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jeudi 4 mai 2017

MILOU EN MAI


     Nous sommes en mai 1968. Milou vit avec sa vieille mère (Paulette Dubost, qui jouait Lisette dans La règle du jeu) dans sa belle propriété du Gers. Il se livre à l'apiculture, à l'arboriculture et la pêche, notamment aux écrevisses. On entend à la radio les échos  des premières manifs. La vieille mère meurt subitement. La famille débarque : la fille de Milou, jouée par Miou Miou et , le frère de Milou, marié à une anglaise, la nièce lesbienne jouée par Dominique Blanc et sa petite amie danseuse. La famille commence à se disputer sur l'héritage, le partage de l'argenterie et des meubles, la vente de la propriété. Les nouvelles du départ de Gaulle, de l'occupation de la Sorbonne et des manifs commencent à se faire pressantes. Un deuxième fils débarque flanqué d'un camionneur joué par Bruno Carette ( est-il le fils de Julien Carette ? nouveau clin d'oeil à La règle du jeu). La panique prend la famille, qui de peur de la révolution,et rejointe par les voisins du château d'à côté ( Valérie Lemercier en bourge), se sauve dans un exode type juin 40 dans la forêt. La crise est passée, de Gaulle revenu, et la chambre bleu horizon bientôt élue. Milou hésite entre détachement goguenard et dépression, joue les jolis coeurs, et la fille de Miou Miou est l'équivalente de la petite fille que rencontre Marcello sur la plage d'Ostie dans la Dolce Vita.
A la fin Milou danse avec le fantôme de sa mère.

23 commentaires:

  1. Il y aurait une philosophie des saisons. Le mois de mai serait le mois de Maia, déesse romaine de la fertilité et du printemps, et mère de Mercure. On l’assimile à Marie. C’ est le mois de la Mère, mais qui au début du film de Louis Malle trépasse. Il est vrai que de préférence on attend la fin de l’hiver, comme on attend aussi la fin de la semaine, pour tirer sa révérence de ce monde.
    Pour avril, je ne comprends pas la signification du titre du film "Les mois d’ avril sont meurtriers", d’un autre cinéaste, et qui est très différent du titre du livre de Robin Cook.
    Le mois de mai marque en principe la fin de la dépression saisonnière qui commence en octobre, mais qui peut se prolonger jusqu’ à l'été. Au mois de mai, il arrive fréquemment que l’on ne soit pas bien dans sa tête. Est-ce à cause de l’ennui, comme on l’a dit, mais en mai 68, c'est toute la France qui a pété les plombs.
    Dans "Milou en mai", les évènements de 68 ne sont pas qu’ une toile de fond. Ils interagissent subtilement avec la crise familiale de l'histoire, comme le bouillonnement de la Russie d’avant 1905 entre en résonance avec les drames que vivent les personnages de Tchekhov.
    D'ailleurs, "Milou en mai" serait la préfiguration du dernier film de Louis Malle, qui fut très tchekhovien. "Milou" se passe au printemps, mais le film a quelque chose d'automnal, surtout à cause de Michel Piccoli.
    Le film est aussi un hommage aux excentriques du cinéma français, comme Paulette Dubost, ces seconds rôles qui ont eu des scènes d'anthologie. Le nom de l’acteur Bruno Carette sert peut-être de clin d’œil pour cet hommage, mais il n’ avait aucun lien de parenté avec Julien Carette.
    La chanson du film, c’ est "La Fille du bédouin".
    En mai 68, Louis Malle ne semble pas avoir fait partie des enragés du cinéma, qui, comme Truffaut et Godard, se sont déchaînés contre le pouvoir et sa politique culturelle.
    D’ailleurs, Louis Malle et ses amis de la Nouvelle Vague avaient au départ une culture d’anars de droite, dans le style des Hussards.
    Avec Louis Malle, on pense aux écrivains catholiques fascinés par le péché. "Le Souffle au coeur" s' inspirerait de "Ma mère" de Georges Bataille et il y a comme une nécrophilie autour de la morte dans "Milou en mai".

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  2. Pas d'accord sur le rôle de mai 1968 dans ce film. Il me semble que c'est très explicitement un film sur mai 68, sur le degré de distance et d'indifférence, voire d'irresponsabilité que l'on peut avoir vis à vis des événements historiques.

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  3. C'est fou ce que Milou ressemble physiquement à un très cher ami de Scalpel!

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  4. Sur la distance, l'indifférence ou l'irresponsabilité vis-à-vis des évènements historiques, Louis Malle ne portait pas de jugement. Pour lui, chacun avait été un enfant démuni, un feu follet pris dans le tourbillon du monde, et il était devenu ce qu'il était par le hasard des circonstances. Dans "Milou en mai" comme dans "Lacombe Lucien", les personnages sont victimes d'évènements qu'ils ne maîtrisent pas, par une sorte de fatalité. Mai 68 entrait bien dans ce scénario immuable. Le Voleur n'avait pas besoin d'idéal politique, parce que l'occasion fait toujours le larron, dans toutes les classes sociales. Louis Malle était un immoraliste, un pessimiste et un cynique, qui revenait invariablement sur son enfance bourgeoise et catholique, très Vieille France, dont il n'était jamais sorti. Je crois même que Jean d'Ormesson était son beau-frère.
    Par contre, dans la vie et l'œuvre de Godard, Mai 68 a été une vraie rupture, une véritable nouveauté, qui l'a radicalisé et marginalisé. Truffaut, en refusant de politiser sa contestation, est resté proche de Louis Malle. Celui-ci partira en Inde, puis en Amérique, pour ne pas devenir un post-soixante-huitard. C'est après son retour en France, longtemps après Mai 68, qu'il en parle dans "Milou".
    Il y a eu aussi Vadim, qui restera pendant toute sa carrière "Mister Cool". C'était un pionnier de la Nouvelle Vague, qui l'a pillé et dévalorisé, parce qu'elle en était jalouse.
    À l'inverse de Vadim et de Godard, Louis Malle a raté son rendez-vous avec Bardot. On essaie encore de trouver du sens à "Vie privée", avec ses scènes qui s'enchaînent sans véritable fil conducteur, mais le film est peut-être tout simplement raté.
    Louis Malle fait une apparition réussie dans le film de Nelly Kaplan, "La Fiancée du pirate", où il tient le rôle de Jésus, l'ouvrier agricole espagnol que la sulfureuse Bernadette Lafont utilise pour se venger des notables du village.

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  5. Alors si D'Ormesson était son beau frère...
    Oui, ce que vous dites de Malle colle bien à ses films. On peut penser aussi à Ascenseur pour l'échaffaud, où le personnage de Ronet est pris au piège et où tout rate , de même que Au revoir les enfants. Mais dans Milou en mai, mai 68 est bien non eulement l'arrière plan, mais le sujet du film

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  6. En réalité, Jean d’O était simplement allié à Louis Malle, car il avait épousé sa cousine germaine.
    Jean d’O a eu aussi de quoi inquiéter la bourgeoisie traditionnelle : ancien ulmard et élève d’Althusser, rédacteur en chef de la revue cosmopolite « Diogène », bi-nationalité franco-libanaise, etc.
    Avec « Milou en mai », il n’ y a rien d'étonnant à ce que Louis Malle ait cherché à faire un vrai film sur Mai 68. À la fin des années 80, c’ était encore un sujet tabou pour le cinéma français et Louis Malle avait toujours le goût de la transgression des interdits, qui lui attirait des polémiques.
    Avec Julien Benda, qu’ il avait sûrement lu, parce que Benda eut une grande influence, même occulte, sur tout le monde des lettres et des arts, Louis Malle a partagé un intérêt pour Drieu la Rochelle.
    En adaptant au cinéma « Le Feu follet » de Drieu, Louis Malle avouait sa sympathie pour les grands écrivains ratés. Il y avait Drieu, mais aussi Jacques Rigaut, qui était la clé du livre de Drieu, et Jacques Vaché.
    De même, dans « La Trahison des clercs », Benda applaudissait la noblesse d'âme de Drieu. Dans les années 20, Drieu était encore publiquement antifasciste, mais son tiraillement idéologique intime était déjà notoire, car l’ extrême-droite exerçait une fascination sur lui. Pourtant, Benda ne le classait pas déjà dans les clercs qui avaient trahi les valeurs de désintéressement et d'indépendance de la raison.

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  7. Vous voulez me provoquer ! d'Ormesson, terreur de la bourgeoisie?
    Où Benda applaudit -il Drieu ? la note "socialisme fasciste " de NRF 1 fev 1935 s contente de noter son nietzschéisme. Rien dans la Trahison des clercs.

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    1. " d'Ormesson, terreur de la bourgeoisie? " : seulement l'amuseur, le bouffon, le Triboulet.

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  8. Comme Julien Benda dans "La Trahison des clercs", Louis Malle traitait du pouvoir de l'argent dans "Le Voleur". Benda, quant à lui, déplorait que l'écrivain moderne embourgeoisé serve une "bourgeoisie inquiète", après avoir été pendant longtemps un "homme de lettres bohème".
    Pour aborder le pouvoir de l'argent, Alain Resnais fit un film sur Stavisky avec Jorge Semprun, mais curieusement il faisait un parallèle avec Trotski et son réseau d'amis, et Trotski finissait par prendre le pas sur "Monsieur Sacha".
    Resnais ne s'intéressait pas au bluff créateur du financier, qui ressemble tellement à une fiction de romancier, et qui peut le faire basculer dans la délinquance, à force d'abuser de la confiance et du crédit. Stavisky, après être tombé raide amoureux de Paulette Dubost quand elle était un petit rat de 14 ans, avait fait une pyramide de Ponzi avec les bons du Crédit Municipal de Bayonne, comme le fera Madoff plus tard avant d'être trahi par la crise des subprimes. Comme la Lettre Volée d'Edgar Poe, ce procédé fascinant se voit tellement, qu'on ne le remarque pas.
    En retour, la fiction déborda dans la presse d'extrême-droite, qui accusa Stavisky d'avoir corrompu toute la classe politique, ce qui était loin d'être vrai. Cela provoqua les émeutes du 6 février, qui firent basculer Drieu et d'autres dans le fascisme.
    Sur les grands menteurs de la finance, il y a bien sûr "L'Argent" de Zola, filmé par Marcel L'Herbier. Il y a aussi la pièce géniale de Jules Romains, "Donogoo Tonka", qui a une dimension pataphysique, voire épistémique, puisque son sous-titre est "Les miracles de la science".

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  9. Euh! vous avez des jugements aussi à l'emporte pièce que les miens, ce que j'approuve, mais il faut rendre à la vérité ses droits. Benda ne fustigeait pas le pouvoir de l'argent, même s'il dit souvent mépriser les juifs - lui juif - pour leur intérêt pour les sous - il fustigeait le manque d'idéal. Faut il avoir les semelles usées, le ventre vide, la mine hâve , pour avoir de l'idéal ? A quand les idéalistes replets et rondouillards?

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  10. Dans l'unique pièce de Balzac, "Le Faiseur", le riche associé-fantôme Godeau, qui aurait inspiré Samuel Beckett et qui est le moteur de l'intrigue, finit par exister. Tant il est vrai que dans les affaires d'argent, la fiction finit par produire de la réalité. De même, dans "Donogoo-Tonka" le Professeur du Collège de France Le Trouhadec a décrit une riche concession minière, qui n'existe pas. Pour corriger cette bévue qui lui ferme les portes de l'Institut, il va créer cette concession avec l'aide d'un financier.
    Dans "Les Pieds Nickelés" de Forton, il doit bien y avoir aussi une concession-fantôme que les trois compères font miroiter aux yeux des gogos.
    De "La Question d'argent" d'Alexandre Dumas fils, on a retenu le mot fameux : "Les affaires, c'est bien simple, c'est l'argent des autres". Dumas fils était mesuré : l'argent, bon serviteur et mauvais maître, est comme la parole, que l'on utilise bien ou mal. Dans "Le Vicomte de Bragelonne", Dumas père mettait en scène le surintendant Fouquet, qui faisait sortir l'argent de terre, mais qui mélangeait l'argent public à ses affaires privées, et qui finit sa vie avec le Masque de Fer.
    À la Belle Époque, dans la pièce de Mirbeau, "Les Affaires sont les affaires", il y a le pessimisme et l'outrance d'une critique qui dénonçait la puissance universellement corruptrice de l'argent.
    Néanmoins, dans les affaires d'argent, un auteur comme Léon Bloy ne portait pas la même accusation que Benda contre les Juifs. Au contraire, dans "Le Salut par les Juifs", Bloy pensait que la connaissance des mécanismes financiers d'un Rothschild pouvait aider à corriger les inégalités. Dans ce domaine, il y avait urgence pour Bloy qui disait : "Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes". Du coup, Bloy n'hésitait pas à demander de l'argent à ses pires ennemis qu'il avait traînés dans la boue !
    Dans le film de Louis Malle, un philosophe se trouve confronté pour la première fois aux affaires d'argent, parce qu'il doit se battre pour avoir sa part d'héritage.
    N'est-ce pas une fatalité que dans les plus hautes sphères on doive finalement quitter le monde des Belles-lettres et de la philosophie pour entrer dans celui les affaires, par un raisonnement d'une logique imparable ?
    Le cinéma anglo-saxon contemporain a aussi abondamment traité des dérives du monde de la finance : "Le loup de Wall Street", "Margin Call" et "The Big Short" sur la crise des subprimes, "Rogue Trader" ou l'histoire du spéculateur qui mit en faillite la banque de la Reine d'Angleterre, etc.
    Le sous-titre de "Margin Call" était "Sois le premier, le meilleur ou triche". Pourtant, chez Adam Smith, la loi du marché est contrebalancée par les sentiments moraux.

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  11. Pour achever le scandale, dans « Milou » il fallait que le coffre-fort de l'aïeule soit vide, comme celui de Thérèse Humbert, mais je ne sais plus si Louis Malle est allé jusque-là.
    Si l’ on en reste à Mai 68 dans le film, les événements modifient les rapports entre les générations, tandis que la grève des croque-morts mène le drame à son sommet.

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  12. Mais la grève des croque morts EST mai 68.
    Milou dans le film est le seul à ne pas s'intéresser au fric. Mais c'est un bourgeois. Il n'y a jamais pensé. Ce sont les événements qui l'y plongent. Vous dépeignez Malle comme un dilettante. Pour moi il est un moraliste ( sauf dans des films nuls genre Viva Maria, dont je me suis toujours demandé pourquoi il l'avait fait).

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  13. Il faut reconnaître que le film de Louis Malle est étrange. Nous n’ avons pas vraiment les mêmes souvenirs de Mai 68 que lui. On dirait qu’il évoque aussi la crise de 1975. C’ est la fin de l'économie patrimoniale, on se dispute les derniers emplois ou on s'installe dans le chômage, et on met le cadavre de la révolution dans un placard. Pour la suite, on reparle maintenant du film de Barbet Schroeder, « Les Tricheurs », qui est comme une allégorie de l'économie de casino apparue dans les années 80. C’ était le triomphe du simulacre et Jean Baudrillard sera reçu avec pompes et honneurs au Casino de Las Vegas.

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  14. j ai l 'impression quevous navez pas tres bien vu
    que ce billet parle aussi de mai 2017 ...
    en 1968 je n habitais pas de château , mais j'ai entendu pratiquement toutes les bêtises dites par
    les personnages du film. je n'avais qu ' un sentiment confus que c 'etait des bêtises.
    mais j avais un point commun avec les revoltés ,
    je détestais de Gaulle . Aujourd hui encore je
    ne vois en lui ( en 1968 pas en 40) qu'une vieille baderne

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  15. Dans son film, Louis Malle montrait les turpitudes des Français en Mai 68, comme il avait montré les leurs sous l'Occupation dans "Lacombe Lucien", avec le style d'un anar de Droite comme Claude Autant-Lara dans "La Traversée de Paris". En ce sens, c'était peut-être un moraliste, à sa façon.
    On retiendra que les bourgeois sont capables de prendre le maquis. Jean d'Ormesson menaçait de le faire, après le retour de la Gauche en 1981, tandis qu'il prenait ses vacances en Corse.
    On a dit que l'art de Louis Malle était un alliage réussi de la Nouvelle Vague et du cinéma de la "qualité française" qu'elle dénonçait. Quand Malle ne fonctionnait plus avec la Nouvelle Vague, dont il était resté un électron libre, cela donnait "Viva Maria !".
    Il serait intéressant de voir une autre réalité de Mai 68. C'étaient les assemblées, celles des grévistes qui se réunissaient tous les jours sur leur lieu de travail ou d'études, pour tenter de refaire leur monde, en votant des motions. Par exemple, il y a eu Mai 68 au Lycée Pothier. Les grévistes proposaient un jury d'élèves pour faire passer le bac. Mais quelqu'un fit une objection : que se passe-t-il quand on a un copain dans le jury ? Les plus rêveurs pensaient à la "Critique de la raison dialectique" de Sartre. Comment les assemblées de micro-groupes s'étaient-elles alliées spontanément, pour prendre la Bastille en 1789 ?
    Dans les manifestations qui parcouraient les rues d'Orléans avec drapeaux rouges et noirs, il y avait les professeurs, mais René Frank se chargeait d'assurer l'ordre parmi eux, en fondant impitoyablement sur le collègue qui trahissait des sympathies anarchistes évidentes, dans la négligence de son nœud de cravate. Pouvait-on être révolutionnaire, quand on était agrégé de grammaire ?
    En ce qui concerne le Général, pourquoi avait-il créé ce scénario shakespearien, répété par tous les Présidents de la Vème République, qui finissent désespérément seuls, vieillis et parfois malades, mortellement déçus, trahis et abandonnés de tous ?

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  16. en 1968 j'étais en classe de troisième, je n'ai pas suivi les discussions à Pothier. J'ai connu plus tard ces projets de jury d'élèves et de "contre cours". Ils se heurtèrent vite à la question : " Mais quoi enseigner, et avec quelle autorité,une fois qu'on s'est assis à la place du prof en haut de l'estrade ?" La même angoisse m'avait pris, quand , enfant, un adulte m'avait dit : "Tu as envie de conduire l'auto ? eh bien prends ma place!" Je montai au volant, mais ne pus passer les vitesses ni faire un tournant. Notez que cela peut marcher, si l'élève est moins lent que moi: Hollande a du dire "Chiche" à son jeune ministre Macron, et l'autre ne s'est pas fait prier pour prendre le volant... Dans Shakespeare, Hollande ne serait sans doute pas Lear mais un espèce de Polonius, qu'on occit derrière un rideau.

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  17. Puisque la Muse de la Nouvelle Vague n'est plus (mais qu'ont-ils donc tous à mourir ?), il faudrait peut-être réhabiliter "Viva Maria" de Louis Malle, et ses chansons de music-hall, monuments de poésie joliment orchestrés par Georges Delerue.
    Notamment "Paris, Paris, Paris".

    On a chanté la douceur des tropiques
    On a chanté Venise et ses canaux
    On a chanté le gazon britannique
    Oui, mais Paris, c'est tellement plus beau
    Jolis bas noirs et blanches jarretelles
    Trottins, cousettes aux coquins retroussis
    Grandes cocottes aux frivoles dentelles
    C’est tout cela qui fait notre Paris (bis)
    Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris

    On a chanté Genève et ses montagnes
    On a chanté Vérone et ses amours
    On a chanté les guitares d’Espagne
    Oui, mais Paris l'emportera toujours
    Minois fripons ou gambettes légères
    Suzons, Fanchons, Lisettes ou Ninis
    Femmes du monde ou roses de barrière
    C’est tout cela qui fait notre Paris (bis)
    Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris

    Dans tous les coins de notre vieux Paname
    D’la Tour Eiffel jusques à l'Opéra
    Au Moulin Rouge, au Bois, à Notre-Dame
    On trouve toujours un petit cœur qui bat
    Cœur de lingère aux œillades mutines
    De grande dame couverte de rubis
    Cœur de p’tite main ou de riche orpheline
    C’est tout cela qui fait notre Paris (bis)
    Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris, Paris

    Que vous veniez de Norvège ou de Chine
    Du Transvaal ou du Monténégro
    Que vous veniez d’Égypte ou d’Argentine
    Vous s’rez chez vous sur le Trocadéro
    Et c’est ainsi que grisé de champagne
    En découvrant ce galant paradis
    Au jeu d’ l’amour à tous les coups l’on gagne
    Puisque Paris toujours sera Paris (bis)

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    1. franchement c'est vraiment pas le film de Louis Malle que je réhabiliterais ! Bardot y est meilleure de Moreau, c'est dire!

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  18. Et, si je puis me permettre, dans "Viva Maria" il y a la suite, avec sa mathématique amoureuse :
    "Ah ! Les P'tites Femmes de Paris".

    De deux choses l'une
    Deux jambes ou deux yeux
    C'est toujours par deux
    Qu'on cherche fortune
    Mais blondes ou brunes
    À Paris font mieux
    Une égale deux
    Et deux n'en font qu'une

    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris

    Au clair de la lune
    Deux cœurs capricieux
    Font à qui mieux mieux
    Maintes infortunes
    On en invite une
    Elles viennent à deux
    On invite les deux
    Il n'en vient aucune

    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris

    J'en multiplie une
    J'en multiplie deux
    Ah comme c'est fâcheux
    Qu'elles sont importunes
    Dix fois cent fois une
    C'est trop périlleux
    Par pitié mon Dieu
    Qu'il n'en reste aucune

    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris

    N'ayez pas d'rancune
    Vous serez heureux
    Dites-leur adieu
    Car deux c'est trop d'une
    La tête y en n'a qu'une
    Ah non y en a deux
    Pour les amoureux
    Chacun sa chacune

    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris
    Ah les p'tites femmes, les p'tites femmes de Paris

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    1. mais y a il encore des petites femmes de Paris ? Avez vous lu Houellebecq ?

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  19. Les petites femmes de Paris sont un peu comme le Père Noël. Mais si elles existent vraiment, Houellebecq ne cherchera pas à leur plaire. Il sera sans doute las de les avoir trop attendues.
    Pour ma part, puis-je apporter ma petite contribution à la vie du music-hall ? C’ était il y a quelques années à un Gala d'école. C’ était un peu de Tap dance sur « Cheek To Cheek », mais je suis plus proche de Gene Kelly que de Fred Astaire.
    Le classique d’Alain Masson sur la comédie musicale est encore trouvable, où il dit qu’ il y avait une volonté claire de l'intelligence dans les gestes d’Astaire, tandis que Kelly avait son centre de gravité dans son corps agité de mouvements de balancier, où il puisait la force de bondir.

    https://m.youtube.com/watch?list=PL6oJfZkUppnI75MD26kj6T_kIaTlHJNxY&v=wcD9dv5Em7Q

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  20. vous ne pouvez pas imaginer que, intellectualiste comme je suis, je ne préfère pas Astaire à Kelly. Kelly est souple certes, mais c'est un travailleur de force, il a la pesanteur. Astaire a la grâce. chez les dames ,on a la même opposition entre Cyd Charisse belle carosserie puissante, et Ginger Rogers.
    .

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