G.E. Moore
Un excellent portrait de Wittgenstein par Tim Crane dans le TLS ( 24 feb 2016) nous rappelle que la conception romantique de tant de
lecteurs qui veulent lire dans la vie de Wittgenstein un miroir de sa philosophie et
vice versa, et qui pensent que les problèmes de la philosophie doivent être en
général les problèmes de la vie, sont des illusions, qui ne sont ni conformes à
ce qu’est la philosophie – une tradition, produit d'une histoire, d’examen de questions qui ne sont
pas nécessairement celles de « la vie », – ni à ce qu’elle doit être – un travail
professionnel, le plus souvent sur des questions techniques et modestes :
"On this
alternative, philosophy is a systematic intellectual discipline; an
impartial, dispassionate attempt to answer certain abstract questions which
have arisen in the history of human thought in various forms, provoked by
various kinds of speculation. Looked at like this, to ask whether time flows
(for example) is not to suffer from any kind of intellectual disease which
is in need of therapy; it is not to have your intelligence bewitched by
language; it is not to misunderstand what Wittgenstein called the “grammar”
of the word time. Rather, it is to grapple with questions that are at
once simple to grasp – what is it for some things to be in the past, and
some in the future? – and also of great complexity: how our actual temporal
experience of the world is related to the picture of time and space that we
have acquired from physics. And of course the nature of philosophy is itself
a philosophical question, too; but this is because philosophy aims to be a
foundational discipline, and the foundations of philosophy are as much in
question as the foundations of other forms of knowledge. That is, after all,
what it means to be a foundational discipline. "
Toutes ces cabanes dans les bois ou sur des îles, à Galway, en Norvège, toutes ces cabines à la Thoreau, elles sont disparu. Et qui a envie de vivre pauvrement dans une cabane ?
Rote salon, Palais Wittgenstein 1910
Austin remarquait ( à Paul Grice) : " Some like Witters, but Moore is my man". La pipe de Moore, son tweed, ses pantoufles, est-ce vraiment méprisable ?
Rote salon, Palais Wittgenstein 1910
Austin remarquait ( à Paul Grice) : " Some like Witters, but Moore is my man". La pipe de Moore, son tweed, ses pantoufles, est-ce vraiment méprisable ?
Outre les remarques acerbes bien connues de LW contre Russell, jugé esprit étroit et faible, et Ramsey, jugé philistin , Crane m'en a appris une sur G.E Moore : " He once remarked to Leavis
that G. E. Moore “shows how far a man can go who has absolutely no
intelligence whatever”.
Et si ces gens stupides, ces Edwardiens, n'étaient pas, au fond, meilleurs philosophes que Wittgenstein ?
Le syndrome Wittgenstein est le même que celui de Pascal, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler ici: même intensité mystique, même obscurité profonde, même certitude de son génie et de la petitesse des autres.
Il y a une version célèbre d'Elvis Prestley, mais tout le monde doit savoir qu'il y a celle-ci