On ne
cesse de découvrir le passé de Maurice Blanchot, jadis décrit comme celui d’un
« non conformiste »[1],
mais dont il est approprié de dire qu’il fut celui d’un militant d’extrême
droite, proche de l’Action française. Dans un article récent, Régis Lanno a
décrit les contributions de Blanchot à cette époque à diverses revues d’extrême
droite, notamment à L’insurgé:
« Entre 1931 et 1938, Blanchot apportera sa collaboration à
diverses publications, à des niveaux de responsabilité différents, parfois en
tant que rédacteur en chef, plus souvent en tant que simple journaliste. Il
participera ainsi aux Cahiers Mensuels, à la Revue universelle,
à la Revue française, à Réaction, à La Revue du Siècle,
au Journal des Débats, au Rempart, Aux écoutes, à La
Revue du vingtième siècle, à Combat, et enfin, à L’Insurgé.
Si Blanchot fréquente alors assidûment les milieux d’extrême droite, son
engagement, ses idées ne sont pas ceux d’un Drieu ou d’un Brasillach. On
s’accorde ainsi généralement sur la date de 1938 pour situer les dernières
publications politiques de Blanchot dans la presse d’extrême droite. Cependant,
Mike Holland met en évidence que sa collaboration avec des journaux d’extrême
droite ne s’arrête que bien plus tard, en juillet 1940. S’il est vrai qu’il ne
« signe » plus d’article politique depuis 1937, il remplace en
revanche Paul Lévy à la direction du journal Aux écoutes (alors replié
à Clermont-Ferrand) du 15 juin au 27 juillet 1940. »[2]
Je ne
sais pas si les engagements de Blanchot, s’il faut entendre par là les
engagements politiques, les affiliations à des partis ou des groupes d’extrême
droite, et ses idées, ne « sont pas les mêmes que ceux de Drieu et de
Brasillach ». Mais si l’on en juge par la manière dont il
décline les thèmes antisémites qui forment, avec l’idée d’un déclin moral de
l’occident et de la nécessité d’un sursaut révolutionnaire de type nationaliste[3],
l’un des leitmotive de ses textes d’avant-guerre,
les textes de Blanchot ne diffèrent pas beaucoup, dans leur ton et leur
contenu, de ceux que l’on trouvait à la même époque chez Drieu et Brasillach,
et chez la plupart des chroniqueurs de la droite. Caractéristique à cet égard
est l’unique texte de Blanchot – à ma connaissance – consacré à Julien Benda, un
compte rendu de La jeunesse d’un clerc en 1937 dans l’Insurgé , que cite David Uhrig dans un article récent [4] .
« M. Benda éprouve un plaisir profond,
inépuisable à dépeindre les Juifs comme seuls les antisémites les plus
intransigeants peuvent les imaginer. Visiblement M. Benda serait content de
provoquer quelques pogroms dont, bien entendu, il serait exclu. Il n’est pas
même sûr que dans la pensée qu’il a de se rendre odieux il ne poursuive pas le
dessein d’attirer des ennuis à tout Israël et d’augmenter la violence des haines
dont sa race pourrait pâtir. Ce sont là des songes voluptueux dans lesquels il
trouve l’occasion d’oublier sa faiblesse de penser et son impuissance à créer.
[…] La preuve, c’est que ce malheureux, après tant d’efforts pour paraître
inhumain, desséché, « dégénéré », comme il dit lui-même, brûle
ensuite de s’accorder quelques avantages plus sensibles. » [5]
Voici le
commentaire que donne David Uhrig de ce texte :
C’est un abîme de violence dont il connaît bien l’extrême
proximité qui terrifie Blanchot ; l’irresponsabilité de Benda, par un
surprenant effet de miroir, renvoie Blanchot à ses propres inconséquences et
marche comme une provocation au sens le plus entier du terme. Pris au piège
d’une inversion des rôles, Blanchot refuse certes d’endosser le rôle du
bourreau mais ne veut pas davantage défendre la victime : à ses yeux,
Benda manque à sa place dès lors « que son
dessein est d’attirer des ennuis à tout Israël ». Si Blanchot s’efforce de
se dédouaner in fine de la teneur raciste du
vocabulaire choisi par Benda, en plaçant par exemple « dégénéré »
entre guillemets, il n’en est pas moins obligé d’en recevoir une leçon de
choses. Entre rhétorique politique et haine raciale, la marge est
étroite : l’usage mimétique du langage, en affaiblissant son assise
symbolique, ouvre à un « second degré » qui libère, en même temps que
les mots, une réalité pulsionnelle dont ils perdent le contrôle, ce dont aucune
esthétique – pas même maurassienne – ne saurait se satisfaire.
Le lecteur
de La jeunesse d’un clerc peut se
demander de quel « abîme de violence », de quelle « provocation »
dont Benda se rendrait «(ir)responsable », et en quoi cet abîme pourrait
susciter la réaction de Blanchot. Quels
peuvent bien être les ennuis que Benda aurait attirés à Israël en racontant, comme
il le fait, la jeunesse d’un petit français venu d’une famille bourgeoise, d’origine
juive, mais dont la famille s’est totalement détachée de la religion juive, né
d’un père républicain et fidèle à tous les principes de l’éducation laïque de
la Troisième république, éduqué au Lycée Charlemagne, ayant passé le concours
de l’Ecole polytechnique et réussi celui de Centrale, ayant démissionné de
cette école par refus de devenir ingénieur, puis fait des études d’histoire à
la Sorbonne. Est-ce des passages comme les suivants qui suscitent cette
« violence » :
« Le patriotisme de mes parents intéressera
l’historien. Il était, je crois, celui de beaucoup de juifs français de
l’époque, peut-être encore d’aujourd’hui. Mes parents avaient pour la France un
attachement profond (mon père avait cessé de voir un ami qui en parlait
toujours mal) mais cet attachement était toujours intellectuel ; il ne
comprenait guère d’élément instinctif, charnel, irrationnel. Au vrai, ce que
mon père aimait dans la France, c’était la civilisation française, c’était les
moralistes français (Montaigne et La Bruyère faisaient le fond de sa lecture),
c’était la grande tradition libérale, c’était la Révolution. » (La jeunesse d’un clerc, réed. Paris
Gallimard 1969, p. 27)
« Sur l’emploi que nous devions faire de cette
liberté qu’on venait de nous octroyer, mon père avait une idée qui, elle aussi,
caractérise toute une classe de juifs de l’époque. Puisque l’Etat moderne nous
ouvrait toutes les portes, nous admettait à tous les concours, nous devions
profiter de cette possibilité qui nous était offerte de prouver que nous n’étions
pas la race inférieure qu prétendaient nos détracteurs, mais au contraire, la
race de première ordre par sa puissance de travail et par ses dons
intellectuels » ( ibid, p. 28)
Blanchot veut-il dire que ce sont de tels passages
qui sont « propres à provoquer des pogroms » ? Pour la droite
nationaliste que combattait Benda et dont Blanchot semblait proche, l’idée que
l’amour de la patrie soit purement « intellectuel » et non pas « charnel »
devait sans doute être fort déplaisante, de même que l’idée, sur laquelle il
insiste, selon laquelle, pour les juifs, « l’organisme politique ne
comprenait que deux pièces, l’individu et l’Etat » , et que son
fonctionnement ne devait comporter aucun corps intermédiaire, tel que «
clergé, magistrature, Institut, armée » parce qu’il concevaient « le
mécanisme social sous le mode du rationnel et de l’abstrait » (JC, ibid p.
29). Ces idées de Benda sont celles du franco-judaïsme dont il est l’un des
derniers représentants[6]. Mais
ce sont aussi celles de tous les républicains. Mais qu’avaient-elles d’extraordinaire
dans le contexte de l’époque ?
Est-ce que ce sont les passages dans lesquels Benda
parle de l’Affaire Dreyfus, et dans lesquels il affirme toute sa distance par
rapport au « judaïsme larmoyant » de ses coreligionnaires ?
« Que de fois , sortant d’une salle de
rédaction où s’éployait Joseph Reinach, j’ai pensé à ce mot de Voltaire : »
Les juifs, ce peuple enthousiaste et imbécile » (JC, ibid. p. 119)
« Mon séjour à cette revue [la revue blanche] m’a donné l’expérience
d’une classe de mes coréligionnaires, dont je dois reconnaître qu’elle
explique assez bien l’antipathie dont ils sont si souvent l’objet. Il y avait
là certains magnats, gens de finance plus que de lettres, chez qui la croyance
dans la supériorité de leur race et dans le naturel asservissement des autres
était visiblement souveraine. » ( ibid, p. 123)
Il est vrai que la publication de La jeunesse d'un clerc en 1937 dans la NRF , en plein Front populaire, sous le gouvernement de Blum, sonnait comme une provocation: Benda s'y affirmait, comme Blum ( tout en marquant bien combien il le détestait comme intellectuel) partisan de la République, de gauche ( à défaut de se dire socialiste), et anti-fasciste. Il est probable que ce qui a le plus agacé les
lecteurs de la Jeunesse d’un clerc,
qu’il s’agisse de Gide, qui détesta le livre et dont l’antisémitisme était
notoire [7], de
Drieu, de Brasillach, de Jouhandeau et
des intellectuels d’extrême droite comme Blanchot était ce mélange arrogant de
revendication par Benda de sa judéité et en même temps de toute la distance qu’il
mettait entre lui et ses coreligionnaires par sa revendication des idéaux
républicains, par son culte de l’esprit par opposition à leur culte de l’argent.
Benda manquait à la bienséance que ne cessaient de lui rappeler ses confrères d'extrême droite quand ils s'inquiétaient de l'importance qu'il avait prise au sein de la NRF: un juif, et particulièrement un juif rationaliste et républicain, doit rester à sa place, ne pas relever le col. Mais il est vrai aussi que les hommes de droite ont toujours considéré comme
typiquement juive la revendication de l’idée abstraite de République. Est-ce cela qui, selon Blanchot, était de
nature à « provoquer des pogroms » , à « attirer des ennuis
à tout Israël »? Il est vrai qu’à cette époque Benda, par son magistère à
la NRF, était la cible favorite de l’extrême droite, l’un des hommes les plus
insultés de France et le couplet d’insultes à Benda était devenu une sorte de
lieu commun de ralliement des écrivains de la presse de droite [8].
En fait, l’article
de Blanchot sur Benda a un contexte plus large que celui de l’actualité de 1937
et du Front populaire. Il ne fait en réalité que reprendre une
« analyse » d’Henri Henri
Massis parue dans son recueil Jugements (« Le cas de M. Benda, romancier et
philosophe », Plon 1924, tome II, p.209-235).
Massis rend
parfaitement clair dans cet article ses objectifs. Ils sont de mettre toute la
distance possible entre Benda et l’Action française. Benda, après Belphégor (1918) attira, par sa critique
de l’esthétisme et par sa revendication traditionnaliste et rationaliste, un
certain nombre de gens de l’Action française [9],
si bien qu’un temps on eut l’impression qu’il en était une sorte de compagnon
de route. Massis ne parle que des romans de Benda, L’ordination ( 1911) et Les amorandes ( 1922), et peu de ses
essais (la parution de La trahison des
clercs , qui met toute la distance possible entre ses thèses et celles de l’Action
française, date de 1927). Benda, nous dit Massis, « cherche à son dégoût
charnel un alibi métaphysique » :
« Son cas nous semble révélateur de l’âme juive
dont il symbolise l’intime conflit, les deux postulations qui la travaillent, l’une
vers la sensualité la plus basse, c’est-à dire la plus profonde – et dont elle
savoure l’offense avec une humilité mystique – l’autre vers un idéalisme éperdu
d’éternel et d’infini, et qui n’est encore qu’un furieux désir de monter de son
être à l’idée de son être jusqu’à se
perdre en elle. Cette obsession impudique, et cette joie humiliée, cette fuite
vers les « hautes séductions de l’infinitisme », et cette
orgueilleuse jouissance d’habiter désormais le ciel du « penser
philosophique », voilà le rythme alterné, le double temps des confessions
d’Eleuthère, ce qui en fait l’étrange et bizarre ironie, une ironie qui aurait
quelque chose de démoniaque, si l’on ne découvrait la tragique blessure qu’elle
dissimule, celle-là même qui arque prématurément les fils d’Israël. »
(ibid p. 224)
Il s’agissait pour Massis de mettre toute la
distance entre le rationalisme « latin » de Maurras et son culte du « splendide
tout catholique » et le rationalisme du « petit philosophe juif » :
« périlleuses rêveries de ces philosophes d’Israël
que leur destin exclut des réalités de la société, de la patrie, de ce qui fait
notre humanité plus humaine, et qui se vengent en leur substituant des concepts
ruineux ! » (ibid p. 229)
Par la suite, dans ses commentaires de La trahison des clercs, Thibaudet reprendra ces thèmes. Mais c’est de
Massis, le porte parole de Maurras, que Blanchot reprend intégralement son
jugement sur Benda. Blanchot ne brille donc par aucune originalité en reprenant
ce couplet connu.
Par la suite, comme le remarque David Uhrig, les
textes de Blanchot deviennent beaucoup plus abstraits, et sa conception de la
littérature comme unique réalité, permettant seule au monde de se libérer par
la force propre de l’écriture, commence à s’affirmer. Lanno cite un texte de
1937, « de la révolution à la littérature » (L’Insurgé,
n° 1, 13 janvier 1937) :
« la littérature ne supporte pas facilement
d’être tirée d’elle-même, fût-ce pour être confrontée avec son objet. L’homme
ou l’univers qu’elle s’est donnée pour dessein d’exprimer lui appartiennent si
profondément qu’elle est presque insensible aux accidents qui peuvent affecter
l’homme dans son univers »
"Ce qui importe davantage c’est la force
d’opposition qui s’est exprimée dans l’œuvre même et qui est mesuré par le
pouvoir qu’elle a de supprimer d’autres œuvres ou d’abolir une part du réel
ordinaire, ainsi que par le pouvoir d’appeler à l’existence de nouvelles
œuvres, aussi fortes, plus fortes qu’elle ou de déterminer une réalité
supérieure. »
Par la suite, pendant la guerre, Blanchot va cesser de publier des articles politiques. Il va se consacrer à la défense de cette conception de la littérature à laquelle est aujourd’hui associé son nom. Mais comme le remarque Lanno, elle est une sorte d’héritage intériorisé et transcendé de la conception blanchotienne de la révolution dans les années 30.
Benda eut-il connaissance du compte rendu que lui
consacra Blanchot en 1937? Quoi qu’il en
soit, Benda n’eut de confrontation avec Blanchot que par Paulhan interposé, s’il
l’on peut dire. Dans La France Byzantine,
discutant Les fleurs de Tarbes, Benda
évoque les articles que Blanchot consacra à ce livre en 1941, dans le Journal
des Débats, sous le titre « comment la littérature est-elle possible ? »
Il fait de Blanchot le porte-parole même de Paulhan et de la conception de la
littérature pure à laquelle il s’oppose.
Y eut-il d’autres commentaires de Blanchot sur
Benda, et vice versa ? Je ne sais. Mais on peut se demander si le
commentaire que fait Blanchot de l’idéal de l’écrivain « classique »
dans L’espace littéraire n’est pas une
attaque indirecte contre Benda [10].
Et peut-être y eut-il une suite des réflections de
Blanchot sur le judaïsme, à travers notamment ses dialogues avec Levinas. Ce
dernier disait : « Les Juifs ne peuvent accepter l’universel des Lumières,
sous peine de se renier ». Et beaucoup d’intellectuels juifs ont repris ce
thème, qui est manifestement celui qui constitue la pierre d’achoppement entre
Benda et les intellectuels juifs d’aujourd’hui, tout comme il était la pierre d’achoppement
entre lui-même et les intellectuels nationalistes d’extrême droite d’avant-guerre.
Dans la haine de Blanchot pour Benda telle qu’elle s’exprime en 1937 et dans
ses relations avec le judaïsme plus tard, on peut voir une assez grande
continuité, celle du refus du rationalisme classique des Lumières, jadis le propre des penseurs de droite, et qui est devenu, depuis quelques décennies, le propre des penseurs dits de gauche.
[1] Jean-Louis
Loubet Del Bayle, Les non-conformistes des années 30. Une tentative de
renouvellement de la pensée politique française, Seuil, 1969 voir la liste
des contributions de Blanchot à la presse d’extrême droite , sur le site:
http://blanchot.fr/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=63&Itemid=0
et deux sites sur Blanchot
et deux sites sur Blanchot
[2] Régis
Lanno, « Maurice Blanchot à L’insurgé
,2014, Fabula, http://www.fabula.org/colloques/document1821.php
Comme le rappelle l’auteur, l’hebdomadaire, qui
se réclamait à la fois de Vallès et de Drumont (sic), et qu’il ne faut pas
confondre avec le journal socialiste du même nom, « est en outre financé par l’industriel
Jacques Lemaigre-Dubreuil, également bailleur de fonds de l’OSARN (Organisation
secrète d’action révolutionnaire nationale), plus connue sous le nom de
« la Cagoule ». » Le journal, mené par Pierre Monnier, Jean-Pierre
Maxence, Thierry Maulnier, était loin d’être
l’organe de purs intellectuels détachés de l’action. Il appela notamment à la
réunion du 16 mars 1937, qu’on appela « la fusillade de Clichy ». Voir
Philippe Bourdrel, La Cagoule, éd. Albin Michel, 1998, Pierre Monnier, A
l’ombre des grandes têtes molles, La table ronde 1987, Zeev Sterhell, Ni droite
ni gauche,reed. Folio Gallimard 2012.
[3] Zeev
Sternhel Ni droite ni gauche, op cit , Blanchot est cité p.212 .
Comme de nombreux historiens français, je n’ai jamais adhéré à la thèse d’une
naissance du fascisme stricto sensu en France. Mais force est de reconnaître que le langage
et nombre d’idées fascistes sont présentes dans les textes de l’extrême droite
française.
[4] David Uhrig, « Lévinas et Blanchot dans les années 30 : le contrepoint critique de
la philosophie de Louis Lavelle", in Éric Hoppenot, Alain Milon,
dir. Emmanuel Lévinas-Maurice Blanchot,
penser la différence, Paris 2008
[6] Cf inter alia, Martine Cohen, « Les déclinaisons historiques du franco-judaïsme et ses critiques
contemporaines. « Peut-on être un juif émancipé ? » (Emmanuel
Levinas) », Archives de sciences sociales
des religions [En ligne], 144 | octobre-décembre 2008. URL :
http://assr.revues.org/18203 ; DOI : 10.4000/assr.18203
[7] Cf Antoine
compagnon, Les anti-modernes,Gallimard 2005, Frank
Lestringant , Gide l'inquiéteur, Flammarion 2012, 2013, 2 vols.
[8] Cf Compagnon,
op cit. P. Engel, Les lois de l’esprit, Paris Ithaque 2012
[9] Cf C.
Bourquin, Julien Benda Ou Le Point De Vue De Sirius , Le Siècle, 1925
[10] Cf P. Engel , les lois de l’esprit, op cit.pp. 185-188
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