention se porte en général sur un auteur ou une oeuvre. Sera par exemple cartographe l’auteur d’une présentation synoptique de tel courant de la philosophie grecque, et animateur celui qui proposera une « lecture neuve » de Hume ou de Husserl. Si les « penseurs » doivent valider leur appartenance à l’espace philosophique en désignant les manques des positionnements existants pour assoir le leur, les gestionnaires multiplient les relations entre les positionnements, à travers deux démarches complémentaires. La première les amène à découper des régions, à tracer des frontières entre les époques, les auteurs, les écoles, les courants, les genres, les disciplines… La seconde les amène à brouiller toutes les frontières, à circuler su l’ensemble de l’espace : c’est le cas en particulier des entreprises d’ordre lexicographique, où l’on extrait des concepts – unités lexicales ou suites d’unités figées –, en associant dans une même entrée des termes issus des auteurs et des époques les plus divers. Pour la France on peut songer aux ouvrages collectifs dirigés par André Lalande (Vocabulaire critique et technique de la philosophie) ou Sylvain Auroux (Les notions philosophiques (Auroux dir. 1998). A côté des travaux lexicographiques, on peut aussi évoquer les entreprises qui visent à présenter les diverses facettes d’une « grande question » en groupant des textes ou en articulant des résumés de doctrines éloignées d’un point de vue géographique, intellectuel ou temporel. En France, par exemple, la collection « Corpus » de GF Flammarion propose des anthologies de textes philosophiques commentés, précédées d’une solide introduction, sur des thèmes aussi divers que la mort, la justice, la liberté, l’illusion, le pouvoir… Il existe aussi des ouvrages ou des chapitres d’ouvrages qui font de véritables cours sur de telles questions. Ainsi Pascal Engel (1995) qui pour traiter des « croyances » convoque Hume, Kant, Platon, Pascal, Descartes, Reid, Peirce, Wittgenstein… Ces deux démarches des gestionnaires, l’une qui divise, l’autre qui rassemble, ne s’opposent qu’en apparence. La première ne peut découper l’espace philosophique qu’en renforçant sa frontière avec un extérieur et en faisant de chaque région une unité spécifique. Quant à la seconde, elle n’unifie que pour mieux faire apparaître des lignes de fracture : les entrées du dictionnaire regroupent des emplois divergents, les ouvrages de synthèse sur les « grandes questions » philosophiques mettent en scène des différends.     "


selon  Patrice Maniglier, La philosophie qui se fait, cerf, 2019 p. 42 :

 


Ce n'est certes pas incompatible d'être à la fois gestionnaire et flic.