pas le meilleur rôle de Lonsdale, mais l'un des meilleurs films de Mocky |
Quand je vis pour la première fois "Snobs" de Mocky ( dans un ciné club, cela passe rarement ou jamais à la télé), je ne compris rien, à part la dérision. Qu'y avait il de snob dans ces personnages désireux d'hériter d'une laiterie de Granville qui rivalisaient de vilénies ? Quand on pense à un snob, on pense à des parisiens ou à des soirées à Saint Tropez chez Françoise Sagan ou Eddy Barclay. Et que venait faire , à côté de Francis Blanche, de Noel Roquevert et Jacques Dufilho le jeune Michel Lonsdale ( les obituaires récents ne se souviennent pas qu'il s'appelait "Michel" quand il faisait des films commerciaux ou des pantalonnades, et "Michael" quand il faisait des films sérieux) ? Mais malgré les apparences loufoques ( la scène de l'igloo est restée dans ma mémoire), Mocky est sérieux. Il déclara à propos de ce film (déclaration que l'auteur des Vices du savoir a reprise ) : "Un article démontra que tout le monde était snob: le boucher, le boxeur, le facteur. Tout dépend en fait de son attitude." Mais Mocky, qui ne se faisait pas appeler "mocky" pour rien, et Lonsdale, qui était anglais et avait des lettres, ont dû non seulement méditer cette phrase, mais aussi Thackeray, The book of Snobs.
Taine, dans son essai sur Thackeray repris dans ses Essais de critique et d'histoire, récemment republiés chez Garnier, caractérise fort bien son type de satire :
On retrouve dans le film de Mocky l'inspiration de la comédie italienne de l'époque. Elle passait très bien en Italie, mais elle faisait scandale en France. Mocky recherchait l'appui des comiques loufoques et des excentriques du cinéma français, qui avaient seuls le privilège de faire passer ce courant satirique. Michael Lonsdale, avec son nom qui le classait dans la jet set, s'en est donc allé au paradis des non-Anglais, où il va voisiner avec son compère en moineries Sean Connery, l'inoubliable interprète de Guillaume d'Occam sous les traits de Guillaume de Baskerville. En réalité, Michael Lonsdale était plutôt porté sur le snobisme universitaire, dans le salon de Marguerite Duras, l'incarnation de Madame Verdurin. Michael Lonsdale était également snob jusque dans ses amours.
RépondreSupprimerOui, il y a une influence de Dino Risi chez Mocky
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